Posté le: Jeu Aoû 30, 2012 2:49 pm Sujet du message:
Je tiens à féliciter les éditions Albin Michel pour cette superbe couverture. Il faut reconnaitre que l'éditeur avait tendance ces dernières années à faire le minimum syndical concernant les couvertures des romans de J-C Grangé, d'Aurélien Molas et de Maxime Chattam. La donne a depuis changé avec les beaux visuels de Léviatemps et Le Requiem des Abysses.
C'est au tour de Kaïken de profiter d'un superbe écrin avec une typo qui met du même coup en avant le fameux sabre du même nom que le titre. Avec le visage en dessous et le nom de l'éditeur dans l'axe, nous profitons d'une création graphique qui donne de suite le ton.
Kaïken est avant toutes choses une immense déclaration d'amour de Jean-Christophe Grangé au Japon et à l'un de ses icônes : la femme japonaise. Rarement l'auteur aura paru aussi enthousiaste dans son écriture et dans son envie de nous faire plonger au cœur d'une culture et d'un état d'esprit. Cet amour qui transpire semble parfois naïf mais il en devient particulièrement touchant. Encore un élément troublant qui fait se mélanger l'image du héros à celle du romancier.
Pour son intrigue, l'auteur multiplie les fausses pistes pour autant déboussoler son héros que son lecteur. Comme dans son précédent roman, Le Passager, JC Grangé a tendance à écrire des personnages qui forment autant de ronds dans l'eau. Un peu comme s'ils n'étaient finalement qu'une variante du même personnage. En partant de l'un des personnages principaux, Passan, on peut facilement ajouter une variable qui nous emmène au personnage suivant, et aller ainsi jusqu'au dernier personnage clef de l'histoire. On se retrouve donc avec de drôles de similitudes qui servent peut être l'intrigue mais qui nuisent à la crédibilité de la construction. Deux personnages issus du même orphelinat, deux qui attendent leurs imminentes renaissances, deux reflets déformés d'une même image, etc.
Du coup, on se retrouve avec successivement diverses mèches d'allumées, qui sont autant de pistes possibles pour la suite de l'intrigue. Et étrangement, J-C Grangé va coup sur coup les éteindre comme on éteint la flamme d'une bougie, en les pinçant avec deux doigts humides. Pas d'explosions donc au bout de ces mèches, juste un léger panache de fumée. L'auteur a d'autres plans en tête.
Et c'est là ma grande déception. Autant je suis emballé par la présentation de ce couple atypique autant l'intrigue policière semble complètement sacrifiée pour nous emmener jusqu'à un duel qui n'en est pas hein puisqu'il ne va pas jusqu'à sa raison d'être.
D'où le fait que je me retrouve plutôt partagé à la fin de ma lecture. J'ai lu un bon roman mais certainement pas un bon thriller.
C'est étonnant de poser les bases d'une intrigue policière avec des personnages aussi forts et de constater que finalement, il sont littéralement jetés au rebut par le romancier, d'une manière assez expéditive, presque sacrifiés pour un final qui aurait du être dantesque mais qui ne l'est pas.
On retrouve dans Kaïken la verve et la passion du voyage d'un Vol des Cigognes mais on y perd en route la majeur partie des éléments qui en aurait fait un bon thriller, un comble en soit pour celui qui se considère comme le patron du thriller hexagonal.
Si ce dernier est un tournant dans la bibliographie du romancier, son prochain roman, en parvenant à associer la passion de Kaïken à la qualité des intrigues policières de ses meilleurs livres, sera très probablement un grand cru.
L'avenir nous dira si Kaïken est une chrysalide et s'il nous montre la nouvelle orientation que souhaite prendre Jean-Christophe Grangé. C'est dire si son onzième roman sera une nouvelle fois particulièrement attendu.
