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Le souffle court - Massimo Carlotto (Métailié)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Avr 19, 2014 10:48 am    Sujet du message: Le souffle court - Massimo Carlotto (Métailié) Répondre en citant

Après notamment le fameux L'immense obscurité de la mort (Prix Polar international de Cognac), Massimo Carlotto est de retour avec Le souffle court, premier volet d'une trilogie consacrée aux nouvelles mafias, publié chez Métailié.





Le livre :

Soit quatre brillants rejetons des mafias du monde entier (un Indien, un Italien, un Russe, et la jeune héritière d’une famille de banquiers suisses), riches, beaux, cyniques, éduqués dans les meilleures écoles, tous diplômés en économie.
Censés succéder à leurs pères à la tête des plus grandes organisations criminelles, ils décident de s’affranchir des aînés et du poids des traditions, en rompant, souvent très violemment, avec leur camp.
Ils veulent aller vite, très vite, au moins aussi vite que l’argent.
Le vieux folklore du code d’honneur ne les intéresse guère, ils méprisent les rivalités entre bandes et la violence gratuite, mais ne sont pas pour autant portés sur les bonnes œuvres : experts en blanchiment d’argent et tours de passe-passe financiers, ils pratiquent le crime global – trafic d’organes, de bois radioactif, corruption, collusion avec les services secrets – sans jamais se salir les mains.
Des forêts de Tchernobyl aux chantiers navals d’Alang, en passant par les caveaux des banques suisses, les jeunes ambitieux du Dromos Gang ne reculent devant rien et méprisent les frontières.
Par un étrange concours de circonstances, c’est à Marseille, plaque tournante du crime européen, qu’ils se retrouvent pour faire leurs premières armes.
Face à eux, le commissaire Bernadette Bourdet, alias B.B.
Pas précisément élégante ni subtile, cette fan de Johnny Hallyday aux méthodes peu orthodoxes dirige une brigade un peu spéciale, aux limites de la légalité, qui doit tenir sous contrôle tous les trafics de la capitale phocéenne.

Dans ce roman au rythme effréné, Massimo Carlotto met en scène avec férocité l’affrontement entre le crime “traditionnel” et les nouvelles mafias en col blanc. Le lecteur chercherait en vain des raisons d’espérer : ballotté de hangars sordides en hôtels de luxe, il n’aura pas le temps de souffler.

Traduction de l'italien (Italie) par Serge Quadruppani.




« Ne perdez pas votre temps à chercher les gentils. Il n'y en a pas. Vertigineux de la première à la dernière page. »
Maurizio de Giovanni, Il Corriere della Sera

« Un passionnant kaléidoscope, où toutes les pièces construisent une aventure haletante et jamais banale pour le lecteur. Comme un film qu'on pourrait lire. »
Massimo Vincenzi, La Repubblica

« En lisant ce roman on en vient à penser que, de nos jours, une certaine littérature sait vraiment bien raconter la réalité. Avec des histoires inventées. »
Alessandro Mezzena Lona, Il Piccolo

« Les romans de Massimo Carlotto réservent toujours, à mon avis, de grands moments de lecture, durs, cruels, noirs, avec des éclairages sur une situation initiale qui font toujours un peu froid dans le dos et des personnages le plus souvent mauvais, cyniques et sans moralité. »
Unwalkers.com

« Du noir bien noir. Massimo Carlotto fait partie de ces auteurs qui savent raconter des histoires modernes, urbaines et réalistes. »
Nord littoral




L'auteur :

Massimo Carlotto est né en 1956 à Padoue, où il vit actuellement.
Il est l'auteur, entre autres, de : En fuite, Arrivederci amore, Rien, plus rien au monde, L'Immense obscurité de la mort, Padana City et À la fin d'un jour ennuyeux.





Dernière édition par norbert le Dim Avr 27, 2014 10:51 am; édité 1 fois
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Avr 21, 2014 5:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je me le suis pris, d'abord parce que j'aime Carlotto, mais aussi parce que la description des nouvelles mafias en col blanc, issues des grandes écoles, qui profitent de la mondialisation pour diversifier et étendre leurs trafics sans jamais se mouiller directement les mains m'intéresse beaucoup.


