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Nid de vipères, d'Edyr Augusto (Asphalte)

 
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Hoel
Patrick Kenzie (modo)


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mar Fév 03, 2015 4:45 pm    Sujet du message: Nid de vipères, d'Edyr Augusto (Asphalte) Répondre en citant

Après Belém et Moscow, les éditions Asphalte s'apprêtent à publier un troisième roman du Brésilien Edyr Augusto.
En effet, Nid de vipères (Casa de caba), est annoncé pour le 5 mars.



Castanhal, dans l'État du Para, au nord du Brésil. Afin de lui extorquer sa scierie, Wlamir Turvel, trafiquant ambitieux, tabasse Alfredo Pastri, puis viole sa femme sous les yeux de leurs enfants, Isabela et Fred. Ceux-ci jurent de venger leurs parents. Mais des années plus tard, Fred a tourné la page et s'est installé aux États-Unis.
Isabela, elle, n'a rien oublié. Déterminée à aller jusqu'au bout de sa vengeance, elle a suivi méticuleusement l'ascension de Wlamir Turvel, devenu l'un des maillons les plus importants du trafic de drogue dans l'Amazonie, ainsi que le gouverneur de l'État. Elle est devenue sa maîtresse et a appris tous ses secrets. En éclatant, sa vengeance va tout emporter sur son passage.



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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Fév 04, 2015 4:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Hoel d'avoir lancé ce topic.
Inutile de dire que je serai au rendez-vous de ce virtuose du roman noir, qui sera d'ailleurs en France fin mars (pour le Salon du Livre notamment, si je ne m'abuse).

Enfin, saluons Diniz Galhos qui se sera à nouveau chargé de la traduction de ce roman !

>> La Playlist spécialement concoctée par Edyr Augusto pour ce roman est à écouter sur le site d'Asphalte ici : http://asphalte-editions.com/?page=catalogue&categorie=fichelivre&num=67
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MessagePosté le: Sam Fév 28, 2015 10:40 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Nouvelle Vie Magazine :

Citation:

Casthanhal, dans l’Etat du Para, au nord du Brésil.
Isabela et Fred, enfants, voient leur mère violée et leur père roué de coups à en rester infirme. Wlamir Turvel, un trafiquant violent et ambitieux, s’approprie de cette façon la scierie et la maison familiales. Les Pastri se retirent des affaires et essaient de survivre, anonymes, la tristesse au quotidien. Mais Isabela et Fred ne veulent oublier et jurent de se venger…. Les années passent. Les enfants qu’ils étaient sont devenus des adultes. Fred s’est expatrié et a refait sa vie aux USA. Isabela, restée au pays, n’a pu oublier et va mettre en oeuvre sa vengeance. Elle a suivi l’ascension politique de Turvel devenu le maillon important du trafic de drogue du pays mais également gouverneur de l’état. Résolue, Isabela a tissé sa toile autour de lui. Rien ni personne ne l’arrêtera…

A travers l’histoire d’une vengeance, c’est toute la corruption et la violence de la société brésilienne qui nous sont décrites dans ce polar, bien loin des images colorées du Carnaval.
Elles s’abattent sur la plupart des petites gens qui essaient tant bien que mal de rester dignes et le plus humains possible.
Mais les vies humaines ne valent rien comparées à l’avidité des dirigeants et des hommes d’affaires plus immoraux les uns que les autres.
Le sexe est une monnaie. La police et la presse sont elles aussi corrompues et enterrent les “affaires” de meurtres et de corruptions avant même qu’elles n’aient le temps d’éclater.
Le lecteur est happé par la description des relations humaines, la pauvreté morale de la plupart des personnages et l’étendue de la vengeance d’Isabela.
Le rythme du récit est syncopé. Une tension soutient la lecture. C’est cru, violent à la fois.
Un roman noir, noir, noir….




>> La chronique du magazine Page des Libraires :

Citation:

Oubliez la douceur des plages de sable fin du Brésil. Edyr Augusto nous fait entrer de plain-pied dans la noirceur d'un pays corrompu jusqu’à la moelle.
L’intrigue se déroule à Castanhal, où une grosse huile du commerce de la drogue tabasse à mort le propriétaire d'une scierie, afin de le forcer à lui céder son affaire… non sans avoir préalablement violé sa femme sous le regard terrorisé de leurs enfants. Si Fred est parvenu à surmonter le traumatisme en partant s’installer à New York, Isabella, en revanche, prépare soigneusement sa vengeance. Le bourreau de ses parents est désormais gouverneur de la région. À force de manœuvre, elle a réussi à gagner sa confiance…

Ceux qui ont déjà transpiré à la lecture des précédents romans de Edyr Augusto, stupéfaits par la violence qui s’y déploie, seront surpris par le contraste.
Même si certains passages sont gratinés, Nid de vipère est globalement moins brutal que ce à quoi nous avait habitué l’auteur.
Ici, la violence se manifeste à travers la peinture d’une société corrompue et soumise à la loi du plus fort.
La bande son du roman, composée spécialement pour les éditions Asphalte, est une vraie réussite.
Remarquons aussi la qualité de la traduction de Diniz Galhos.


