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Des Larmes sous la pluie - Rosa Montero (Métailié)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mar Déc 15, 2015 1:15 am    Sujet du message: Des Larmes sous la pluie - Rosa Montero (Métailié) Répondre en citant

Incursion dans le thriller fantastique pour l'Espagnole Rosa Montero, avec Des Larmes sous la pluie, récompensé par le Prix Tess d'or du Meilleur Roman fantastique de Tess Magazine en 2013, et publié chez Métailié dans une traduction de Myriam Chirousse.






Le livre :

États Unis de la Terre, 2119.
Les réplicants meurent dans des crises de folie meurtrière tandis qu’une main anonyme corrige les Archives Centrales de la Terre pour réécrire l’histoire de l’humanité et la rendre manipulable.
Bruna Husky, une réplicante guerrière, seule et inadaptée, décide de comprendre ce qui se passe et mène une enquête à la fois sur les meurtres et sur elle-même, sur le mémoriste qui a créé les souvenirs qu’elle porte en elle et qui la rapprochent des humains.
Aux prises avec le compte-à-rebours de sa mort programmée, elle n’a d’alliés que marginaux ou aliens, les seuls encore capables de raison et de tendresse dans ce tourbillon répressif de vertige paranoïaque.

Rosa Montero choisit un avenir lointain pour nous parler de ce qui fait notre humanité, notre mémoire et notre identité, la certitude de notre mort et de celle de ceux que nous aimons. Ses personnages sont des survivants qui s’accrochent à la morale politique, à l’éthique individuelle, à l’amitié et à l’amour. Elle construit pour nous un futur cohérent, une intrigue vertigineuse et prenante pour nous parler de notre mort et de l’usage que nous faisons du temps qui nous est imparti. Elle écrit avec passion et humour, les outils essentiels pour comprendre le monde.



« Cette incursion de Rosa Montero dans la SF est une belle réussite. Son monde de 2109 est fascinant, même s’il nous terrorise. Et ses héros sont très attachants. »
J.C. Vantroyen - LE SOIR

« La richesse du propos, parfaitement argumenté et maîtrisé, la romancière le doit à son talent comme à sa profession de journaliste dans El País. Non seulement voici, sans hésiter, le livre du mois, mais sans doute aussi celui de l’année. »
Jean-Pierre Fontana - L'ECRAN FANTASTIQUE

« La grande force vitale de ce livre est peut-être juste ce que les lecteurs attendaient depuis longtemps. »
20MINUTES.FR

« La romancière espagnole Rosa Montero prolonge le monde futuriste de « Blade Runner ». On s’y croirait. »
J.P. Porquet - LE CANARD ENCHAINE

« Bienvenue dans un univers qui évoque avec force celui de Blade Runner. Rosa Montero se lance dans le roman d'anticipation et s'amuse à projeter nos peurs, nos angoisses, nos colères et nos révoltes dans un futur proche qui ne va pas sans rappeler notre présent. Ça se lit avec plaisir, amusement, et l'on se prend d'affection pour ces personnages, surtout l'héroïne qui a mal à sa mémoire. De l'action, du suspense... Que demander de plus  ? »
Marie-José Sirach - L'HUMANITE




>> Lire un extrait



Citation:

L'AVIS DES LIBRAIRES :


« Ce petit mail pour vous remercier de l'envoi du nouveau roman de R.Montero : j'ai adoré ! Alors que ce n'était pas a priori mon genre de lecture, je me suis laissée emportée par le contexte entourant l'intrigue et surtout par le formidable personnage de Bruna que je me réjouirais de retrouver dans une nouvelle enquête. »
Géraldine Frognet
Librairie La lettre écarlate (Arlon (Belgique))


« Inspiré de Blade runner, cette histoire percutante et troublante renoue avec les grands classique de la SF. Magnifique ! »
Emilie Pautus
Librairie La manœuvre (Paris)


