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Puerto Apache - Juan Martini (Asphalte)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Nov 21, 2015 7:45 am    Sujet du message: Puerto Apache - Juan Martini (Asphalte) Répondre en citant

Rentrée très argentine chez Asphalte cette année : après Basse Saison de Guillermo Saccomanno, cette fois-ci destination les favelas de Buenos Aires avec Puerto Apache de Juan Martini, paru le mois dernier dans une traduction de Julie Alfonsi et Aurélie Bartolo.






Le livre :

Puerto Apache est un bidonville autogéré en plein coeur de Buenos Aires, sur la rive du río de la Plata.
Ses habitants sont pleinement conscients de leur condition d'exclus et se revendiquent comme étant « un problème du XXIe siècle ».
Parmi eux, le Rat, qui vit de petits larcins.
Mais son activité la plus lucrative, c'est de travailler pour un caïd de la ville : il doit retenir des séries de nombres, sans les noter, et les restituer telles quelles à un autre dealer.
Il ne sait pas à quoi tous ces chiffres correspondent, mais qu'importe, l'affaire paie bien...
Jusqu'au jour où il se retrouve pieds et poings liés sur une chaise, passé à tabac par des inconnus qui voient en lui plus qu'un simple maillon de la chaîne.
Qui veut la peau du Rat ?
Désormais traqué, comment peut-il assurer sa sécurité ainsi que celle de sa famille ?
Pourra-t-il trouver refuge dans les rues de Puerto Apache ?

Puerto Apache mène le lecteur dans une enclave de pauvreté située en plein coeur d'une capitale, un bidonville dont les habitants sont pleinement conscients de leur condition de marginaux, constitutive de leur identité.



>> Ecouter la Playlist sélectionnée par l'auteur



L'auteur :


Juan Martini est un écrivain argentin, né en 1944.
Pendant la dictature militaire, il s'exile en Espagne et dirige une collection de romans noirs dans une grande maison d'édition.
Il vit actuellement à Buenos Aires, où il donne des ateliers d'écriture.
Il est l'auteur d'une quinzaine de romans et recueils de nouvelles.
Son oeuvre, profondément inspirée par le genre policier et caractéristique d'une certaine littérature de l'exil, est considérée comme incontournable du panorama littéraire argentin.



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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Nov 21, 2015 8:07 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur son blog Actu du Noir :

Citation:

Découverte argentine chez Asphalte


Asphalte continue à nous faire découvrir de nouveaux auteurs latino-américains.
Le dernier en date : Juan Martini et son Puerto Apache.


Le Rat n’est rien ni personne.
Juste un habitant de Puerto Apache, bidonville du centre ville de Buenos Aires.
Juste un rouage de la bande du Pélican, boss de trafics en tous genres.
Alors Le Rat ne comprend pas pourquoi ces trois nuls l’ont attaché et sont en train de le tabasser.
Eux-mêmes ne semblent pas très bien le savoir.
Mais Le Rat est un survivant, il va bien finir par se sortir de ce mauvais pas, et ensuite il cherchera et trouvera qui l’a mis dans une telle merde.

Superbe chronique d’un quartier dont les habitants proclament, en grosses lettres : « Nous sommes un problème du XXI° siècle ».


On pourrait avoir un portrait misérabiliste, une chronique sans tension, ou une peinture trop noire et caricaturale.
Rien de tout cela ici.

On a d’abord une vraie histoire, avec des personnages consistants, complexes, qui évoluent en cours de route.
Une vraie histoire où les allers retours entre le présent et le passé, remontant à la création de la « villa » sont maîtrisés dans un montage très réussi.
Une vraie histoire avec un vrai suspense.
Une vraie histoire, certes classique, mais parfaitement racontée.

Et cette histoire dresse effectivement le portrait du bidonville, de ses habitants, de leurs rêves, leurs difficultés, leurs joies, leurs peines, leurs lâchetés, leurs trahisons et leurs gestes héroïques.
Des habitants capables de solidarité, de générosité, d’humour, mais aussi des pires saloperies tant il est vrai que la pauvreté et le dénuement peuvent rapprocher, mais rendent souvent méchant et peu regardant sur les moyens de s’en sortir.

Et au travers du portrait de ce bidonville, c’est la ville, le pays, son système économique et politique qui sont dépeints.
Ce pays, ses medias et ses politiques corrompus qui ne veulent pas voir que ces habitants sont bien un problème du XXI° siècle.

Vraiment un très bon bouquin, à la fois prenant et profond.


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Dim Nov 22, 2015 1:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis dedans, c'est pas mal du tout pour l'instant.
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Nov 23, 2015 10:42 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Christophe Laurent, de Corse-Matin, sur son blog The Killer inside me :

Citation:

Puerto Apache : crise économique et baston à Buenos Aires


Le Rat ne comprend pas.
Lui, petite main du Pélican, parrain notoire, se contente de mémoriser des chiffres, de les confier à des contacts.
Et c'est tout.
Il n'a jamais été aux premières loges du banditisme porteno (de Buenos-Aires).
Pourtant, il se retrouve scotché à une chaise, soumis à une violente rouste par trois hommes qu'il ne connaît pas.
Mais peu importe, Le Rat est un survivant, fils du Vieux, fondateur du quartier de Puerto Apache, amas de maisons construites sans autorisation, entre Puerto Madero et Boca, pustule urbain né de la crise économique.

Le Rat va donc encaisser et chercher les coupables.
C'est aussi simple.
Il va trouver sa maîtresse, la splendide et caliente Marù.
Il va tirer les oreilles des lieutenants du Pélican pour savoir où le précédent deal de came a échoué.
Avec l'aide de son pote Cuper, avec le trans Tordi, Le Rat mène son enquête, flingue en main.
Ce n'est pas un héros, pas un guerrier mais il y a quelque chose qui tourne pas rond à Puerto Apache.
D'autant que le quartier est largement menacé dans son existence.
Par les services municipaux, par les habitants, on ne sait pas.
En tout cas, la violente descente d'une milice a laissé quelques ecchymoses, fractures et comas...

Juan Martini, éditeur argentin réfugié en Espagne pendant la dictature, a publié Puerto Apache, en 2002, après l'effondrement de l'économie de son pays.
Dans ce titre mélange de Fuerte Apache, le vrai quartier d'où est sorti le génial footballeur Carlos Tévez, et de Puerto Madero, Martini donne à voir une capitale quart-monde, une Buenos Aires de la débrouille.
« Il y a des gens qui ont le temps de rêver. Pas nous. On n'a ni le temps, ni les rêves. Au moment où tu t'y attends le moins, tu bascules de l'autre côté. Nous, on a la mort aux trousses, elle nous colle au cul. »

Poisseux, noir, mais pas dénué d'espoir, Puerto Apache montre une fois de plus à quel point l'Amérique du Sud est une pépinière de très grands écrivains.
A ranger aux côtés de Diaz-Eterovic, Ernesto Mallo, Edyr Augusto.
Cela ne coûte rien de souligner l'excellent travail d'édition d'Asphalte : on nous avait parlé de vague scandinave du polar, on nous avait promis une vague française du polar... non, non, c'est là-bas que ça se passe.
Les Sud-Américains ont vraiment quelque chose à raconter.



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