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MessagePosté le: Mar Mar 03, 2015 3:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

>> La chronique de Yan sur son blog Encore du Noir :

Citation:

Le troisième roman d'Edyr Augusto à paraître aux éditions Asphalte nous amène de nouveau dans l'État du Pará.
Après les rues de Belém et les villégiatures de l'île de Mosqueiro, c'est au cœur de l'Amazonie et du pouvoir local qu'Augusto nous entraîne, sur les pas d'Isabela Pastri, séduisante et brillante jeune femme prête à tout pour venger l'humiliation de sa famille, le passage à tabac de son père et le viol de sa mère par un trafiquant de drogue alors qu'elle n'était encore qu'une enfant.
Or, Wlamir Turvel, depuis l'époque où il s'appropriait ainsi la scierie de la famille Pastri, est devenu le gouverneur du Pará.

C'est à travers une construction polyphonique et tortueuse dans laquelle se mêlent personnages et divers moments du récit qui vont finir par s'emboîter pour donner un tout cohérent qu'Edyr Augusto insuffle à son roman la vitesse et le suspense qui en font autre chose qu'une histoire de vengeance de plus.
Au fur et à mesure que les pièces du puzzle se mettent en place sous les yeux du lecteur, la lumière se fait sur les motivations de chacun, sur les coups du destin qui frappent les protagonistes et les projettent les uns contre les autres, tandis que la tension va crescendo vers un dénouement que l'on pressent forcément violent.

Par la même occasion l'auteur pointe la corruption et, comme dans Belém et Moscow, cette société dans laquelle les corps sont devenus des marchandises comme les autres et donc, pourquoi pas les armes par lesquelles peuvent s'exercer la violence ou la vengeance.
Le crime fondateur peut-il réellement être vengé ?
La vengeance peut-elle apporter la paix ou n'est-elle qu'un moyen d'éviter de vivre une vie dont on ne veut plus vraiment ?
La lâcheté est-elle chez ceux qui préfèrent tirer une croix sur le passé ou chez ceux qui s'y refusent ?
Ce sont là quelques questions parmi d'autres que pose Edyr Augusto dans ce roman tendu et violent dont le lecteur pourra tirer ses propres conclusions.
Autant dire que cela vaut le détour.


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MessagePosté le: Sam Mar 07, 2015 8:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'attendais depuis longtemps (un an, depuis la lecture de Moscow, en fait... Laughing ), et je viens de me le prendre.
Pour être franc, j'achèterais tout ce qui vient d'Edyr Augusto les yeux fermés.
Mais là, le résumé de ce Nid de vipères est en plus terriblement alléchant !






>> La chronique du webzine Quatre Sans Quatre :

Citation:

Le pitch :

Wlamir Turvel, gouverneur de l'état de Para au nord du Brésil est une ordure finie. Il contrôle tous les trafics, particulièrement le transport discret de la came colombienne, de sa région et n'hésite jamais plus de deux secondes à éliminer définitivement ceux qui peuvent le gêner. À Castanhal, petite ville de cette état, il a, quinze ans plus tôt, forcé le père de Fred et Isabela Pastri à lui céder sa scierie en violant sa femme sous les yeux des enfants après l'avoir tabassé. Cette extorsion marque le début de sa véritable ascension et celui de la haine féroce que lui voue Isabela.

Aujourd'hui, Fred est parti aux États-Unis où il coule le parfait amour avec une étoile montante du rock, il s'est éloigné et, peu à peu, sa colère semble moins envahissante. Isabela, par contre, n'a jamais rien oublié et tient toujours plus que tout à se venger, peu importe le prix qu'il lui faudra payer. Toute sa vie est organisée et programmée dans le seul et unique but de faire payer Wlamir, cher, très cher...

Patiente, elle a monté un scénario absolument diabolique et a réussi à devenir non seulement la maitresse de Wlamir, mais, surtout, elle lui est indispensable. Sa vie ne vaut que pour sa vengeance et quand elle décide que le temps est venu de déclencher la foudre, c'est une véritable tornade qui va s'abattre sur la vie des protagonistes de cette mise en scène dans la touffeur amazonienne.

Gare à ceux qui se mettent en travers de son chemin...et gare à ceux qui l'aideront.