« Le futur n'a jamais aussi bien été abordé que par les écrivains - nous viennent immédiatement à l'esprit des noms comme Philip K. Dick ou Isaac Asimov. Pour cette rentrée 2013, Rosa Montero – que nous aurons le plaisir de recevoir le mercredi 23 janvier en conférence – nous livre sa propre version avec Des larmes sous la pluie (titre tiré d'un dialogue du film Blade Runner de Ridley Scott) publié aux éditions Métailié.
Parfois attendus, souvent redoutés, les robots sont présents dans l'univers de Rosa Montero, mais ceux-ci sont si évolués qu'ils font partie intégrante de la société... du moins, c'est ce qui est dit sur le papier. En effet, s'il y a malheureusement un trait de caractère humain qui perdure avec le temps, c'est bien la peur de la différence. Les techno-humains, ou reps, ont des avantages que nous n'aurons jamais : ils ne vieillissent pas et ne sont pas d'une constitution fragile. En revanche, leur temps de vie est limité à dix ans et, pour éviter des troubles psychologiques, leur enfance est créée de toute pièce et implantée dans leur cerveau. Ils vivent donc en ayant conscience du mensonge de leur passé.
Bruna Husky est détective. Les affaires viennent juste de reprendre quand sa voisine de palier, une androïde, tente de l'assassiner avant de se supprimer en s'arrachant l'œil. Folie passagère ? Notre héroïne n'y croit guère, surtout lorsque des cas similaires se reproduisent. Par quel stratagème les reps perdent-ils le sens commun ? Est-ce à cause d'une drogue ou est-ce une conspiration ?
Rosa Montero se lance dans la littérature dite de genre ou, pour être plus précis, dans un roman d'anticipation mêlant le policier et la science-fiction. Toutefois, il ne serait pas de bon ton de le juger à part dans son œuvre car une sérieuse réflexion sur la coexistence des espèces est menée dans cet ouvrage. Des espèces qui se jugent, qui se pourchassent, qui s'assassinent... en bref, s'installe un climat de terreur qui n'est pas sans rappeler celui de la seconde guerre mondiale. La vision du futur de l'auteur est troublante car, à bien y réfléchir, la fiction pourrait devenir réalité. »

Marilyn Anquetil
Librairie Mollat (Bordeaux)


« Voici un texte qui m'a totalement piégée.
Il y est question d'aliens, de réplicants, de conflits armés entre divers Etats de la Terre, le tout dans un futur situé en 2109.
A priori, un univers romanesque vers lequel j'ai plutôt du mal, habituellement, à aller y mettre les yeux. Rosa Montero a pourtant réussi à m'embarquer.
Ces 400 pages relèvent aussi bien du polar, que du thriller et du conte philosophique.
Bruna Husky, une réplicante de type "combat" mène une enquête sur les morts violentes d'autres réplicants. Comme tout réplicant, elle sait que son cycle vital est limité à 35 ans, son compte à rebours a donc commencé. Et comme tout réplicant, lui a été implanté un jeu complet de mémoire (de sa supposée enfance, d'un passé imaginaire) : il a en effet été constaté que l'intégration sociale entre les humains et les réplicants était grandement facilitée si les réplicants disposaient d'un passé....
"[...] nous sommes ce dont nous nous souvenons [...]." Une fois la mémoire installée dans ce techno-humain qu'est le réplicant, elle ne peut en aucune cas être modifiée -- sauf à enfreindre la Loi...
Montero rend ici un bel hommage à Philipp K. Dick. Et, une fois le livre refermé, comme une nécessité : revoir Blade runner, l'adaptation cinématographique que fit Ridley Scott de la nouvelle de Dick "Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques?" et guetter les "larmes sous la pluie". »

Dominique Minard
La Librairie (Clermont-Ferrand)


« Le pari était gonflé : écrire un thriller futuriste inspiré de l’univers de Philip K.Dick. Armée d’un personnage de détective réplicant aussi mélancolique qu’attachant, Rosa Montero touche juste. Inscrite dans un monde angoissant et une réalité qui se dérobe en permanence, son intrigue au cordeau interroge ce qui fonde l’humanité.
Crâne rasé, long tatouage vertical qui lui sépare le corps en deux, Bruna Husky est une Réplicant de combat. Nous sommes en 2109, après diverses guerres et catastrophes écologiques, les pays de la planète bleue sont réunis sous la bannière des Etats-Unis de la Terre. Les Réplicants ou techno-humains ont été crées par assurer les taches ingrates : extraction minière, exploration spatiale, guerres… Leur sensibilité et leurs souffrances ne les distinguent pourtant pas des humains, mais leur temps de vie est limité à dix ans et ils le savent. Bruna n’est pas une activiste du Mouvement radical Replicant, groupe identitaire à tendance parano, mais quand de nombreux réplicants deviennent fous et violents après avoir subi l’implantation de mémoires frelatées, elle se demande à qui profite le crime. Entraînée dans une enquête vertigineuse en eaux franchement troubles, peut-elle se fier à cet inspecteur et à ce mémoriste interlopes qui lui collent étrangement aux basques ? »