>> La chronique de Jean-Marc Laherrère :

Citation:
French connection version Massimo Carlotto

Ils sont jeunes, cyniques, brillants et ambitieux. Ils en ont assez de subir la dictature des vieilles barbes qui ne veulent pas voir que le monde change. Ils ont décidé de prendre les choses en main, quitte à dégager les vieux. Ils sont quatre et se sont rencontrés en Angleterre où ils faisaient des études d’économie et ça va fumer. Seulement attention, si Inez navigue dans un milieu presque légal (les banques suisses), Zosim est dans la mafia russe, Mister Banerjee trafique dans la disparition de déchets hautement toxiques et les récupérations d’organes sur sujets vivants, et Giuseppe Cruciani a vendu ses parrains de la mafia calabraise … Des domaines d’activité très lucratifs, mais à haut risque. Tout ce beau monde, plus quelques narcos sud-américains, les services secrets russes et quelques autres malfaisants va se retrouver à Marseille où Bernadette Bourdet, flic plus que limite entend bien faire régner sa loi dans sa ville.

Ne cherchez pas les gentils, il n’y en a pas. Que des affreux, des infects, plus ou moins séduisants, plus ou moins salauds, plus ou moins prêts à verser eux-mêmes le sang de leur prochain, avec plus ou moins de raffinement dans la cruauté. Mais globalement que des fils de pute.

Et ça dégage, à toute allure. De Tchernobyl à Ciudad del Este (Paraguay), de Zurich à Marseille, de Milan à Alang (Inde), si des gens ont compris la mondialisation, ce sont bien les mafieux de tous bords.

Les quatre jeunes gens très propres sur eux sont d’autant plus dangereux et immondes qu’ils présentent bien et se gardent bien de tremper dans des affaires qui pourraient les mettre en contact avec les truands de la rue, ceux qui tuent, étripent, dealent. De parfaits représentants du capitalisme décomplexé et triomphant. Le tableau est sans pitié, l’écriture et les coups de griffes de Carlotto sanglants.

Deux cent pages à fond, qui se lisent le souffle coupé et le cœur au bord des lèvres.




>> La chronique de Unwalkers :

Citation:

Les romans de Massimo Carlotto réservent toujours, à mon avis, de grands moments de lecture durs, cruels, noirs avec des éclairages sur une situation initiale qui font toujours un peu froid dans le dos et des personnages le plus souvent mauvais, cyniques et sans moralité. Il ne faut jamais chercher l’émotion, l’attachement à un héros chez l’Italien qui écrit des romans vifs, enlevés, rapides où règnent en premier la cruauté ainsi que la démonstration que notre monde dit civilisé est pourri. Avec cette plume éclairée et passionnante, on va de révélations en surprises sur les vrais puissants du monde préoccupés par leur enrichissement et l’élimination de ceux qui se mettent en travers de leur chemin. J’avais beaucoup aimé l’urgence de son précédent roman « A la fin d’un jour ennuyeux » peuplé de gens méprisables se débattant dans un cloaque de corruption, d’avidité et de violence où la vie humaine n’a que peu d’importance sauf si elle sert les intérêts des salopards en piste. Celui-ci ne fait pas exception et est d’autant plus surprenant et prenant que l’action se déroule en France et plus particulièrement à Marseille et le moins que l’on puisse dire, c’est que la cité phocéenne n’en sort pas grandie. Il n’y a pas que l’OM qui est mauvaise à Marseille !!!

Ecrit dans un classicisme habituel chez l’auteur, ce nouveau roman de Massimo Carlotto possède néanmoins deux atouts majeurs par rapport au reste de sa production.

