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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Jan 23, 2018 2:08 pm Sujet du message: Milena ou le plus beau fémur... - J.Z. Patterson (Actes Sud) |
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Après Les Corrupteurs (en pochez chez Babel Noir), le Mexicain Jorge Zepeda Patterson nous revient avec Milena ou Le plus beau fémur du monde, couronné du prestigieux Prix Planeta à sa sortie en 2014, qui vient de paraître dans la collection « Actes Noirs » d'Actes Sud, traduit par Claude Bleton.
Le livre :
Tel un Félix Faure des Tropiques, un patron de presse mexicain succombe dans les bras d’une ravissante Croate, connue sous le nom de Milena.
À seize ans, elle a quitté son village pour suivre un passeur lui faisant miroiter les fastes de Berlin.
Le voyage s’arrêta à quelques encablures de Zagreb, dans une bâtisse délabrée qui ouvrait grandes ses portes sur l’enfer de la prostitution.
Privée de son protecteur, voilà Milena livrée de nouveau aux exactions de la mafia ukrainienne qui pendant des années l’a contrainte à vendre son corps dans tous les palaces et les cloaques de Marbella.
Son seul sauf-conduit : un précieux carnet où sont consignés des numéros de comptes bancaires prouvant l’implication de sociétés russes dans des opérations illicites.
Pour lutter contre l’avilissement et le dégoût de soi, elle y avait aussi noté les confidences de diverses figures de la vie publique (l’évêque, le magistrat, l’avocat…) passées par son lit, justifiant toutes, avec un naturel confondant, de leur recours au commerce des femmes.
Nombreux sont donc ceux qui veulent aujourd’hui la faire taire.
Jorge Zepeda Patterson revient avec un palpitant thriller politique et social (Prix Planeta 2014) qui dénonce le clientélisme, l’autocratie et la violence qui gangrènent la société mexicaine, fustigeant ici le trafic des corps et les pratiques innommables des hommes qui n’aiment pas les femmes.
>> Lire un extrait
>> Le site de l'auteur : http://www.jorgezepeda.net/
>> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/jorge.zepedapatterson
L'auteur :
Économiste, sociologue et chroniqueur politique, Jorge Zepeda Patterson est né au Mexique en 1952.
Formé à l'université de Guadalájara et de la Sorbonne, il fait ses armes de journaliste au sein de El País, en Espagne, avant de rentrer au Mexique où il a fondé et/ou dirigé de nombreux organes de presse, dont Siglo 21, Público et El Universal, auquel il collabore encore.
Sa chronique hebdomadaire est publiée dans vingt et un journaux du pays.
Il est l'auteur de six essais sur la vie politique mexicaine.
Après Les Corrupteurs (Actes Sud, 2015 ; Babel Noir, 2018), Milena ou le Plus Beau Fémur du monde est son deuxième roman publié en France.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mer Jan 24, 2018 12:47 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Christian Roinat sur Nouveaux Espaces Latinos :
Citation: |
Retour de Jorge Zepeda Patterson avec un palpitant thriller politique et social : « Milena ou le plus beau fémur du monde »
Dans Les Corrupteurs (Actes Sud, 2015), Jorge Zepeda Patterson avait fait vivre et agir un groupe de quatre personnes, les Bleus, jadis proches camarades de collège, puis de fac ; quatre jeunes Mexicains désormais journalistes pour Tomás, responsable d’une agence de sécurité pour Jaime, et dirigeante d’un petit parti politique pour Amalia, également militante féministe.
La mort subite, dans les bras de Milena, une prostituée de luxe, de Rosendo Franco, le patron du journal El Mundo dans lequel travaille Tomás, provoque une suite d’événements qui va les remettre en présence et raviver les rivalités de leur jeunesse.
En réalité, Milena était pour Rosendo Franco plus qu’une simple putain ; un peu le dernier feu d’artifice sensuel et sentimental du vieil homme.
Mais après le malaise fatal, Milena emporte avec elle un mystérieux carnet noir dont elle ne se sépare jamais, « garantie de survie » pour la malheureuse fille.