Wilfrid Séjeau
Librairie Le Cyprès (Nevers)


« Et si Blade Runner (inspiré d'un roman de K. Dick, "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?") avait une suite ? Montero l'imagine avec un talent fou mettant en scène un monde si peu futuriste que cela en devient fascinant tout en s'interrogeant de manière quasi métaphysique sur la nature humaine. Un roman magnifique ! »
Agnès Gateff
Librairie L’Attrape mots (Marseille)






>> Le site de l'auteur : http://www.rosamontero.es/

>> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/escritorarosamontero/




L'auteur :

Rosa Montero est née à Madrid et a étudié la psychologie et le journalisme.
Elle travaille depuis 1976 au journal El Pais, dont elle a dirigé le supplément hebdomadaire avant d'y tenir une chronique.
Elle a remporté différents prix littéraires et publié de nombreux romans, des essais et des biographies.
Elle est très connue et respectée en Espagne.
Ses livres, en particulier La Folle du logis, sont des best-sellers.
La Fille du cannibale a reçu en Espagne le prestigieux Prix Primavera en 1997 et s'est vendu à des centaines de milliers d'exemplaires.



_________________
« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy


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MessagePosté le: Mar Déc 15, 2015 1:46 am    Sujet du message: Répondre en citant





Parution dans la collection semi-poche "Suites" de Métailié le 14 janvier 2016 :








>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur son blog Actu du Noir :

Citation:

Rosa Montero revisite Blade Runner


Quelle ne fut ma surprise, en recevant le programme des parutions de Métailié pour le début de 2016, de lire à propos d’un nouveau roman de Rosa Montero : « Bruna Husky, la réplicante de combat de Des Larmes sous la pluie, a du vague à l’âme, la brièveté de sa vie programmée l’angoisse. Sa nouvelle enquête l’embarque dans une sombre affaire de poubelles atomiques aux confins du monde connu, dans une zone où règne une guerre permanente. » ?
Double looping !
Comment, Rosa Montero dont j’avais adoré Territoires barbares a écrit un roman polar/SF dans l’univers de Blade Runner et je n’en savais rien ?
Non mais quelle bille !
Je me suis donc précipité sur Des Larmes sous la pluie, et le suivant suivra dès le début d’année prochaine.


Nous sommes sur Terre au début du XXII° siècle.
Une Terre polluée sur laquelle cohabitent, tant bien que mal, quelques rares extraterrestres, des humains, et des réplicants, ces humanoïdes créés par l’homme.
Des réplicants dont il est fait mention pour la première fois dans un très vieux film du XX° siècle …

Bruna Husky était une réplicante de combat.
Une fois son « contrat » de guerrière terminé elle s’est installée comme détective privée.
Il lui reste un peu plus de quatre ans à vivre avant sa fin programmée quand elle est contactée par la présidente du mouvement qui défend les droits (souvent bafoués) des androïdes : quatre reps se sont suicidés de façon atroce, après avoir massacré d’autres androïdes.
S’agit-il d’un virus ou d’une manœuvre de ceux qui veulent, sur Terre, se débarrasser de ceux qu’ils appellent des monstres ?
Bruna va devoir faire vite, très vite, car la situation est en train de devenir explosive et les jours sombres où humains et réplicants se faisaient la guerre pourraient être de retour.


Quel pied !

Pour commencer, j’adore les mélanges de genres, et là il est particulièrement réussi, aussi réussi que, par exemple, dans la série de George Alec Effinger et de son privé du futur.

Ensuite, je suis un fan de Blade Runner, que j’ai revu il y a peu avec mon grand.
La dernière scène entre Ford et Hauer, avec la magnifique tirade du réplicant qui meurt, sous la pluie, après avoir sauvé Ford est inoubliable, j’aime que le titre y renvoie, faisant revenir immédiatement les images du film :

« J’ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir. »

Ca c’est pour la référence.

