Manzana Témoin
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Posté le: Lun Fév 27, 2012 5:06 pm Sujet du message: L'hermine était pourpre, Prix du Quai des Orfèvres |
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De Pierre Borromée, mais la place me manquait !
Alors voilà, je suis tombé sur ce roman dans un kiosque de gare et me suis dit "palsambleu mon garçon (je m'appelle souvent mon garçon quand personne ne me regarde), il faut que tu l'achètes, car il a un joli ruban rouge qui fera sympa dans ta bibliothèque".
Dont acte.
Sauf que je viens de terminer le livre, et que je suis profondément déçu.
4e de couv
Quand la justice est plus disposée à ouvrir les parapluies que les portes des prisons...
Assumant le désordre des avocats, le Barreau est une confraternité
Où les robes peuvent cacher les armes
de la vengeance,
Où l'hermine s'ensanglante...
Les "flics" et la basoche s'accorderont toujours sur la blanquette de madame George, payée en renseignements plutôt qu'en espèces. Plus savoureuse, plus précieuse encore pour les enquêteurs, la chance de croiser la meilleure dentre eux, petite fée exemplaire, maître ès générosité !
Résumé
La femme d'un magistrat est retrouvée morte. Mais qui qui donc est le coupable ?
(On notera que Mme George et sa fameuse blanquette sont royalement présents deux pages dans le roman)
Parmi les points positifs, on peut citer la parfaite connaissance des mécanismes de la justice (qui est un des critères d'attribution du prix) et donc la possibilité de beaucoup apprendre lorsqu'on n'y connaît rien, comme moi. De la même manière, c'est intéressant de suivre des personnages aussi rarement mis en avant qu'un bâtonnier, ou un procureur d'un tribunal de province.
Bon. Ca, c'était le positif. Dans le négatif: tout le reste.
L'intrigue est faiblarde, avec de nombreuses fausses pistes qui pourraient paraître intéressantes si le lecteur avait la possibilité de soupçonner la vérité - ce qui n'est pas le cas ici. Je n'ai jamais été fan des coupables ex machina dans le style "haha, mais non, en fait c'est moi l'assassin car j'étais son amant mais personne ne s'en est jamais rendu compte".
Les personnages sont bien campés, mais beaucoup trop brouillon: l'auteur ne s'attache à aucun d'eux en particulier et divise le livre entre chapitres du commissaire, du bâtonnier, du procureur, du juge d'instruction. Si, comme je l'ai dit plus haut, ça donne une bonne idée des rouages de la justice, ça empêche de s'identifier à l'un d'eux.
Le style, surtout, misère, le style. Je pense être plutôt tolérant en matière de style, mais là c'est absolument atroce. On passe de phrases qu'on croirait extraites d'un rapport de police ("aucun acte de vandalisme n'avait été relevé, et le vol n'était apparemment pas le mobile de l'effraction. L'enquête devrait donc être diligentée au titre de l'homicide") à des comparaisons qui sonnent creux ("la petite route se jetait dans la nationale comme une rivière dans un fleuve") et surtout, surtout, on lit jusqu'à l'écoeurement les pensées téléphonées des personnages.
Bref, vous l'aurez compris, ce roman ne m'a vraiment pas convaincu [/img] |
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