Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Mer Mar 02, 2016 7:19 am Sujet du message: Sécurité renforcée - Sean Doolittle (Rivages) |
|
|
Après Rain Dogs et Savemore (chez Rivages/Noir), Sécurité renforcée, le nouveau thriller de Sean Doolittle, paraît aujourd'hui chez Rivages dans une traduction de Elie Robert-Nicoud.
Le livre :
Paul et Sara, originaires de la côte Est, viennent s'installer dans la petite ville de Clark Falls, Iowa.
Plus d'espace, coût de la vie bien moindre, des voisins prévenants et serviable... tout semble parfait.
Paul est intégré à l'association de vigilance locale, dirigée par Roger Mallory, un ancien flic dont le fils unique a été tué par un rôdeur.
Paul se laisse d'autant mieux convaincre, en dépit de ses sympathies de gauche, que Sara a été attaquée le soir de leur arrivée.
Après tout, il faut savoir s'adapter pour se faire accepter.
Mais peu à peu, il commence à remarquer des détails troublants.
Derrière les apparences de normalité de son quartier, il découvre un monde étouffant, où chacun est sous le regard des autres et entretient la paranoïa ambiante.
Ce qu'il découvre aussi, c'est l'engrenage qui se met en place au nom de la sécurité, un engrenage qui va l'obliger à affronter Roger Mallory.
Mais un ancien flic, sur son terrain, fait un adversaire redoutable.
« Un jeune auteur sacrément habile. » George Pelecanos
>> Le site de l'auteur : http://seandoolittle.com/
L'auteur :
Sean Doolittle est né en 1971 dans le Nebraska.
Il a reçu le Barry Award et l'International Thriller Writers (ITW) Award.
Traduit en plusieurs langues, il a été remarqué par Dennis Lehane, Michael Connelly, Laura Lippman, George Pelecanos ou encore Harlan Coben.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Sam Mar 05, 2016 8:58 am; édité 1 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Mer Mar 02, 2016 7:43 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :
Citation: |
Paul Callaway et son épouse, Sara, tous les deux universitaires, sont venus s’installer dans la petite ville étudiante de Clark Falls, dans l’Iowa.
Pourtant, après quelques mois, la police débarque pour arrêter Paul, accusé d’avoir pris des clichés pornographiques de sa petite voisine âgée de treize ans.
Innocent, Paul comprend bien vite que cette accusation est l’œuvre de son voisin d’en face, Roger Mallory, ancien flic et chef du comité des voisins vigilants auquel Callaway a cessé de participer après, justement, un accrochage avec Mallory.
Ainsi débute une descente aux enfers tandis que Paul tente, en revenant sur ses premiers mois à Clark Falls, de comprendre comment son voisin a préparé son piège et par quel moyen il va bien pouvoir s’en tirer.
Avec Sécurité renforcée, Sean Doolittle propose un roman noir d’autant plus inquiétant qu’il joue avec brio sur la thématique de cet air du temps sécuritaire auquel il est si facile de céder, et qu’il met pour cela en scène un héros auquel il est aisé de s’identifier.
Paul Callaway n’est ni un salaud, ni un héros.
C’est un homme intelligent et relativement ouvert mais qui peut aussi à l’occasion monter facilement sur ses grands chevaux et se comporter comme un connard.
Normal.
Face à lui, Roger Mallory, voisin attentionné, préoccupé de la sécurité du quartier, victime d’un terrible drame personnel, inspire naturellement la sympathie.
Et clairement, entre le nouveau venu un peu soupe au lait et distant et le gardien dévoué qui a conservé des relations privilégiées avec les services de police du patelin, qui les gens vont-ils croire ?
Ainsi Sean Doolittle met-il en place le piège qui se referme sur Paul Callaway.
Un piège d’autant plus machiavélique qu’il est cousu de fil blanc mais que, desservi par son caractère emporté, sa volonté de s’innocenter à tout prix en faisant fi des conseils de son avocat, Paul saute pour ainsi dire dedans à pieds joints et en toute conscience.
C’est cette redoutable construction qui pousse le lecteur à l’empathie vis-à-vis de Paul Callaway en même temps qu’il se prend à essayer de le morigéner quand il cède trop facilement à ses pulsions et à son envie d’en découdre avec Mallory.
