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Le Chant de la Tamassee - Ron Rash (Seuil)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Jan 16, 2016 2:18 pm    Sujet du message: Le Chant de la Tamassee - Ron Rash (Seuil) Répondre en citant

Le nouveau roman de Ron Rash (publié aux Etats-Unis en 2004), Le Chant de la Tamassee, vient de paraître aux Editions du Seuil, traduit par Isabelle Reinharez.






Le livre :

Ruth Kowalsky, 12 ans, se noie dans la Tamassee, rivière de Caroline du Sud, alors que ses parents pique-niquent tranquillement à quelques mètres de là.
Le courant étant trop fort à cet endroit, les plongeurs ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d'une chute.
Le père de la victime, un banquier qui a des relations, obtient l'installation d'un barrage amovible pour détourner le cours de l'eau vers la rive droite, contre l'avis des gens du cru qui connaissent le danger encouru.
Une guerre s'engage alors avec les écologistes locaux, qui se targuent du Wild and Scenic Rivers Act, loi fédérale interdisant à quiconque de perturber l'état naturel d'une rivière qui a obtenu le label" sauvage".
Très vite, le fait-divers prend une dimension nationale, le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et des enjeux plus importants que la digne sépulture d'une enfant se profilent : pouvoir local, chantage politique, intérêts financiers.
Une jeune photographe de presse, Maggie, native du comté où se joue le drame, est chargée de couvrir les événements.
Consciente que l'opinion publique soutient les parents, elle penche affectivement du côté des protecteurs de la nature : comme elle, plus d'un lecteur hésitera entre les deux camps.

Le Chant de la Tamassee, deuxième roman de Ron Rash, publié aux États-Unis avant Le Monde à l’endroit, est le plus représentatif de l’engagement de l’auteur pour la protection de l’environnement. Tout en décrivant un drame humain déchirant, il y rend hommage à ses références avouées, Peter Matthiessen et Edward Abbey.



L'auteur :

Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de six romans, tous lauréats de prestigieux prix dont le O. Henry Prize et le Frank O’Connor Award (pour Incandescences).
Le Chant de la Tamassee a reçu le Weatherford Award et le SEBA Award du meilleur roman.
Ron Rash est titulaire de la chaire John Parris d’Appalachian Studies à la Western Carolina University.



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« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy


Dernière édition par norbert le Ven Fév 17, 2017 10:23 pm; édité 1 fois
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Jan 17, 2016 10:29 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:


Quand la petite Ruth Kowalsky disparaît dans les eaux tumultueuses de la Tamassee, dans le comté d’Oconee, en Caroline du Sud, ce sont bien des équilibres qui se trouvent bouleversés.

Celui de la communauté d’abord, dont la vie entière s’articule autour de la rivière bien qu’avec des intérêts parfois divergents, entre écologistes, agriculteurs et exploitants forestiers, commerçants, organisateurs de sorties en eaux vives ou lotisseurs.
Car après cinq semaines sans que le corps de l’enfant soit remonté, ses parents, riches touristes venus du Minnesota, veulent en récupérer la dépouille et demandent à ce que le cours de la rivière soit détourné provisoirement.
Une solution rejetée par une partie de la population attachée au caractère sauvage de la Tamassee, dernier cours d’eau libre de l’État, et qui craint qu’un précédent soit créé dans lequel s’engouffreront tous ceux qui ont un quelconque intérêt économique sur le cours d’eau ou ses environs.

L’autre équilibre à se trouver menacé est celui, intime, de Maggie Glenn, née ici mais qui, dès qu’elle en a eu l’occasion, a fui ces lieux et cette communauté auxquels elle reste malgré tout viscéralement liée.
Devenue photographe de presse, elle est envoyée ici avec son collègue Allen Hemphill pour couvrir ce conflit et se trouve tiraillée entre son amour de la rivière, son empathie pour les parents de Ruth et les sentiments ambivalents qu’elle éprouve vis-à-vis de cette communauté en laquelle elle désire voir un potentiel jardin d’Eden quand elle en connaît malgré tout la bien plus prosaïque réalité qui en fait un lieu que n’épargnent ni les passions humaines, ni l’avancée d’un monde qui n’a que faire de la préservation d’un tel endroit.