Premièrement, il montre avec clarté l’arrivée d’une nouvelle délinquance hyper diplômée, en col blanc et lunettes braquées sur les écrans des ordinateurs, organisant des méfaits dans des secteurs de plus en plus diversifiés et bien souvent nouveaux. Armée d’une connaissance experte du droit des affaires comme du droit international, elle attaque tout ce qui peut lui rapporter de l’argent très vite et peu importe les dégâts occasionnés du moment que le compte en banque fructifie. Du trafic de bois radioactif de Tchernobyl en passant par les chantiers navals d’Alang et le trafic d’organes (« des pièces détachées ») …tout est bon pour s’en mettre plein les poches. Se greffe aussi des nouveaux « outlaws », issus de l’immigration et important une violence et une cruauté originaires de leurs contrées bien loin de la douceur occasionnée par le climat méditerranéen (cartels mexicains et colombiens, Russes, Tchéchènes et résidents de Transnistrie popularisés par la rumeur récente d’annexion de la région à la Russie en cette période de nouvelle guerre de Crimée…Vu la façon dont Carlotto en parle, si le rattachement se fait, on aura ainsi une preuve de la malhonnêteté des desseins des dirigeants russes tant le territoire semble corrompu et dangereux.

Et dans un deuxième temps, il offre un éclairage, fictionnel, il en va de soi, de la situation marseillaise que monsieur Gaudin premier édile réélu de la deuxième ville de France trouvera sûrement infondé et exagéré. Carlotto nous parle d’une nouvelle internationale du crime sur les bords français de la Méditerranée où l’éternelle pieuvre de la Maffia n’est finalement qu’un moindre mal par rapport à l’engeance présente. On voit aussi, et cela ce n’est quand même pas de l’invention en ce qui concerne les Bouches du Rhône, que certains élus de la République fricotent sans vergogne avec la lie de la société. La police, pour s’en sortir ou par facilité, doit utiliser la même dose de violence, de corruption, de chantage et de cynisme pour marquer quelques points, somme toute dérisoires, devant un ennemi puissant, compétent et protéiforme.

Un tableau bien accablant, une vision très sombre, très éloignée de Pagnol et Giono et un bon polar comme toujours avec le maître Massimo Carlotto.



>> La chronique de Men's Up :

Citation:
La nouvelle mafia au coeur d'un polar haletant.

La mafia n'est plus toujours là où nous le croyons. Elle se modernise et investit les grandes écoles internationales. A travers "Le Souffle court", un polar haletant et surprenant, Massimo Carlotto originaire de Padoue dresse le portrait d'une nouvelle branche décomplexée qui rompt avec la tradition et le spectacle.

Les jeunes héritiers qu'il décrit viennent de Suisse, d'Inde, d'Italie et de Russie. Ils pratiquent le crime global : trafic d'organes, de bois radioactifs, corruption, collusion avec les services secrets… un seul mot d’ordre : ne pas se salir les mains ! Mais voilà, c'est sans compter sur l'intervention de Bernadette Bourdet, alias B.B., le commissaire improbable en charge de stopper ces brillants rejetons assoiffés d'argent. Pas franchement séduisante et loin d'être gracieuse, cette grande fan de Johnny Hallyday dirige une brigade un peu spéciale, aux limites de la légalité. Grâce à des méthodes peu orthodoxes, elle doit tenir sous contrôle tous les trafics transitant par Marseille qui a perdu l'âme de Pagnol.

"Le Souffle court" est avant tout un polar distrayant et rondement mené mais il nous sensibilise aussi à cette nouvelle génération de mafia sûrement encore plus redoutable et nocive que la précédente.
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MessagePosté le: Dim Avr 27, 2014 10:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

>> La chronique de Bernard Poirette, hier matin dans C'est à lire sur RTL, à réécouter ici.
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MessagePosté le: Dim Avr 27, 2014 11:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une rencontre avec Massimo Carlotto aura lieu le Mercredi 14 mai à la Librairie LUCIOLES à Viennes ( 38 ).

À noter dans vos agendas (surtout pour tous ceux qui habitent Lyon, le département de l'Isère ou la région Rhône-Alpes).