Et c’est la proximité ainsi créée qui rend d’autant plus affolant le cours des événements et accentue le suspense.
Thriller efficace et intelligent, Sécurité renforcée est certainement, après l’honorable Savemore et l’apprécié Rain Dogs, le roman de la confirmation pour Sean Doolittle, qui passe là du statut d’honnête écrivain à celui d’auteur qui, plus que seulement des histoires à raconter, a aussi des choses à dire sur le monde dans lequel nous vivons, sur les mécanismes de la peur et la façon dont ils peuvent pousser à fermer les yeux sur les dérives sécuritaires.
Pas un pensum, pas un roman militant, mais un livre qui sait dire les choses sans pour autant faire la leçon.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Sam Mar 05, 2016 7:30 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Pat sur Quatre Sans Quatre :
Citation: |
[...]
L'avis de Quatre Sans Quatre
Sécurité Renforcée ou comment transformer un très joli quartier tranquille d'une petite ville en un camp retranché à l'ambiance glauque, presque poisseuse.
La paranoïa s'est abattue sur la zone le jour de la disparition du fils de Roger, elle n'aura de cesse de tout contrôler.
Même si le scénario est prévisible, l'auteur sait distiller avec parcimonie ses indices, rester dans le trouble et le non-dit pour qu'on se prenne au jeu du doute.
Et si ? Et pourquoi pas ?
Même si Roger est envahissant, ce n'est pas pour ça que Paul n'a pas...
Soupçons et incertitude à toutes les étapes du scénario.
L'intrigue est d'une actualité brûlante, faut-il renier ses idéaux de liberté au profit d'une possible sécurité assurée ?
Jusqu'où se dédire ?
Doolittle explore les limites des milices, ces entités sans contrôle qui portent en elles, dès leur constitution, la potentialité d'un fascisme qui ne demande qu'à s'exprimer avec toutes les meilleures raisons possibles.
Voyons, si l'on a rien à cacher, pourquoi craindre d'être épié, surveillé, mis en dossier ?
Pour éviter justement ce qui arrive à ce brave Paul, lui-même un instant séduit par les sirènes de l'espionnage convivial d'un Mallory serviable comme on n'en fait plus.
Sûr de lui, l'autorité naturelle de l'ancien flic en bandoulière et l'assentiment de tout le voisinage, adoubé par ses anciens collègues du commissariat.
Le jeune couple est fragilisé par l'agression primale, il est loin de sa ville, de ses amis, de ses repères, va commencer un nouveau travail, c'est une proie idéale.
Paul et Sara ont absolument besoin d'un peu de prise en charge.
Roger s'occupe de tout. Connait tout. Règle tout.
Il suffit de se laisser couler, quitte à ne plus se servir de son intelligence et de ne pas s'apercevoir qu'il faut se méfier des promesses de sérénité, qu'il n'y a pas de réponse simple à un problème complexe et qu'il est redoutablement dangereux de vouloir affronter un vrai paranoïaque sur son terrain.
L'intrigue ne se résume pas à ce pernicieux dévoiement de la notion de sécurité et à l'affrontement entre Paul et Roger.
Elle est plus complexe, bien plus vénéneuse.
Les rebondissements se succèdent jusqu'à la toute fin du roman et lui donnent un rythme qui swingue diablement.
Doolittle soigne les relations entre ses personnages, ne les bâcle pas.
Il y a un vrai fond psychologique qui nourrit le drame, qui l'ancre dans le réel et lui donne sa crédibilité.
Les petites lâchetés de tous les jours, les démissions infimes qui laissent place à ceux qui veulent plus que tout imposer leur folie, ce thriller donne à réfléchir, personne ne saurait s'en plaindre sur un sujet aussi sensible.
Un livre qui démonte les mécanismes du fascisme ordinaire, celui des petits chefs, hobereaux de quartier ou de bourg qui tentent de substituer leur loi à la loi.
Édifiant !
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Sam Mar 05, 2016 4:00 pm Sujet du message: |
|
|
Il me tente bien de par sa thématique celui-ci. Je le lirai bien...