« Je me suis assise et j’ai fermé les yeux. La qualité de l’air était maintenant aussi mauvaise dans les montagnes que partout ailleurs en Caroline, soutenaient les scientifiques, et pour en avoir la preuve votre regard n’avait qu’à s’élever vers les plus hautes cimes et voir les épicéas et les sapins aux aiguilles brunes. La même pluie acide qui faisait mourir les cèdres tombait dans la Tamassee, pourtant, au moment où je m’emplissais les poumons, il était difficile de croire qu’il puisse exister au monde un lieu plus pur. »

Extrêmement riche par la quantité des thèmes qui y sont abordés, Le Chant de la Tamassee, deuxième roman de Ron Rash, l’est aussi par la finesse avec laquelle l’auteur aborde chacun d’entre eux.
Empreint d’une grande religiosité qu’exprime d’ailleurs le titre original (Saints at the river), il tourne finalement autour d’un grand axe éminemment spirituel qui est celui de la culpabilité et du rachat auquel tous les personnages, des parents de Ruth à Maggie en passant par son père, les sauveteurs, le responsable des services forestiers, Luke l’écologiste intransigeant ou Allen Hemphill, sont confrontés.
C’est sur cela que viennent ensuite se greffer d’autres considérations que Rash développe de manière plus allusive sans pour autant se contenter de les effleurer.
Il s’agit des fractures internes d’une communauté, de la manière dont ceux qui viennent de l’extérieur, politiciens, touristes ou promoteurs ne veulent pourtant y voir qu’un bloc monolithique de cul-terreux qui ne mérite au mieux que mépris, au pire condescendance vaguement paternaliste ; de la façon aussi dont la presse joue du drame.

Bref, voilà de nouveau, comme on pouvait s’y attendre de la part de Ron Rash, un roman dont la rare sensibilité doit autant à l’acuité du regard que pose Rash sur les lieux et les personnages qu’à la subtilité de sa plume.
Une bien belle façon d’ouvrir 2016.



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Dodger
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MessagePosté le: Dim Jan 17, 2016 11:27 am    Sujet du message: Répondre en citant

Encore un roman de Rash qui a l'air épatant ! Mes obligations de lecture du moment m'empêchent de m'y plonger tout de suite, mais j'espère bien lui réserver une fenêtre de tir rapidement...
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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Lun Jan 18, 2016 11:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, Ron Rash. Il m'en reste pas mal à lire mais j'ai déjà été conquis par le peu que j'ai lu. Smile
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Jan 18, 2016 9:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et je me répète, mais si vous aimez Ron Rash, surtout n'hésitez pas à découvrir Tim Gautreaux, et en particulier son chef d'oeuvre Le Dernier Arbre, qui est tout simplement magnifique (et en plus disponible en poche) !



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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Jan 21, 2016 11:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ron Rash, ainsi qu'Emmanuel Grand, seront les invités ce soir de La Grande Librairie, à 20h45 sur France 5. Smile
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Jan 27, 2016 1:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Un des premiers Ron Rash


Vous avez déjà lu un peu partout tout le bien qu’il fallait penser du dernier roman de Ron Rash traduit en France : Le Chant de la Tamassee.
Est-ce une raison pour ne pas ajouter mon grain de sel ? Non. Le voici donc.


Le comté d’Oconee, entre le Caroline du Sud et la Géorgie, ses montagnes, sa rivière sauvage protégée comme un espace naturel intouchable : la Tamassee.
Jusqu’à ce que le petite Ruth Kowalski, douze ans, se noie et reste coincée sous le ressaut d’une cascade.
Impossible pour les sauveteurs locaux de sortir le corps de là.

