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Nos Disparus - Tim Gautreaux (Seuil)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Aoû 24, 2014 9:42 am    Sujet du message: Nos Disparus - Tim Gautreaux (Seuil) Répondre en citant

Vous aimez Ron Rash ? Vous allez adorer Tim Gautreaux !

Après son somptueux Le Dernier Arbre, Tim Gautreaux nous revient avec Nos Disparus, qui vient de paraître au Seuil dans une traduction de l'anglais (Etats-Unis) de Marc Amfreville.




Le livre :

Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en France le jour de l’Armistice.
De la Première Guerre, il ne connaîtra que le déminage des champs de bataille de l’Argonne.
À La Nouvelle-Orléans, devenu responsable d’étage aux grands magasins Krine, il ne peut empêcher l’enlèvement de la petite Lily Weller.
Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant (maintenir l’ordre et à l’occasion jouer du piano) sur l’Ambassador, bateau d’excursion à aubes qui sillonne le Mississippi.
Le roman se déploie alors le long du fleuve, scandé par la musique de jazz - orchestre noir, orchestre blanc et alcool à volonté.
Au gré des escales et des bagarres, Sam met au jour un commerce d'enfants mené par quelques spécimens peu reluisants de la pègre des bayous.

Chatoyante fresque striée de noir, doublée d'un roman lyrique et poignant, Nos disparus explore, outre des thèmes déjà abordés dans Le Dernier Arbre, le destin des hommes au retour de la guerre, la force des liens du sang, celui de l'inanité de la vengeance.



« Tim Gautreaux, le Faulkner du XXIe siècle. »
Christine Ferniot, LiRE



L'auteur :

Né en 1947 à Morgan City, Louisiane, Tim Gautreaux est le fils d’un capitaine de remorqueur.
Professeur émérite d’anglais à la Southeastern Louisiana University, il est l’auteur de deux autres romans, dont Le Dernier Arbre (Seuil, 2013), et de nouvelles publiées par The Atlantic Monthly, GQ, Harper's Magazine et The New Yorker.
Ses pairs l’ont qualifié de « Conrad des bayous ».





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Fab
Serial killer : Le Poète


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MessagePosté le: Mer Aoû 27, 2014 9:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

oh j'avais raté ça,je ne connais ni l'un l'autre des 2 titres de Tim Gautreaux mais je vais y remédier
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À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Aoû 28, 2014 5:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fab a écrit:
oh j'avais raté ça,je ne connais ni l'un l'autre des 2 titres de Tim Gautreaux mais je vais y remédier


Tu peux y aller sans crainte, et même foncer, c'est un pur régal et comme je te l'ai dit, pour moi Le dernier arbre a été une de mes plus belles lectures de ces dernières années, un véritable bijou, un chef d'oeuvre porté par un souffle romanesque et une puissance narrative impressionnants qui t'embarque dès les premières lignes dans un univers aussi fascinant que passionnant.

Je viens juste de recevoir Nos Disparus aujourd'hui, un bien beau bébé de 540 pages, magnifique couverture et délicieux papier odorant de belle qualité, je l'ai ouvert à la première page et, là encore, comme par magie, c'est comme si j'étais directement télé-transporté dans la Louisiane des années 1920, à bord d'un immense navire navigant sur le Mississippi aux côtés de son héros Sam Simoneaux ! Envoûtant !
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Fab
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MessagePosté le: Jeu Aoû 28, 2014 5:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

du coup j'y pense,tu as lu les David Fullmer chez Rivages?
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Aoû 28, 2014 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fab a écrit:
du coup j'y pense,tu as lu les David Fullmer chez Rivages?


Nein. Je me demande même s'ils ne sont pas épuisés, mais c'est un auteur que j'avais mémorisé grâce à l'ouvrage de François Guérif l'an dernier, Du Polar. Toi oui ?
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Fab
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MessagePosté le: Jeu Aoû 28, 2014 5:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

oui les 2 premiers,il m'en reste un dans ma pal
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Aoû 28, 2014 5:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fab a écrit:
oui les 2 premiers,il m'en reste un dans ma pal


Je vais voir si je peux les choper, tiens.
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Fab
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MessagePosté le: Ven Aoû 29, 2014 7:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

acheté aujourd'hui Smile
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Fredo
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MessagePosté le: Ven Aoû 29, 2014 8:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

David Fulmer, j'adoooooooooooooooooore !
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norbert
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MessagePosté le: Ven Aoû 29, 2014 9:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Fab a écrit:
acheté aujourd'hui Smile


Bonne lecture ! Wink
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Fab
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MessagePosté le: Sam Aoû 30, 2014 4:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fredo a écrit:
David Fulmer, j'adoooooooooooooooooore !


encore un de tes bons conseils Wink
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MessagePosté le: Sam Aoû 30, 2014 4:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ah mais attends, je viens de chercher dans la base PP pour voir si ces y romans y figuraient, et en réalité j'ai confondu plus haut David Fulmer avec un autre auteur des années 50 (c'est pour ça que je me demandais si ses livres étaient toujours dispos, car ceux de cet auteur avaient été publiés au tout début de Rivages/Noir).
Et quand je vois donc au final, en plus, que David Fulmer est un spécialiste de jazz de la Nouvelle-Orléans, forcément ça m'intéresse immédiatement !