L'avis de Quatre Sans Quatre :

Quelques jours à peine vont suffire à cette explosion de violence folle.
C'est un sprint et les phrases courtes et imagées de Edyr Augusto rythment parfaitement ce tsunami tout en décrivant minutieusement, sans fard, chaque protagoniste.
Une écriture comme une caméra embarquée, incisive, inquisitrice, qui saisit chaque frémissement mais aussi chaque pensée des différents acteurs.
Un page-turner, vif, dur, haletant, alternant séquences du passé et actions du présent, sans pitié ni pause.
La première ligne passée, aucun retour en arrière n'est possible, la bombe est enclenchée.
Le machiavélisme de Isabela va loin, il transcende la personne de son tortionnaire, il est à l'image de sa souffrance infini.

Une tragédie dans la moiteur torride des villes amazoniennes, elle balaiera tout et tous sur l'échiquier, les pions comme les pièces maitresses, et la partie, on le sait, recommencera avec d'autres joueurs. Est ce un polar ? Difficile à dire, il n'y a pas d'autorités. L'état est gangréné, la police achetée, les médias aux ordres du gouverneur. Une crise clastique plutôt, au sein d'une communauté où certains ont dépassé les frontières de la terreur, ne pouvant plus se définir, comme Isabela, que par leur haine ou, comme Valdomiro Cardoso, par l'envie d'exister.

Le Para décrit par l'auteur n'est pas un état de droit, c'est une féodalité dans laquelle le seigneur en place fait bénéficier quelques uns de (faibles) largesses qui lui assurent leur fidélité et a droit de vie et de mort sur l'ensemble d'une population plus occupée à survivre et à éviter de se faire remarquer.
Encore un Far West mais loin d'Avaler du sable d'un autre brésilien, plus proche, et sur le même sujet, de Petite Louve de Marie Van Moere.
La vendetta pure, la vengeance cataclysmique pour atomiser une douleur et les personnages qui la représentent.
Tout cela ne peut pas finir que dans encore plus de douleur et de sang, dans l’annihilation. Un duel Wlamir-Isabela, c'est entre eux que cela se joue mais les balles perdues vont faire bien de dégâts.

Un roman noir pétri de qualité, un style synchrone qui plonge immédiatement le lecteur dans le vif du sujet et ne relâche plus la pression jusqu'au bouquet final.
Un voyage terrible dans le nord du Brésil, dans la noirceur des personnages et dans l'impasse de la violence absolue. Le Brésil n'est décidément pas que le foot et la samba, il est grand temps de découvrir la richesse de ce pays-continent entre XXIème siècle et pratiques ancestrales.

http://quatresansquatre.com/article/chronique-livre-nid-de-viperes-de-edyr-augusto-1425639464


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norbert
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MessagePosté le: Mer Mar 11, 2015 2:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

>> Ecouter la chronique de Christophe Laurent sur Radio France Bleu ici en replay (à partir de 27'00).

Citation:


« J'ai rarement lu ça chez un auteur de roman noir, il n'y a que Peace et Ellroy qui arrivent à avoir cette brutalité. »
Christophe Laurent, à propos d'Edyr Augusto et de Nid de vipères.



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holden
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MessagePosté le: Mer Mar 11, 2015 9:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

en retard je vais le lire, il est à quai de polar lui aussi
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MessagePosté le: Mer Mar 18, 2015 3:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, Edyr Augusto sera au Salon du Livre de Paris et aux Quais du polar à Lyon.


>> La chronique de Christophe Laurent, de Nice Matin, sur son blog Livres Connections :

Citation:

Nid de vipères : la vie politique, la drogue, le sexe à Bélem... selon Edyr Augusto


Le groupe de métal Sepultura est à la musique du Brésil, ce que Edyr Augusto est à la littérature de ce même pays : un fracas de violences, une douleur extrême... et une facette inédite.
Après Belém et la novella Moscow (sortis ensemble chez Point ce mois-ci), voilà Nid de vipères, troisième opus ardu de la vie au nord du pays.

Nid de vipères, aborde cette fois clairement la politique et la politique la plus abjecte.
Incarnée par Wlamir Turvel, le dealer de drogues, trafiquants de bois exotiques dans cette zone aux frontières poreuses, devenu gouverneur du Parà, capitale Belèm, deuxième plus gros état carioca.
Wlamir a nécrosé tout l'appareil politique, policier, judiciaire. Mais il a oublié une chose : la vengeance d'une femme.
Car pour en arriver là, cette ordure a dû en écraser du monde.
Dont un malheureux patron d'une scierie de bois. Qu'il a bastonné devant sa famille, avant de violer son épouse sous les yeux de la famille.
Un traumatisme jamais effacé pour Fred, parti vivre à New-York, et surtout Isabela.
Qui va tout faire pour se rapprocher de Turvel. Quitte à jouer les putes de luxe.

