clémence Serial Killer : Patrick Bateman
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Posté le: Lun Sep 06, 2010 11:22 am Sujet du message: Les Monstres de Templeton, de Lauren Groff |
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J'ai terminé récemment ce roman, Les Monstres de Templeton, le premier de Lauren Groff.
Après un début hasardeux (on se demande un peu où on est ?) on part avec Willie dans la généologie chaotique de ces ancêtres. Un régal, poétique parfois, drôle souvent, prêtant au rêve, quoi qu'il en soit. Le style d'écriture est enlevé, rythmé, original... J'ai adoré!
Présentation de l'éditeur
" Le jour où je revins à Templeton, en pleine disgrâce, le cadavre d'un monstre mesurant près de seize mètres émergea à la surface du lac Glimmerglass ". Ainsi s'ouvre Les Monstres de Templeton, un roman qui balaie deux siècles d'histoire : celle d'une jeune fille à la recherche de son père, et celle d'un village, ancrée dans l'Amérique profonde, au milieu des légendes et des secrets de famille. A la suite d'une déconvenue amoureuse, Willie Upton frappe à la porte de la vieille demeure où vit encore sa mère, Vivienne, ancienne hippie devenue baptiste fervente sur le tard... Au lieu du réconfort qu'elle vient y chercher, Willie trouve le village sens dessus dessous, chamboulé par l'apparition d'un animal démesuré, et découvre un terrible mensonge : son père existe bel et bien, elle n'est pas le fruit hasardeux des amours libres de sa mère, mais bien la fille d'un homme connu et reconnu dans Templeton. Lancée dans une enquête à rebondissements pour retrouver son père, elle part sur la trace de ses ancêtres et reconstitue la fabuleuse généalogie qui mène à son histoire.
Lauren Groff, 30 ans, vit en Floride. Les Monstres de Templeton est son premier roman, il est entré dès sa publication aux Etats-Unis sur la liste des best-sellers.
Critique de Marine Landrot -Telerama n° 3064 - 04 octobre 2008:
Ne vous fiez pas au titre, ni à l'engouement de Stephen King pour ce premier roman d'une Américaine de 30 ans. Le premier chapitre lui-même est une fausse piste : la carpe géante au cou de dinosaure qui se laisser capturer dans le lac d'une petite ville n'embringue pas le livre du côté du thriller. En fait, l'affreuse bête n'apparaît que pour tendre un miroir aux autochtones : « Les plis au-dessus de ses yeux donnaient à sa vieille tête un air mélancolique, et elle dégageait un tel sentiment de solitude que, malgré notre grande proximité, agglutinés ce jour-là dans le parc, chacun d'entre nous eut l'impression d'être à des kilomètres les uns des autres. » Ce sont les créatures surgies des eaux saumâtres de la généalogie qui intéressent Lauren Groff, fascinée par la beauté blafarde des mensonges familiaux remontés en surface. De retour au bercail, dans une odeur « de paille, de poussière et d'orange amère », Willie pense pouvoir se blottir dans son nid familial, en couvant l'enfant sans père qu'elle attend. C'est compter sans l'oeuvre du temps, qui a transformé sa mère, ancienne hippie toxicomane, en grenouille de bénitier baptiste, décidée à lui plonger la tête dans le passé tumultueux de sa famille. Willie mène son enquête avec une belle rage médiumnique, fait parler les lettres, journaux et autres chuchotis inconscients des ancêtres. Les révélations sont cruelles mais jamais complètement constructives, ce qui donne au livre cet indéfinissable ton cynique et bienveillant. |
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