Claudia, la fille du mort, demande/impose à Tomás de prendre en main le journal ; rôle pour lequel il ne se sent pas formé, mais il se lance, aidé par les Bleus, à la recherche de Milena et surtout du carnet.
On est en novembre 2014, Milena a passé une assez longue période dans la région de Marbella à l’époque où le sulfureux Jesús Gil organisait presque officiellement tous les trafics imaginables.
Elle est entrée sur le territoire mexicain en janvier et n’a pas fait parler d’elle avant le mois de juillet, quand elle commence à fréquenter Rosendo Franco sans s’en cacher : elle a probablement été séquestrée au cours de ces mois.
La mafia de la prostitution est devenue internationale : trafiquants comme filles louées ou vendues sont aussi bien russes que vénézuéliennes ou croates, comme Alka, le véritable prénom de Milena.
Au Mexique s’ajoutent à cela les cartels de la drogue qui ont bien compris l’intérêt que leur procure cette nouvelle source de revenus.
On suit donc en parallèle l’évolution d’Alka/Milena, du départ de son village natal croate à l’histoire d’amour (c’en est une) qui l’unit à Franco malgré la grande différence d’âge et de statut social, et les avancées de l’enquête à Mexico, qui a bien du mal à progresser malgré les compétences et la position de ceux qui agissent : les mafieux et les proxénètes ont parfaitement verrouillé leur « domaine ».
Jorge Zepeda Patterson n’est pas intéressé que par les dédales de l’enquête ou par le maintien d’un suspense qui ne faiblit pas et qu’il sait très bien entretenir.
La psychologie de la victime est au centre de ce roman qui parvient à allier une solide intrigue policière, des aventures sentimentales, entre amour et amitié, et ce très beau portrait d’une jeune femme dont la beauté exceptionnelle est un handicap autant qu’une arme.
Une belle jeune femme qui, bien malgré elle, par certaines informations qu’elle détient, a acquis une valeur qui met en péril tous ceux qu’elle approche.
Les ramifications sur la Costa del Sol des diverses mafias russes ou ukrainiennes font planer ces mortels dangers qui menacent Milena et ceux qui veulent la sauver.
Et, sans trop en dire, ajoutons que Jorge Zepeda Patterson offre un plus particulièrement intéressant pour les amateurs de polars : on suit non une enquête mais deux, parallèles et concurrentes : qui arrivera en premier ?
Un seul bémol : l’influence nord-américaine, qui veut qu’un « bon » roman dépasse forcément les 400 pages, n’a pas épargné Jorge Zepeda Patterson ; le dénouement s’éternise.
Mis à part cela, Milena ou le plus beau fémur du monde reste un roman non seulement très intéressant dans sa forme, mais surtout important pour toutes les informations qu’il nous donne sur l’internationalisation de la pire des délinquances.
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Avr 02, 2018 6:58 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Mireille Descombes dans Le Temps :
Citation: |
Enquête sur une femme qui en sait trop
Dans « Milena ou le plus beau fémur du monde », le Mexicain Jorge Zepeda Patterson plonge dans l’univers impitoyable de la prostitution et des circuits mafieux. Départ pour Mexico, en passant par Marbella.
Réalité, ou fiction ?
Dans le roman noir, il n’est pas toujours facile de trancher.
Un flou artistique qui permet de dire et de dénoncer haut et fort ce qu’un reportage ou un article de journal n’autoriseraient jamais.
Economiste, sociologue et chroniqueur politique, le Mexicain Jorge Zepeda Patterson, 65 ans, a choisi ce biais-là pour évoquer la corruption, les crimes et les trafics mafieux qui gangrènent son pays.
Dans la « note » placée à la fin de Milena ou le plus beau fémur du monde, Prix Planeta 2014 et son deuxième roman noir publié chez Actes Sud, il souligne que, dans ce récit, « les liens entre la réalité et la fiction sont étroits ».
Comme de plus en plus d’écrivains de polars, il précise par ailleurs s’être nourri d’une vaste bibliographie et « signale aux intéressés trois ouvrages en particulier », trois publications qui traitent de la mondialisation du commerce de sexe et du trafic des êtres humains.