L'atmosphère d'Augusto s'inscrit loin des clichés évidemment.
Ce Brésil est à cheval entre la dictature, ses derniers relents, à travers ce gouverneur omnipotent, violent, et puis une certaine démocratie aussi, incarnée par Valdomiro, petit comptable, arbitre de foot amateur, homme simple parmi le peuple, qui veut vivre sans contrainte mais a tout de même équipé toute sa maison du dernier cri en terme de sécurité.
Et puis, au milieu se tient Isabela, réellement ivre de revanche, de haine, offrant son hymen, son corps, à la plus terrible des vengeances.
Augusto a du talent pour décrire, en peu de pages, l'ascension d'une belle crapule, pour conter le système sur lequel il repose, sur lequel il s'appuie.
Tout n'est que corruption, menaces et argent sale.
Pas un moment de répit pour le lecteur dans ce déchaînement.
On retient une première scène de flingage intense, au moment même d'une immense procession, le sacré cachant toujours en son sein des crapules, ou plus largement le Mal incarné.

S'il fallait faire un reproche à l'auteur, c'est la brièveté du récit qui, se déroulant sur plusieurs jours auraient gagner avec une cinquantaine de pages supplémentaires, notamment autour du personnage de Silva.
Mais Edyr Augusto, comme un narrateur de fait-divers, nous a habitué à ses récits, hyper sexués, aussi secs et rapides qu'un shot d'alcool fort.
C'est du grand art, dans la brutalité mais aussi dans la construction de dialogues déroutants.
Aucune fausse note pour l'instant dans l'oeuvre de ce Brésilien hors normes.



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MessagePosté le: Ven Mar 20, 2015 10:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

et bien je suis le seul à ne pas l'avoir aimé ^^
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MessagePosté le: Mar Avr 21, 2015 7:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

>> Entretien exclusif avec Edyr Augusto sur Unwalkers.
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Walter
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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2015 7:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien aimé ce court roman ramené du Quai du Polar.
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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2015 9:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Walter a écrit:
Bien aimé ce court roman ramené du Quai du Polar.


C'est le premier d'Augusto que tu lis ?
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Walter
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MessagePosté le: Dim Mai 03, 2015 9:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, du coup j'ai chopé ses deux premiers chez le bouquiniste.
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MessagePosté le: Sam Mai 16, 2015 4:56 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur son blog Actu du Noir :

Citation:

Vipères brésiliennes

Découvert il y a peu par les excellentes éditions Asphalte, le brésilien Edyr Augusto commence à devenir bien connu des lecteurs de polars.
Il revient, toujours aussi noir, avec Nid de vipères.


Nous sommes dans l’état de Para, capitale Belém.
Wlamir Turvel, petit trafiquant, ne supporte pas que la famille Pastri lui résiste.
Pour récupérer la scierie familiale, il tabasse le père et viole la mère, sous les yeux de Fred et Isabela tétanisés.
Des années plus tard, le père est devenu invalide, la famille survit difficilement et Fred est parti aux US.

Isabela, elle, a juré de se venger et a suivi l’ascension de Turvel, arrivé gouverneur de l’état.
Devenue une superbe jeune femme, elle séduit le gouverneur qui n’a pas reconnu la gamine effarée à laquelle il n’avait absolument pas prêté attention des années plus tôt.
Isabela ne se doute pas de la violence qu’elle va déclencher.


L’histoire est on ne peut plus classique.
Elle a produit des romans et des films par milliers.
Beaucoup d’abominables bourrinneries (ou bourrinnades, choisissez), mais aussi quelques chef-d’œuvre.
Un méchant arrive, massacre (littéralement ou symboliquement) une famille de gentils, mais il y a un survivant qui va se venger.

Malgré tout, une fois de plus, ça marche.

Grâce au talent de conteur d’Edyr Augusto.
La construction totalement éclatée, passant d’un personnage à l’autre, d’un temps à l’autre, donne énormément de rythme au récit.
L’écriture, très resserrée, va à l’essentiel et nous raconte l’histoire en faisant vivre de très nombreux personnages jusqu’à la fin inévitable, et tout cela en moins de 150 pages.
Pas une baisse de rythme, pas un moment de faiblesse.

Ca marche aussi parce qu’avec ce nouveau roman (ou au moins cette nouvelle traduction) Edyr Augusto complète le portrait d’une région du Brésil ravagée par la corruption, qui voit un trafiquant arriver au sommet du pouvoir et en profiter pour devenir intouchable.
Une corruption de la société qui déteint sur la corruption des âmes, à moins que ce ne soit l’inverse.

Pour finir, son traitement de ce thème classique pose de nombreuses questions sur la fidélité, la lâcheté réelle ou supposée, la vengeance, la haine comme moteur de l’existence, le respect de soi …
Il pose ces questions, et se garde bien de proposer une réponse, laissant chaque lecteur apporter la sienne.

Court, noir, efficace, violent… et excellent.


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