Et bien entendu, on marche à fond dans cette histoire parce que, même sans avoir vu le film (ou lu le texte de Ph. K. Dick), le roman fonctionne parfaitement.

Des personnages superbes (qu’ils soient androïdes ou humains), une intrigue fort bien ficelée, un monde futuriste très cohérent, une façon très habile et littéraire de décrire ce qui s’est passé entre notre époque et celle du récit (je vous laisse découvrir le joli subterfuge).

Et comme c’est souvent le cas dans les très bons romans de SF, c’est en parlant d’un hypothétique futur que l’auteur parle très bien d’aujourd’hui.
On ne me fera pas croire que c’est un hasard si Rosa Montero nous décrit, aujourd’hui, un futur où des mouvements extrémistes veulent se débarrasser de gens différents, où ils jouent sur les peurs, sur les frustrations …
Les androïdes ont bon dos !

En résumé, un roman passionnant, prenant et intelligent, et qui ravit, encore plus, les nombreux fans de Blade Runner.

Signalons que ce premier volume sort début janvier en poche, au moment où le suivant, Le Poids du cœur, sort en grand format.
Rendez-vous donc dès le début d’année prochaine pour la suite des aventures de Bruna Husky.







Le Poids du coeur, la suite de Des Larmes sous la pluie, paraîtra lui aussi chez Métailié le 14 janvier 2016 ( on en parle ici ) :





Citation:


Bruna Husky, la réplicante de combat de Des Larmes sous la pluie, a du vague à l’âme, la brièveté de sa vie programmée l’angoisse.
Sa nouvelle enquête l’embarque dans une sombre affaire de poubelles atomiques aux confins du monde connu, dans une zone où règne une guerre permanente.

Elle est accompagnée dans son aventure d’un “tripoteur” séduisant autant qu’inquiétant et d’une réplicante née de la même matrice industrielle qu’elle, son portrait craché.
Cet alter ego plus jeune l’amène à s’interroger sur son humanité et son destin.

Ses vieux amis, Yiannis l’archiviste, qui change d’humeur au gré de sa pompe à endorphines, Bartolo le boubi glouton, le taciturne inspecteur Lizard sont toujours là pour lui sauver la mise.
Bruna Husky est une survivante qui se débat entre l’indépendance totale et un besoin d’affection désespéré, un animal sauvage prisonnier de sa courte vie.

Rosa Montero construit des mondes extraordinaires, étranges et cohérents, avec une maestria de conteuse hors pair. Elle écrit tout à la fois un roman d’aventures politique et écologique, un thriller futuriste, une réflexion sur la création littéraire, une métaphore sur le poids de la vie et l’obscurité de la mort… et rappelle l’urgence de vivre et d’aimer quel que soit le monde qui nous est dévolu.


« Un univers fascinant, un personnage inoubliable. » Culturamas

« La première dystopie noire du siècle, toujours plus prometteuse. » El Mundo



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MessagePosté le: Dim Jan 17, 2016 9:22 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Bruno Para sur Noosfere :

Citation:


Régulièrement, Métailié nous propose des romans de science-fiction, qui passent relativement inaperçus des amateurs, du fait de leur publication chez un éditeur non spécialisé.
À en croire son titre, Des larmes sous la pluie ne sonne pas spécialement spéculatif.
Pourtant, un petit détail devrait attirer notre attention sur la couverture : l'œil de la femme, à la pupille féline.
En effet, la distribution de ce roman n'est pas simplement humaine : nous sommes en 2109, et les Réplicants sont parmi nous, en quantité non négligeable.
Créés à l'origine pour s'occuper des basses tâches (travail dans les mines et guerres, notamment), ils ont réussi peu à peu à revendiquer leurs droits et à faire en sorte qu'ils soient considérés comme des êtres normaux.
Pas totalement néanmoins, car une différence fondamentale les distingue des humains : leur espérance de vie, extrêmement réduite, puisqu'ils « naissent » à vingt-cinq ans (avec des souvenirs très réalistes concoctés par des scénaristes patentés) avec au maximum une dizaine d'années de vie avant que la TTT (Tumeur Totale Techno) ne les emporte.