Vous l’avez deviné, la Milena de son nouveau polar est une prostituée.
De son vrai nom Alka Mortiz, elle est née en 1988 à Jastrebarsko, à une demi-heure de Zagreb.
Vivant pas loin du cimetière, elle a vu ses camarades de jeu utiliser « des fémurs et des tibias pour improviser des épées bien lisses ».
A l’adolescence, quand ses jambes élancées et galbées suscitent l’admiration soudaine des adultes, elle se promet que son fémur ne finira « jamais sous la forme d’un long fleuret entre les mains d’un apprenti escrimeur ».
Voilà pour l’explication de l’étrange titre de ce livre passionnant et très maîtrisé qui nous trimballe sans répit entre le passé et le présent, entre Marbella et Mexico.
Un carnet noir compromettant
Très vite, en effet, notre jeune Croate a d’autres soucis que son fémur.
Enlevée et séquestrée à 16 ans alors qu’elle croyait partir travailler dans un restaurant berlinois, elle va devenir, grâce à ses pommettes saillantes et son menton volontaire, « la Greta Garbo des bordels d’Espagne ».
Humiliée, torturée, brisée, elle semble se soumettre et pourtant elle résiste : elle écrit.
Milena consigne dans son carnet noir les confidences de ses clients, souvent de grands personnages de la vie publique, et quelques secrets des plus gênants dérobés à la mafia russe.
Poursuivie par les uns, protégée par d’autres, elle finit par trouver à Mexico un bref moment de répit.
Hélas, son protecteur Rosendo Franco, le patron d’El Mundo, le principal journal du pays, meurt d’une crise cardiaque dans le lit de sa jeune maîtresse.
Cet homme respecté et craint lègue à sa propre fille Claudia un lourd héritage : protéger Milena, dont elle ignorait jusque-là l’existence, et lui dérober, pour le détruire, le fameux carnet noir qui pourrait ruiner sa famille.
La tâche, on l’imagine, n’est pas facile dans une ville où policiers et politiciens les plus haut placés sont compromis avec les milieux criminels.
Trois amis d’enfance
C’est alors qu’entre en scène un trio improbable et attachant.
Il est constitué de Thomás, le journaliste choisi pour reprendre la direction d’El Mundo, de sa compagne Amelia, leader d’un parti d’opposition de gauche, enfin de Jaime, devenu spécialiste de la sécurité après avoir été responsable des services secrets mexicains.
Désormais quadragénaires, ces trois amis d’enfance surnommés les Bleus apparaissaient déjà dans le précédent roman policier de Jorge Zepeda Patterson, Les Corrupteurs – qui sort en poche chez Babel.
« L’écrivain de polars latino-américain se trouve face à un redoutable défi, confiait Jorge Zepeda Patterson au journal argentin La Nación en 2015. Recourir aux protagonistes habituels du genre n’est pas possible. Ce ne serait pas vraisemblable. Présenter au lecteur un personnage de juge incorruptible enquêtant sur ses chefs pour les livrer n’est pas crédible chez nous. D’où mon parti pris de construire un détective choral. Mes justiciers ne sont pas des héros, ils ont aussi leurs zones d’ombre, mais ils incarnent une forme d’espoir. L’espoir qui subsiste tant qu’il existe des êtres humains capables de sortir de leur confort pour se préoccuper du malheur des autres et défendre un intérêt commun. »
Innocence perdue
A petites touches et avec un art consommé du suspense, Jorge Zepeda Patterson met en place une toile dans laquelle on se perd avec bonheur en dépit de la violence des situations décrites.
Chez lui, en effet, pas de surenchère dans l’horreur, ni de complaisance morbide dans la description de la cruauté.
La dureté du monde réel suffit, inutile d’en rajouter.
L’écrivain sait aussi doser les climats, ménager des répits au lecteur et, tout en militant pour un journalisme exigeant, esquisser de belles histoires d’amour.
Après avoir tourné la dernière page de son roman, on voit donc le monde autrement.
Et la station balnéaire de Marbella a perdu à jamais son innocence.
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