Posté le: Dim Sep 09, 2012 6:30 pm Sujet du message:
J'ai déjà écrit mon avis sur SensCritique, je le mets ici aussi :
Spoiler:
La première partie du livre me plaisait vraiment, j'étais intéressée par cette enquête menée contre Patrick Guillard, l'accoucheur, j'avais envie d'en savoir plus, je pensais que tout le livre traiterait de cette affaire vraiment palpitante. Mais non, arrivé à plus de la moitié du livre on sait déjà le pourquoi du comment, l'enquête s'achève brutalement et on n'en parlera plus. Du coup le reste du roman est dédiée à une autre enquête qui n'a rien à voir, qui parle de mères porteuses et de traditions japonaises. Le final (le duel au sabre) n'est absolument pas crédible, complètement à l'ouest. Je suis réellement déçue
Posté le: Lun Sep 10, 2012 8:21 am Sujet du message:
Je viens de finir ce roman et je dois dire que j'ai adoré ce livre.
Spoiler:
Kaïken est d'abord un roman beaucoup moins étoffé que Le Passager, ce qui le rend plus rythmé et plus direct dans le traitement des intrigues. Dès les premières pages, le ton est donné alors que, souvent, Grangé a du mal à faire démarrer son histoire. Comme toujours, les descriptions sont très réalistes (notamment les banlieues du 9.3), sans concession et c'est aussi un trait d'écriture que j'aime chez lui.
Ce roman se compose en fait de deux intrigues sans lien entre elles (une première chez Grangé me semble-t-il). L'affaire de l'accoucheur est particulièrement excitante et, pour une fois, totalement réaliste du début à la fin...hormis la scène finale, le point faible de Grangé. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire les deux premières parties, je ne me souviens pas avoir eu autant de bonheur à lire un Grangé depuis La Ligne Noire. Evidemment, l'affaire peut sembler être rapidement expédiée, mais je préfère cela à une succession de rebondissements peu réalistes ou n'apportant rien, comme dans Le Passager. Mieux vaut une intrigue efficace de 300 pages qu'une histoire de 700 pages qui se perd dans des labyrinthes invraisemblables.
Avec la seconde intrigue, la construction du roman m'a un peu fait penser à Kill Bill. Une première partie très active, une second plus centrée sur le personnage principal (Naoko étant, pour moi, le coeur du livre). On retrouve le Grangé voyageur des débuts avec une description très détaillée du Japon, de sa culture, de ses traditions, de son histoire. L'intrigue est un peu moins saisissante que celle de l'accoucheur, plus psychologique, mais Passan, Naoko et leurs enfants sont, je trouve, des personnages attachants qui poussent à s'intéresser à eux. Grangé traite pour la première fois de manière aussi détaillée et fine de la vie d'un couple, ses personnages étant traditionnellement solitaires et sans famille.
Le petit bémol dans ce livre est, comme toujours, la scène finale. Un peu trop surréaliste. Ayumi qui s'entraîne depuis des années incapable de découper en morceaux Naoko sans entraînement depuis plus de 10 ans, c'est évidemment peu crédible. Autre point qui m'a dérangé, la manière de parler du psychiatre. Grangé le fait s'exprimer comme si il était français, lui mettant dans sa bouche des expressions qu'un japonais qui ne parle jamais français dans le quotidien ne peut pas connaître.
Sans révolutionner l'univers Grangé, Kaïken est une petite évolution par rapport aux autres livres. J'ai toujours trouvé que, dans l'ensemble, Grangé n'humanisait pas suffisamment ses personnages, les faisant passer pour des robots capables de surmonter n'importe quelle épreuve. Il y a ici beaucoup plus d'humanité, de souffrance, de blessures et de faiblesses qui apportent de la chair à l'histoire.
Kaïken est donc un mélange à la fois un thriller et un roman, un mélange que je trouve particulièrement savoureux.