Bruna Husky est une Réplicante, ancien membre des forces de combat ; elle exerce le métier d'enquêteur privé.
Lorsque plusieurs techno-humains commencent à partir en vrille, notamment l'une de ses voisines, qui se croit humaine et se retire un œil pour le prouver, Bruna se décide à fouiner.
Elle découvre bientôt qu'un trafic de mémoires vérolées s'est mis en place.
Qui en est responsable, et quel est son but ?
C'est ce que Husky va tenter de comprendre, tandis que les cas de morts brutales de Réplicants se multiplient, parfois avec des dommages collatéraux parmi les humains, faisant resurgir les vieilles haines que ces derniers éprouvent pour les techno-humains.


Rosa Montero nous propose ici un libre développement de l'univers dépeint dans Blade Runner.
Dès lors, le titre du roman devient clair : Des larmes sous la pluie renvoie directement à la scène du film de Ridley Scott, lorsque Roy Batty, interprété par Rutger Hauer, meurt sur le toit d'un immeuble, sous une pluie battante.
Car le propos de ce roman est bien là : parler de la condition humaine temporaire, et de notre mort inéluctable.
Décrit par le prisme des Réplicants, à l'espérance de vie nettement réduite par rapport à la notre, le phénomène en voit ses effets démultipliés : Bruna Husky ne cesse de se souvenir de son compagnon décédé de la TTT, et répète comme un mantra le temps qu'il lui reste à vivre.
Cette peur insondable constitue ainsi le principal moteur psychologique du livre, à mesure qu'elle croise d'autres personnes qui, comme elle, sont confrontés à la perte des leurs et/ou au sentiment de leur mort prochaine.
Des larmes sous la pluie se révèle donc un roman sur la mort et le deuil ; mais pas uniquement.


Car, dans le laps de temps qui nous concerne, il faut bien vivre, et tous n'ont pas la même philosophie.
Si Bruna souhaite simplement continuer à (sur)vivre, d'autres sont nettement plus dangereux, et professent la haine de l'autre.
C'est le cas des Suprématistes humains, parti politique dangereux qui prône la Terre aux humains, et de parquer les Réplicants dans des camps où ils s'éteindront petit à petit des effets de la TTT.
Les troubles sociétaux liés à la mort parfois brutale – puisqu'elle entraîne dans le trépas des êtres humains – vont être du pain béni pour les Suprématistes, qui pourront ainsi faire jouer ce levier pour raviver la haine de l'autre qui affleure en permanence dans l'esprit de leurs concitoyens.
Tout l'enjeu des recherches de Bruna sera de boucler son enquête avant que la situation ne dégénère, histoire de sauver ce qui peut l'être.
Le parallèle avec la situation mondiale actuelle, qui voit la montée généralisée de l'intolérance et de la détestation d'autrui, est transparent : Rosa Montero ne fait rien d'autre que nous parler de nous-mêmes.


Thématiques de la condition humaine, de la mort et du deuil, de la haine de l'étranger : pour des sujets aussi forts, mieux vaut que le monde décrit par Rosa Montero soit suffisamment crédible, sous peine d'affadir le propos.
L'auteur a donc particulièrement travaillé son background ; celui-ci nous est livré par petites touches, des articles mentionnés par un archiviste, qui n'ont pas simplement vocation à nous informer sur l'univers dépeint, mais participent aussi du développement de l'intrigue.
Si certains points semblent un peu moins cohérents (la présence d'extra-terrestres, dont l'un a un pouvoir bien pratique si l'on mène une enquête policière), globalement le décor est solidement planté, et plausible.
La progression des investigations de Bruna est bien maîtrisée, de même que la montée de la tension qui se répand dans toutes les couches de la société.
Quant aux personnages, de par leurs interrogations, ils ne peuvent qu'être intéressants ; Montero excelle néanmoins à les décrire, les travaille en profondeur, notamment sa principale protagoniste, qui se révèle à la hauteur de l'inoubliable Roy Batty.


Libre développement de l'univers de Blade Runner (aussi bien le livre de Philip K. Dick que le film de Scott), roman aux thématiques universelles, au décor crédible et aux personnages forts, et dont on signalera au passage la très bonne traduction de Myriam Chirousse, Des larmes sous la pluie se révèle sans aucun doute comme un excellent thriller fantastique, l'un des meilleurs qu'il m'ait été donnés de lire ces dernières années.


« J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C briller dans l'ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli comme des larmes sous la pluie. Il est temps de mourir. »



_________________
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