Citation:

Rencontre avec l'auteur italien Massimo CARLOTTO
A l'occasion de la sortie de son nouveau roman, Le souffle court, éditions Metailié
Le Mercredi 14 Mai
Rencontre-dédicace de 18h à 19h
Conversation-lecture à partir de 19h
Une soirée SANG D'ENCRE 20 ans !

Librairie LUCIOLES
13-15 place du Palais
38200 Vienne
Tél : 04 74 85 53 08
Fax : 04 74 85 27 52

http://www.librairielucioles.com/Rencontre-avec-l-auteur-italien.html


Rien n'est encore sûr, mais je tâcherai d'y aller. En tout cas, si c'est le cas, j'espère bien y retrouver Holden ! Wink
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MessagePosté le: Mar Juin 24, 2014 10:27 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Entretien avec Massimo Carlotto pour Le Souffle court, par Julia Castiglione pour le site du magazine Transfuge :

Citation:


Vite ! Les quatre jeunes gens au centre de l'intrigue de « Souffle court » sont beaux, riches et intelligents mais ils sont pressés. Voulant incarner l'avenir du crime mondialisé, ils liquident leurs prédécesseurs et tout ce qui pourrait leur faire obstacle. A ce jeu, la police ne peut que les suivre, loin derrière et interceptant les scories de cette course folle. Massimo Carlotto dresse ici un portrait averti tant de la « criminalité en col blanc » que de celle des milieux interlopes marseillais.


Vos personnages se placent en claire opposition vis-à-vis de leurs parents. Ils veulent inventer un nouveau « business ». En quoi tourner le dos au passé est important pour eux ?

Le « Dromos Gang » de Leeds représente la génération de criminels qui, à la différence de celle de leurs père, a étudié, est allée à l'université et en cela est différente. Ils ne veulent rien avoir à faire avec la violence criminelle, avec les affaires de petite envergure. C'est pourquoi ils sont entrés en conflit avec leurs parents qui détiennent encore solidement le pouvoir dans les organisations mafieuses. Ils ont des idées nouvelles, révolutionnaires, mais ils savent qu'ils n'ont aucun moyen de se faire valoir dans les structures criminelles archaïques au sein desquelles ils sont nés et où ils ont grandi. C'est pourquoi ils décident de se mettre à leur compte.

Le thème de la vitesse, récurrent dans le propos et structurant la narration est-il une caractéristique de cette nouvelle criminalité ?

L'économie criminelle fonctionne sur la vitesse à laquelle l'argent qui provient du trafic de drogue, de déchets, d'êtres humains est investi dans des activités légales. Ceci a comporté une accélération des trafics eux-mêmes et la nécessité d'une réorganisation des structures criminelles. Les activités moins rentables sont attribuées aux organisations les moins importantes qui toutefois doivent garantir des standards qualitatifs précis. On peut affirmer que dans cette période de l'histoire, caractérisée par le manque d'idées et de solutions, la criminalité se distingue par sa capacité à se mouvoir en sens inverse. Eux savent résoudre les problèmes.

Les portraits de vos personnages nous montrent une humanité au bord du gouffre, en perte de repères et de valeurs. Est-ce lié au genre du polar ou cela représente-t-il la façon dont vous percevez le monde du XXI° siècle ?

Je suis convaincu que la crise qui a atteint l'économie mondiale a contribué à transformer anthropologiquement la société. La corruption se répand désormais depuis les années et elle est devenue l'instrument qui permet l'infiltration et l'enracinement des cultures mafieuses dans la société. L'économie illégale qui est le fruit du blanchiment d'argent a fusionné avec l'économie légale. Désormais il est impossible de les distinguer et de nombreux pays font semblant de ne pas voir et de ne pas savoir que l'argent sale contribue à entretenir la crise. Il est évident que la criminalité n'est plus en marge de la société mais qu'elle en fait pleinement partie. Elle veut prendre toujours plus d'importance, devenir une interlocutrice du monde politique est financier.

Marseille est décrite comme une ville-monde, qui concentre l'ensemble des flux de marchandises illégales à travers le monde. Est-ce un portrait réaliste de la ville ou une convention littéraire ?