-----
Dernier point, un peu plus anecdotique, mais que j'avais déjà remarqué dans le Passager, le besoin de mettre des marques. Est-ce parce que Grangé touche de l'argent ? Par exemple, quand il demande à un collègue (Fifi je crois, à vérifier) quel film il a vu au cinéma (Kung Fu Panda 2), cela n'apporte aucun intérêt, pas plus que de savoir que Patrick Guillard boit un Coca Zéro (comme le père de Anaïs Chatelet). Est-ce une forme de publicité déguisée et rémunérée ?
- deux fois " son" dans le premier paragraphe.
- "ces personnages" plutôt "ses" pour parler des personnages de Grangé.
- "ce contenter", je vous laisse deviner la faute.
Par ailleurs, je n'ai pas compris ce que vous aviez aimé et pas aimé.
Posté le: Jeu Sep 13, 2012 8:38 am Sujet du message:
Merci pour avoir vu les fautes ! En ce qui concerne ce que j'ai aimé et pas aimé, ça me semble évident... _________________ www.guillaumeaudru.blogspot.fr
Posté le: Mer Sep 19, 2012 2:24 pm Sujet du message:
Mon vote sur PP
Citation:
8/10
Un très bon roman, bien different des précédents. Dans Kaïken, l'auteur se dévoile et partage quelque chose de personnel avec ses lecteurs. Il a également changé de "modus operandi" : l'intrigue est conduite autrement et le frisson est ailleurs.
_________________ La seule chose que l'on puisse décider est quoi faire du temps qui nous est imparti - JRR Tolkien
Posté le: Mer Sep 19, 2012 2:35 pm Sujet du message:
holden a écrit:
j'ai lu donc un bon livre mais pas du j c grangé je suis donc heureux
Je suis d'accord, même si j'aime JCG d'habitude, ce Kaïken se distingue vraiment de ses précédents romans. _________________ La seule chose que l'on puisse décider est quoi faire du temps qui nous est imparti - JRR Tolkien
Posté le: Jeu Oct 04, 2012 9:27 pm Sujet du message:
c'est du Grangé avec ses habituels qualités et défauts à ceci près que,pour moi,les défauts sont en train de prendre le pas sur les qualités.
mêmes recettes,mêmes persos,mêmes fins bâclées ou expédiées.et pour ce Kaiken j'utilise le pluriel pour les fins car il y a 2 histoires et les 2 se terminent de manière abrupte.et pourtant la 1ère,celle opposant Passan à L'Accoucheur et même si elle sent le déjà vu,avait le mérite d'être vraiment prenante et puis elle est abandonnée en cours de route pour partir sur le Japon,le côté name dropping m'a un peu agacé d'ailleurs,et Naoko la femme de Passan.
malgré tout,cela reste correct _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Posté le: Mer Oct 17, 2012 6:35 am Sujet du message:
Cela fait 3 jours que je viens de finir ce dernier Grangé.
J'ai eu le sentiment de lire 2 livres successifs, même si je n'ai pas compris le fil conducteur unissant ces 2 histoires.
JC Grangé fait une vraie déclaration d'amour au Japon et à ses traditions, mais ça ne suffit pas à palier au manque de rythme et de nervosité de ses intrigues.
Enfin, on retrouve toujours le problème récurrent de JC Grangé : la fin : convenue et qui donne souvent le sentiment d'être expédiée.
Pour faire l'analogie avec un repas, l'intrigue nous met l'eau à la bouche,le cadre du restaurant est des plus agréables (l'écriture de Mr Grangé n'a jamais été aussi fluide), les plats se suivent sans fil conducteur (cf les 2 intrigues, les 2lieux différents la France et le Japon), mais on termine sur une piètre île flottante (c'est le cas de le dire avec le Japon!). Résultat : un goût bizarre qui nous reste en bouche mais qui vaut le coup de suivre ce cuisinier quiavait su si joliment se rappeler à mon bon souvenir dans son dernier "Passager" : affaire à suivre!!
Une note? 6/10
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