Le père, un homme d’affaire de l’Illinois, décide de faire appel à des spécialistes capables de détourner, momentanément, le lit d’une rivière.
Un conflit éclate alors entre les écologistes locaux qui, s’appuyant sur le décret de protection, refusent que l’on touche à la rivière, la famille de Ruth qui a de puissants appuis politiques, et les habitants de cette zone montagneuse qui connaissent bien la rivière mais que tout le monde traite comme des ploucs.

C’est dans ce contexte que Maggie Glenn, jeune photographe originaire de l’Oconee va être envoyée avec un collègue journaliste couvrir l’affaire qui est en train de prendre un tour national.
Pour Maggie, plus qu’un simple travail, c’est le retour vers son village et son père avec qui elle n’a pas réglé tous ses comptes.
Tout est en place, le grand cirque médiatique peut commencer.


Est-ce que je suis d’accord avec tout ce qu’on peut lire ici ou là sur ce vieux Ron Rash (puisqu’il a été écrit en 2004, bien avant certains autres déjà traduits) ?
Oui. Oui bien sûr, et pour les raisons évoquées ailleurs : Très belles descriptions d’un coin de montagne perdu.
Des personnages qui sont tous respectés, sans caricature et sans outrance, chacun dans son humanité.
Des personnages qui évoluent, et sur lesquels notre regard évolue, au fur et à mesure qu’ils se révèlent.
Un conflit complexe que l’auteur ne simplifie jamais, et pour lequel il sait parfaitement exposer, sans discours pénible mais avec une grande justesse et beaucoup d’émotion et d’empathie les intérêts et les valeurs des uns et des autres.

C’est d’ailleurs tellement bien fait que le lecteur, comme le personnage de Maggie, peut être amené à changer d’avis au cours de sa lecture, et je ne suis pas du tout certain que nous finissions tous avec en tête avec la même idée de ce qu’il aurait fallu décider.
Ce qui, il faut l’avouer, est très fort.

Juste une remarque, même avec toutes ces qualités, ce n’est pas mon Ron Rash préféré.
Serena et Une terre d’ombre ont, me semble-t-il, plus de force, ils m’ont davantage secoué et mis les tripes à l’envers.
Peut-être parce qu’il mettent davantage en scène la méchanceté, la mesquinerie et le pouvoir de nuisance…
Mais je dois aussi dire que ce sont deux romans que je place très très haut dans mon panthéon littéraire (tout petit panthéon).

Et il faut lire Le Chant de la Tamassee.



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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Fév 04, 2016 5:44 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Bruno sur Passion Polar :

Citation:


La nature est un drame.

Belle et indomptée, sauvage et impétueuse, la Tamassee coule à travers les terres de Caroline du Sud et dans le cœur des hommes qui habitent en ces lieux.
Courant le long de la frontière avec la Géorgie, elle imprime les esprits et organise la vie autour d’elle.

Une petite fille d’une dizaine d’année, venue du Minnesota avec ses parents pique-niquer au bord de l’eau, s’avance au milieu de la rivière.

Une idée de gosse que de vouloir avoir un pied dans un état, et l’autre dans le second, pour raconter à ses camarades de retour à l’école, qu’elle s’est trouvée un instant, dans deux états à la fois.

Mais cet instant va se figer pour l’éternité, car la fillette se noie.
Son corps est avalé par la tempétueuse rivière, qui ne veut pas restituer ce corps qu’elle emprisonne dans un tourbillon d’eau, sous des rochers inaccessibles.

Pour les parents qui ont assisté à la scène sans pouvoir agir, à la douleur de la perte de leur enfant s’ajoute cette absence de corps, malgré tous les efforts entrepris pour le récupérer durant les semaines qui ont suivi, et qui les empêche de pouvoir faire leur deuil.

