Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[anonymous 3]

Surpris par la pluie, Yvan s’abrita sous son attaché-case et accéléra l’allure en râlant. Tandis qu’il empruntait sa rue, il vit une forme étendue sur le sol, à peine éclairée par la lumière vacillante d’un réverbère. En s’approchant, il s’aperçut qu’il s’agissait d’un homme, couché sur le dos. Une écharpe en laine cachait son visage.

— Monsieur ? lança Yvan d’une voix craintive.

Comme l’homme ne répondait pas, il se baissa et ôta l’écharpe lentement. Il se figea en découvrant la figure d’une pâleur mortelle. Ce visage était en tous points identiques au sien...

-Non, non, c’est impossible…

En sa qualité d’inspecteur de police, il avait maintes fois rencontré des cadavres. Et, à en juger par la froideur de l’ homme ,celui-ci était bien mort.

Glacé d’effroi ,Yvan recula et se heurta à quelque chose. Se retournant, il se retrouva face à face avec un homme d’une imposante stature. Ses yeux s’agrandir de stupeur.

-Père …lâcha t-il d’une voix sourde. Que fais-tu là ? Et qui est cet homme ? Il faut appeler du renfort.

Mais son père ne bougeait toujours pas, se contentant de fixer le macchabée.

-Père, dit quelque chose ! Je dois rêver, que fais-tu là, après toutes ses années ?

L’homme se décida enfin à prendre la parole.

-Je ne vous ai jamais abandonnés, toi et ta mère, déclara-t-il sentencieusement. Je suis parti mais je n’ai jamais pu revenir. Quelqu’un l’avait décidé pour moi.

D’un geste lent, il écarta les pans de sa vieille veste grise. Stupéfait, Yvan vit alors deux trous bien distincts dans sa poitrine . Du sang d’un rouge vif s’écoulait des blessures.

-Tu vois, fils. Je n’ai pas choisi mon destin. J’ai été abattu cette nuit là, il y a bientôt 15 ans, et jeté dans la Seine. Je t’ai attendu toutes ces années, et maintenant, tu es là. Ensemble, nous découvrirons qui t’a fait cela, et tu pourras partir sans regrets .

La tête d’Yvan se mit à tourner.

-De quoi est-ce que tu parles ? Je ne comprend pas. Qu’est ce que ça signifie ?

Un liquide chaud se mit alors à couler sur son front, son nez, puis se répandit dans son coup.

-Je suis désolé, s’excusa son père.

Son regard revint se poser sur le cadavre ; Yvan retourna auprès de l’inconnu et il laissa échapper un cri de désespoir . Une balle lui avait transpercé le crane, faisant jaillir un flot de sang mêlé de cervelle.

-Mon Dieu, souffla- t-il. C’est moi…je suis mort.

[frog]

j'aime beaucoup cette suite
bravo à l'auteur

[Zoe]

L'idée est super, j'aime beaucoup cette suite...
Bravo a toi anonymous 3!!
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[luce]

excellent est encore trop faible !

Sofy le demandait, mais comment vous faites ?

j'ai l'air de quoi moi à coté hein ?

lol bravo
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Craignez la fureur d'un homme patient

John Dryden

[Memess]

Ce n'est pas ma préférée mais au moins c'est la 1ere qui aborde cette éventualité là !
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Polars Addict : Chroniques des littératures de genre
So many books, so little time...