A rapprocher de
et de l'excellent
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Sam Mar 05, 2016 4:18 pm Sujet du message: |
|
|
Effectivement, merci pour les idées.
Ah, en plus Pascal Garnier, depuis le temps que je veux le découvrir... _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Fab Serial killer : Le Poète
Age: 48 Inscrit le: 09 Avr 2011 Messages: 2418 Localisation: Brest même
|
Posté le: Sam Mar 05, 2016 6:56 pm Sujet du message: |
|
|
il me tente bien aussi _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Ssarlotte Serial killer : Le Poète
Age: 39 Inscrit le: 01 Jan 2013 Messages: 2185 Localisation: St Maur des Fossés
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
Janjak Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 67 Inscrit le: 25 Juin 2015 Messages: 516 Localisation: Lalinde
|
Posté le: Sam Mar 05, 2016 8:53 pm Sujet du message: |
|
|
Norbert dépêche toi pour découvrir Pascal Garnier tu ne le regretteras pas |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8984 Localisation: Paris
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Dim Mar 06, 2016 10:50 am Sujet du message: |
|
|
Janjak a écrit: | Norbert dépêche toi pour découvrir Pascal Garnier tu ne le regretteras pas |
Oui j'imagine, j'ai lu et entendu énormément de bons échos sur son oeuvre.
Sinon Janjak, tu n'aurais pas fait le plein de Sean Doolittle hier, j'ai vu que tu avais ajouté ses 3 romans dans ta Pal ? _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Janjak Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 67 Inscrit le: 25 Juin 2015 Messages: 516 Localisation: Lalinde
|
Posté le: Dim Mar 06, 2016 5:42 pm Sujet du message: |
|
|
Oui oui c'est un auteur qui me branche bien |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11681 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Jeu Avr 07, 2016 6:01 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation: |
Ce bon Roger
J’avais bien aimé Savemore et Rain dogs de Sean Doolittle.
Je trouve qu’avec Sécurité renforcée il passe un cap.
Paul et Sara, deux universitaires de Boston, viennent s’installer dans une petite ville de l’Iowa.
Ils y achètent une belle maison dans un lotissement très propre et bien fréquenté.
Malgré cela, le soir de leur arrivée, Sara est agressée chez eux pendant que Paul est allé faire quelques courses.
Et six mois plus tard, Paul, qui s’est fâché avec Roger Mallory, un ancien flic qui a organisé la sécurité du lotissement est arrêté chez lui, accusé d’avoir pris des photos pornos d’une gamine de 13 ans.
Bien qu’entièrement innocent, Paul va s’apercevoir à ses dépends qu’il est difficile de s’opposer à quelqu’un d’aussi unanimement apprécié que Roger, et la descente aux enfers va commencer.
Impressionnant ce roman.
Impressionnant au premier degré, tant le lecteur est pris dans la paranoïa, et ressent l’impression d’étouffement et d’enfermement du personnage principal.
Un personnage très quelconque : pas particulièrement courageux, parfois sympathique mais capable d’être un vrai con, mais qui va être obligé de se réveiller et de se révéler quand il commence à s’enfoncer dans les sables mouvants.
La construction de l’intrigue est implacable, l’étau de la surveillance étouffant, et le personnage de Roger, roi de la saloperie faite en souriant, pour « le bien de tous », et sans jamais un mot plus haut que l’autre, est absolument effrayant et crédible.
Un vrai bonheur de lecture au premier degré.
Mais ce n’est pas tout.
Ces quelques destins individuels, ce petit lotissement de gens à l’aise financièrement à la vie somme toute fort banale, c’est un résumé de toutes nos sociétés.
Des sociétés prêtes à sacrifier de pans entiers de liberté et d’intimité dès que leur sécurité est potentiellement, ou réellement, mise en défaut.
L’engrenage qui amène à cela, le développement d’un système de surveillance total en réponse à une agression sont décrits sans la moindre emphase, sans jugement, mais avec une efficacité redoutable.
La question qui reste : serons-nous capables, comme Paul, de nous rebeller contre cette surveillance permanente et absolue, ou nous laisserons-nous bercer par les promesses d’une sécurité bien illusoire ?
A méditer, et à lire bien évidemment.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
|