El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
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Posté le: Sam Jan 09, 2010 6:57 pm Sujet du message: Le vestiaire de la reine morte, de Serge Brussolo |
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Parution chez Plon en mars.
L'auteur parle du sujet du livre sur cette page :
Citation: | Quel est le sujet du livre ?
— C’est un roman que j’ai eu beaucoup de plaisir à écrire. Une sorte de thriller nostalgique, un peu dans la veine de La Moisson d’Hiver ou des Ombres du Jardin, des livres auxquels je reste très attaché. Pour caricaturer, je dirai qu’on pourrait voir ça comme une aventure du Club des Cinq écrite par Charles Manson. Quelque chose qui se déplace sur le fil du rasoir, entre naïveté et cauchemar.
Mais plus précisément ?
— L’action se déroule en Bretagne, au début des années 60, la fin de la guerre n’est pas très loin, le paysage en porte encore les stigmates, ainsi que les mentalités. Tout est vu à travers les yeux d’une fillette de douze ans, que sa mère, chaque été, expédie chez sa grand-mère qui vit dans un village très isolé, au bord de l’océan. Cet endroit est bizarre, il y plane une atmosphère de légendes celtiques, de superstition. La forêt prend l’allure d’une sorte de Brocéliande miniature, peuplée de fantômes, de druides, de rituels magiques. L’imagination de la gamine donne aux moindres événements une dimension surnaturelle. Elle croit déceler partout des machinations, des secrets. La suite prouvera qu’elle n’a pas tout à fait tort.
C’est excusable, d’une certaine manière, puisqu’il y a eu un drame dans sa famille, non ?
— Oui, son grand-père (mort avant sa naissance) était un folkloriste spécialiste des légendes bretonnes. Il a été assassiné dans des circonstances inexpliquées. Son épouse, à la suite de cette tragédie, a plus ou moins perdu la tête. Elle a choisi de se réfugier dans un monde imaginaire qui fait d’elle la risée du village. La fillette, qui s’ennuie, va se mettre en tête d’élucider ce meurtre. Un copain de son âge va lui prêter main forte. C’est une très mauvaise idée, car la curiosité des deux gosses va déclencher une catastrophe en remettant au jour des secrets enfouis. Notamment le fait que le village est un repaire d’assassins en fuite qui se tiennent tous les coudes. Mais la jeune héroïne va s’obstiner, pour vaincre l’ennui d’abord, ensuite parce qu’elle sent qu’elle va bientôt quitter le monde de l’enfance. Ces vacances, ce sont les dernières pendant lesquelles il lui sera encore donné de pouvoir se hasarder sur le territoire magique de l’imaginaire. Après, c’en sera fini des rêveries, elle commencera à devenir une adulte, et la porte du monde enchanté dans lequel elle vivait se refermera à jamais. Malheureusement pour elle, ce qu’elle va découvrir n’a rien d’enchanteur. Elle va se rendre compte, notamment, que le village continue à observer d’anciennes coutumes druidiques, et que sa famille est elle aussi compromise dans un rituel de sacrifices assez atroces.
Le roman est effrayant, mais souvent drôle, également…
— C’est vrai, car les deux gosses voient tout ce qui les entoure à travers le prisme de leurs lectures enfantines. Bob Morane, le Club des Cinq, ils n’ont pas conscience de s’approcher d’une vérité interdite. Ils vont se retrouver pris dans les rouages d’une monstrueuse machine. Mais j’ai surtout vu dans ce livre un adieu à l’enfance. Ce sentiment aigu et douloureux qu’on éprouve souvent vers 12-13 ans, quand on sent que la magie qui nous portait jusque là n’opère plus… On est en train de devenir quelqu’un d’autre, un étranger qui nous désoriente. C’est un moment charnière. Une espèce de temps des adieux, une frontière qu’il nous faut franchir, et l’on devine que tout ce qui va advenir à partir de maintenant sera beaucoup moins amusant. La fillette du roman a peur de s’ennuyer, comme la plupart des adultes qui l’entourent, c’est pour cette raison qu’elle veut frapper un grand coup, quitter son enfance sur un baroud d’honneur. S’être donné l’occasion de la vivre à fond. Hélas, les choses vont très mal tourner.
Pourquoi ce titre bizarre, " le vestiaire de la reine morte " ?
— La fillette et son petit copain ont l’habitude de se retrouver dans une maison abandonnée, au milieu de la forêt. Les placards de cette baraque mystérieuse sont remplis d’anciennes robes de grands couturiers, aujourd’hui en loques, et qui appartenaient à l’ancienne occupante des lieux. Pour les gosses, cette garde-robe fabuleuse appartenait forcément à une reine. Ces vieux vêtements vont, d’une certaine manière, devenir emblématiques de leur destin. Une sorte d’image prémonitoire. |
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