Pour le père, récupérer la dépouille de sa petite fille devient une obsession.
Banquier, ne manquant ni de moyens ni de relations, celui-ci fait appel à un ingénieur qui pense pouvoir régler le problème en détournant provisoirement le cours d’eau avec un barrage amovible, le temps de récupérer le corps.

Sur place Luke Miller, un écologiste pur et dur mène la fronde contre ce projet.
La Tamassee est une des dernières rivières sauvages d’Amérique, protégée par le Wild and Scenic Rivers Act qui interdit toute intervention humaine susceptible d’altérer ce joyau naturel.

Il n’est donc pas question pour lui que l’on mette en place ce barrage qui ouvrirait une brèche dans laquelle les promoteurs auraient tôt fait de s’engouffrer avec leurs projets pour défigurer ce dernier espace sauvage.

Maggie Glenn, originaire des lieux, revient sur les terres de son enfance.
Photographe pour un journal de Caroline du Sud, elle accompagne le reporter vedette de celui-ci, Allen Hemphill.

L’occasion pour elle de retrouver une vieille tante bienveillante, un père mourant avec qui elle communique mal et de recroiser la route de Mike Miller qui marqua sa vie de femme d’une aventure amoureuse passionnée mais sans issue.

Sur place elle assiste à ces déchirements, cette opposition entre deux intransigeances qui divise les gens du pays, qui s’expriment lors de réunions publiques et qui commencent à attirer le regard des médias et des politiques qui ne tardent pas à se mêler de l’affaire.

Les enjeux vont alors très vite dépasser le cadre de ce drame personnel et mettre en péril bien des équilibres fragiles.

Second roman dans la chronologie de l’œuvre de l’auteur, et seulement publié aujourd’hui en France, Le Chant de la Tamassee est un roman magistral.

Hymne à la nature, il tisse l’histoire de ce drame autour de laquelle viennent s’y enrouler bien d’autres, plus personnelles, que ce fait divers tragique vient mettre en abîme.

La Tamassee occupe bien sûr la place centrale de ce roman et porte en elle bien des symboles.

Si elle organise la vie des gens du pays, elle est aussi une frontière, un passage et une rupture.

Ici frontière entre deux Etats, la rivière est également dans la mythologie le passage symbolique entre le monde des vivants et celui des morts.
Mais un passage qui ne connait pas de retour, que symbolise ce corps qui reste inaccessible aux vivants.

Et une ligne de rupture, enfin, où viennent se fracasser dans les eaux tumultueuses de ce dernier cours d’eau sauvage deux conceptions du monde et de leur rapport à la nature ; entre les tenants d’un environnement à préserver vaille que vaille dans ses derniers aspects sauvages, comme une ultime tentative pour garder le lien originel au monde, et ceux qui considèrent que celui-ci leur appartient.

Au-delà de la douleur d’un père qui veut récupérer le corps de sa fille pour faire son deuil, se cache dans cet acharnement aveugle qui ne manquera pas de conduire à d’autres catastrophes, le symbole des Hommes à ne rien vouloir céder à la nature, à ne pas s’y soumettre, mais au contraire cette obsession farouche à la dominer et à la dompter.

Empreint de spiritualité, Le Chant de la Tamassee est aussi un roman où les différents personnages sont tous, à des degré divers, emprunts de culpabilité et en quête désespérée de rédemption, à l’image de Maggy, partie de cette terre sur laquelle elle revient, trait d’union entre le passé et le présent, et qui ne manque pas non plus de poser la question de savoir ce que l’on laisse derrière soi quand on part.

Beaucoup de fantômes hantent ce magnifique roman poétique de Ron Rash, sans doute l’un des plus beaux de cette année 2016 et qui inscrit définitivement l’auteur comme un écrivain majeur.



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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Fév 17, 2017 10:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Vient de paraître en poche :



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Le Juge Wargrave
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Sam Fév 18, 2017 10:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà une bonne nouvelle, même si la couverture poche n'est pas aussi belle que celle du grand format.
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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