Comme toujours dans mes romans je me suis largement basé sur les faits divers, sur les enquêtes journalistiques et sur les essais. Marseille est une ville où le conflit criminel est évident, comme le montre le nombre de victimes. Mais elle est aussi très semblable à d'autres villes du pourtour méditerranéen, villes-mondes qui concentrent des trafics illégaux avec justement le concours de secteurs comme l'entreprenariat, la finance et la politique. A notre époque, cette dernière est devenue la forme la plus haute de criminalité créative.

Les études en économie des membres du gang font d'eux des criminels redoutables. Peut-on y voir une critique du capitalisme, une mise en évidence de son amoralité ?

Oui. La mondialisation a ouvert de nouveaux marchés aux mafias qui ont su profiter de l'occasion et devenir des “partenaires économiques fiables". Les mafias sont devenues de véritables multinationales du crime sachant se donner une apparence légale. Et en cela elles ressemblent terriblement aux multinationales que nous connaissons depuis toujours. Il faut également ajouter que la relation entre le savoir universitaire et les nouvelles opportunités mafieuses a contribué à un mûrissement de la compréhension des “possibilités" offertes par l'actuel système économique.

La brigade de police que vous mettez en scène est constituée de « pourris », qui n'ont pas de limites et fraient avec la pègre mais obtiennent quelques résultats. Pensez-vous que combattre le mal par le mal soit la seule solution envisageable ?

J'ai été très impressionné par les événements de la BAC de Marseille, ils m'ont inspiré le personnage de B.B. Je crois que l'action des forces de police doit toujours être liée à la légalité, mais ce serait tromper le lecteur que de faire semblant que c'est ce qui se passe en réalité. En effet, dans tous les pays d'Europe, la violence illégale, les méthodes d'interrogatoire brutales sont désormais la norme parmi les policiers. La criminalité d'aujourd'hui est différente de celle d'autrefois. Elle fait du trafic de déchets toxiques, elle vend de la nourriture et des médicaments nocifs, elle attente méthodiquement à la santé des gens, au point que c'est devenu intolérable. La situation ne peut s'améliorer que si la société s'améliore. Mais ce n'est pas prêt d'arriver. En somme, il s'agit d'un problème complexe et pour le moment insoluble, mais je trouve intéressant de le raconter dans toute sa dureté désespérée.

Le chef historique de la camorra napolitaine, Antonio Lo Russo vient d'être arrêté à Nice. Cela fait étrangement écho à votre récit, non ?

Certainement. Ça fait un moment que le roman noir anticipe la réalité. Ça relève de sa capacité à observer le monde en privilégiant la relation entre société et criminalité. Je me souviens d'un épisode à Nice qui a beaucoup influencé mon écriture. J'étais invité à un festival de littérature, et au bar de l'hôtel j'ai rencontré un célèbre homme politique italien de la « première république » [NDLR : période politique qui va de la Constitution de 1948 à « l'opération mains propres » de 1992 qui a décimé une grande partie de la classe politique italienne] qui parlait de marchés immobiliers avec des personnes que je savais appartenir à des milieux proches de la mafia.

Récemment, le Pape a condamné fermement les agissements de la 'ndrangheta. Pensez-vous que l'Eglise ait un rôle à tenir dans la lutte contre la mafia ?

L'Eglise doit décider de sa relation avec les cultures mafieuses. Les plus dangereuses sont très religieuses, elles appellent les rites d'initiation “baptême", elles vont à la messe, elles se marient devant le curé, elles contrôlent les processions de saints protecteurs dans de nombreuses villes et villages. L'Eglise devrait arrêter de les tolérer et les excommunier. Ce serait un acte de rupture historique.


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MessagePosté le: Ven Juin 27, 2014 3:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

>> La chronique de Yan Plougastel dans M le magazine du Monde :

Citation:

Crimes en col blanc

A l'heure de la mondialisation, la criminalité a profondément changé de nature. Fini les petites combines en tout genre, place aux trafics à l'échelle industrielle de déchets toxiques, aux ventes de nourriture ou de médicaments frelatés, aux détournements d'argent dans des banques offshore... La Mafia n'est plus ce qu'elle était. Elle se shoote à Internet et ses enfants sortent des plus grandes écoles internationales de commerce. Crise oblige, la fusion semble totale entre économie légale et économie illégale, fruit du blanchiment d'argent. D'où la croissance exponentielle de la corruption.