EDIT : Je me commande Courir après le diable immédiatement.
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Fab
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MessagePosté le: Sam Aoû 30, 2014 5:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

tu es aussi matinal que moi. tu vas au taf?
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MessagePosté le: Sam Aoû 30, 2014 5:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fab a écrit:
tu es aussi matinal que moi. tu vas au taf?


Non, je suis d'après-midi aujourd'hui, mais j'ai souvent le sommeil capricieux...
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norbert
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MessagePosté le: Sam Aoû 30, 2014 10:02 am    Sujet du message: Répondre en citant



>> La chronique de Yan Lespoux sur son blog Encore du Noir :

Citation:

Tim Gautreaux était une des belles découvertes de l’année 2013 avec son Dernier arbre.
Il confirme avec Nos disparus tout le bien que l’on pouvait penser de lui.


Comme dans son premier roman, nous sommes en Louisiane après la Première Guerre mondiale.
Débarqué à Saint-Nazaire le 11 novembre 1918, Sam Simoneaux n’a pas connu les combats mais est resté plusieurs mois pour mener une tâche absurde : tenter de déminer les champs de batailles en récoltants obus, bombes, mines et grenades non explosés pour les faire sauter définitivement. Un travail éprouvant et à l’image de toute la guerre, traumatisant.

C’est ce jeune cajun intelligent mais un peu timide, pétri d’une éducation catholique, que Tim Gautreaux nous propose de suivre à son retour. Devenu chef d’étage d’un grand magasin de la Nouvelle-Orléans, Sam va être incapable de retrouver une petite fille de trois ans qui a échappé à la surveillance de ses parents et dont il apparaît vite qu’elle a été enlevée.
Pointé du doigt par les parents de la fillette, par son patron et même, dans une certaine mesure, par sa propre épouse pour n’avoir pas pu empêcher le drame, il décide de se lancer seul à la recherche des kidnappeurs.
Une enquête qu’il va mener le long du Mississippi à bord de l’Ambassador, bateau d’excursion à aubes qui remonte et descend le fleuve le temps d’une saison avec un orchestre de jazz et sur lequel travaillent les Weller, parents de la petite disparue.


Comme Le dernier arbre, Nos disparus est d’abord le roman d’un monde en train de disparaître, la Grande Guerre étant le marqueur d’un passage définitif à un vingtième siècle dans lequel il faudra désormais que les protagonistes trouvent leur place.
De l’Ambassador lui-même qui, comme une vieille putain trop maquillée finit de naviguer sur le Mississippi avec des couches de plus en plus épaisses de peinture qui masquent mal son délabrement jusqu’à la découverte d’une famille de hors-la-loi qui achève de se décomposer en passant par ces villes du bord du fleuve survivantes du temps de l’industrialisation glorieuse dont elles ne semblent avoir gardé que la fumée et la pollution tandis que la population, lumpenproletariat ravagé par l’alcool frelaté, se meurt lentement, le monde saisissant que dépeint Gautreaux est l’expression même de ce changement qui, s’il est peut-être plus lent que dans l’Europe qui a vécu la guerre, n’en est pas moins inéluctable.

C’est dans se monde que Sam Simoneaux se débat avec sa culpabilité.
Pour avoir laissé la petite Lily Weller se faire enlever, pour avoir survécu au massacre de sa famille quand il n’avait que six mois, pour avoir laissé derrière lui, en France, une orpheline blessée par sa faute.
Le poids de cette culpabilité et celui de l’absence de ces disparus pèse sur ses épaules tout au long de ce roman.
Pour autant, et même s’il semble parfois, dans un bien catholique exercice d’auto flagellation, se résigner à supporter ce fardeau, Sam n’en démontrera pas moins une impressionnante force de caractère et, surtout, une belle capacité à l’empathie et à lutter contre les sentiments les plus sombres qui pourraient le guider.

Car si Gautreaux reprend comme dans son précédent roman sa réflexion sur les liens familiaux – ceux dont on hérite et ceux que l’on crée – il pousse ici plus que dans Le dernier arbre une autre thématique importante de son œuvre qui n’en fini pas de bouleverser Sam Simoneaux et de nourrir ses atermoiements : la question de l’inanité de cette vengeance qui, chez Gautreaux, dresse une frontière entre sauvagerie et civilisation.


Tout cela se dessine dans un roman constamment en tension dans lequel s’enchaînent les scènes surprenantes ou poignantes, derrières lesquelles se dessine une société en plein changement dans laquelle certaines choses ne changent cependant pas : le racisme et la discrimination à l’égard des minorités, qu’il s’agisse ici des musiciens noirs embarqués sur l’Ambassador ou des Cajuns, l’impunité dont bénéficient les plus violents et les plus riches.
Sans que pour autant Sam Simoneaux abandonne tout espoir de vivre lui aussi avec sa famille le rêve américain.
Un rêve dont l’Ambassador, au sortir d’une séance de rafraîchissement de ses peintures, représente une belle métaphore sous les yeux de Sam :


« Il leva la main, puis la laissa retomber.

- Je n’y comprends rien. Il y a quelques jours encore, c’était une épave puante. Aujourd’hui, il me donne envie de partir en croisière au clair de lune. »

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