Le Souffle court, de Massimo Carlotto, raconte dans un style vif et rapide la montée en puissance de cette nouvelle criminalité, où coexistent, toujours pour le pire, cols blancs, narcotrafiquants sud-américains, traders suisses, truands marseillais, mercenaires russes, flics borderline. A travers l'histoire du Dromos Gang, quatre rejetons brillants des principales mafias (une Suissesse, un Russe, un Indien, un Italien) qui ont décidé de "moderniser" le crime en l'adaptant à l'accélération des flux financiers sur Internet et en tournant le dos au folklore sanglant de leurs parents, Massimo Carlotto montre que le grand banditisme n'est plus à la marge de la société, mais à l'intérieur même...

On se promène entre Tchernobyl, Ciudad del Este (Paraguay), Zurich, Alang (Inde) et Marseille, capitale interlope de la magouille organisée, où même les flics emploient des méthodes limites. Auteur majeur du polar italien - En fuite (1994 en Italie), L'Immense Obscurité de la mort (2004) -, Massimo Carlotto signe ici un roman féroce, où les héros ne peuvent que courir pour échapper au vieux monde.

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MessagePosté le: Dim Juil 13, 2014 11:50 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Michel Abescat et de Christine Ferniot dans le Cercle Polar #144, à écouter ici.
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MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2015 6:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

jabba a écrit:
Après avoir avalé un très bon



Tu ne nous en as jamais dit plus Jabba. Très bon comment ? Wink
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2015 6:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Moi aussi, je reviendrai en parler (et voter d'ailleurs) plus précisément, car c'est vraiment un excellent polar, aussi corsé, dense et court qu'un expresso.
D'ailleurs, vivement la suite de cette nouvelle "série" !

Décidément : viva Italia ! Smile
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Dernière édition par norbert le Jeu Oct 22, 2015 9:18 pm; édité 1 fois
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jabba
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Oct 22, 2015 7:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'aurai pas dit mieux que Norbert .
Il faudra bien que je le note un jour.
Viva Italia aussi...
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eric
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L'Empire des Loups

MessagePosté le: Dim Déc 20, 2015 11:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ce livre est noir. Noir de chez noir.
Ce roman, c’est l’histoire de l’homme qui mange l’homme. Mais alors… au pluriel. Parce qu’ils se bouffent tous les uns les autres. Et il n’y en a pas un pour rattraper l’autre.

Le ton est donné dès le début du roman. Des types armés jusqu’aux dents dans une partie de chasse, à traquer des loups à Pripriat avec des compteurs geiger en main pour s’assurer que la radioactivité issue de l’accident de Tchernobyl reste dans les clous. Tout ça sur fonds d’accords mafieux internationaux. C’est noir. Très noir.

Le style est à l’image du sujet : phrases courtes, efficaces, sans superflu.
Au début, j’ai été scotché. J’ai adoré.
Seulement voilà. Les personnages fonctionnent tous de la même manière et reproduisent sans cesse le même mécanisme de corruption, de violence, de manipulation. Sans compter que ces répétitions ne leur donnent aucune aspérité, aucune profondeur.

Cette histoire dénonce des dérives. L’auteur est engagé et met les mains dans le cambouis pour que le lecteur soit horrifié par ce qu’il lit. Mais, malheureusement, il n’y a pas de variation sur le thème et à force de toujours rajouter une couche d’abomination sur une autre, j’ai fini par me lasser. Pourtant, ce roman est court.

Et puis la fin ne convainc pas. Douce amère, elle laisse entrevoir une possible suite mais elle ne clos pas vraiment de manière satisfaisante l’histoire qui vient d’être racontée. Je me sens abandonné au milieu du gué.

Grosse déception.
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