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Dernier Désir - Olivier Bordaçarre (Fayard)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Jan 05, 2014 3:09 pm    Sujet du message: Dernier Désir - Olivier Bordaçarre (Fayard) Répondre en citant

Après avoir signé La France tranquille en 2011, Olivier Bordaçarre revient cette année avec Dernier Désir, son nouveau roman publié chez Fayard.






Citation:

« Bonjour. Excusez-moi de vous déranger, je viens juste me présenter. Je suis votre nouveau voisin. J’ai emménagé dans la maison, là-bas, au bout du chemin. Je m’appelle Martin.
– Ah ? Martin, vous dites ? C’est drôle…
– Oui, Vladimir Martin. Pourquoi ?
– Eh bien… moi aussi, je m’appelle Martin ! »

Alors qu’ils ont fui la ville, Mina et Jonathan Martin voient se rompre leur isolement.
Élégant, riche, spirituel, Vladimir Martin est le voisin idéal. Un peu trop généreux peut-être…
Jonathan se méfie mais Mina n’y voit que du feu.
Le nouveau venu ne leur veut-il que du bien ?

Avec un art maîtrisé du suspense, Dernier Désir interroge nos aspirations secrètes dans une société de bonheurs factices.



« Olivier Bordaçarre a écrit le roman de l'impossible renoncement au bien-être matériel. [...] C'est une histoire triste que celle de Dernier Désir. Et pourtant, c'est un livre qu'on ne lâche pas une fois qu'on l'a ouvert... »
Florence Bouchy - Le Monde des Livres




>> Lire un extrait




Citation:

Olivier Bordaçarre est l’auteur chez Fayard de trois romans remarqués, Géométrie variable (2006), Régime sec (2008) et La France tranquille (2011).






_________________
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Jan 05, 2014 4:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant




En librairie depuis jeudi dernier, Dernier Désir fait déjà parler de lui, avec des critiques plutôt enthousiastes !


>> La chronique de Claude Le Nocher sur Action-Suspense :

Citation:

[...]

Pour qu'un suspense psychologique fonctionne, la technique ne suffit pas.
Quand l'écriture se veut précise, soignée en restant fluide, décrivant les faits tout en fouillant l'âme des héros, c'est là que l'auteur fait mouche.
Olivier Bordaçarre parvient avec subtilité à nous faire partager la sourde oppression intérieure qui gagne Jonathan Martin et ses proches.
Un scénario diaboliquement prenant, qui fascine du début à la fin.
Un roman remarquable.






>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

[...]


Après le thriller beauceron à base de tueur en série (La France tranquille), Olivier Bordaçarre revient avec du noir psychologique berrichon qui n’hésite pas à lorgner du côté du fantastique avec cet étrange Vlad chez qui on aura bien entendu rapidement identifié le vampire.
En effet, outre le patronyme, référence au fameux voïvode roumain Vlad Tepes inspirateur du personnage de Dracula, Vladimir Martin a tout de la créature suçant la moelle de la vie rêvée de Jonathan Martin.
Ne se contentant pas de s’approprier son nom, il va en effet, peu à peu calquer sa vie sur celle de son voisin, achetant les objets qui lui feront lui ressembler (à commencer par sa collection de disques de blues et sa voiture), mais en mieux, et tentant petit à petit de s’accaparer la femme et l’enfant de Jonathan.

Ce mimétisme, d’abord amusant, puis de plus en plus inquiétant est pour Olivier Bordaçarre le moyen de donner libre cours à ses interrogations.
Sur le retour à la nature, le refus de la société de consommation et la difficulté à s’adapter à ce genre de nouveau mode de vie pour une population que l’on qualifie parfois un peu vite aujourd’hui de bobo quand elle n’est souvent ni vraiment bourgeoise (les Martin, ici, sont plutôt modestes) ni forcément bohème si ce n’est qu’elle peut avoir un certain goût pour la culture sans être saltimbanque.
Plus que cela encore, Bordaçarre s’interroge sur le couple, sur les limites des sacrifices consentis pour atteindre un idéal de vie que l’on peut ne partager que jusqu’à un certain point.
Daemon ex maquina, Vladimir est le révélateur des failles qui existent entre Jonathan et Mina, personnification d’un consumérisme séduisant que la femme de Jonathan n’est pas forcément prête à abandonner bien que, par amour plus que par convictions, elle ait accepté de suivre son époux dans ce changement radical de vie.

On avait pu reprocher à Olivier Bordaçarre, dans La France tranquille, une propension parfois agaçante à se montrer trop démonstratif dans ses thèses.
Ici, s’il n’est pas permis de se tromper sur l’opinion de l’auteur, celui-ci laisse bien plus de latitude au lecteur et ne se sent pas obligé de s’expliquer.
On ne saura d’ailleurs pas d’où vient Vladimir, ni pourquoi il est là.
Il y est et c’est tout.
À partir de là, Bordaçarre tisse méticuleusement son suspense, instille habilement le malaise, transformant le petit paradis ouvert que représente cette berge de canal en un marigot exhalant de plus en plus clairement une odeur de corruption.

Ce faisant, il livre un beau livre dont les pages laissent peu à peu sourdre la frustration des personnages, révélant leurs vrais désirs, ou à tout le moins ce qu’ils pensent être leurs désirs ; un roman vénéneux et malin jusqu’à un ultime et redoutable retournement qui laissera au lecteur le loisir de se questionner encore.






>> La chronique de Velda sur Le Blog du Polar :

Citation:

[...]


L'intrusion d'un être malfaisant ou dangereusement séduisant au sein d'une famille bien tranquille n'est certes pas une idée neuve : on pense tout de suite au Théorème de Pasolini, par exemple.
Là, l'enjeu est différent et sans doute encore plus inquiétant.
Car Vladimir Martin n'est pas là pour mettre en lumière les failles d'une riche famille bourgeoise, mais pour battre en brèche des idéaux tout à fait honorables, révéler ce qui se cache derrière des choix en apparence courageux.
Ce livre pose des questions sensibles : lorsque nous refusons les oukases du progrès et de la compétition sociale, quelles sont nos chances ?
Quels sont nos risques ?
Quels choix nous reste-t-il vraiment ?

Le malaise que provoque la lecture de ce roman finalement noirissime est durable, car il éveille en nous des inquiétudes humaines profondes et douloureuses.
Le choc provoqué par la désertion fulgurante de Mina, qu'on aurait voulue plus déterminée, plus lucide et surtout plus amoureuse, est sans doute délibérément provoqué par l'auteur.
N'empêche, en tant que lectrice, on peut se poser la question de savoir pourquoi, dans cette histoire morbide, c'est la femme qui se laisse entraîner dans ce tourbillon de désirs et de tentations, exposant finalement sa famille de façon totalement inconsciente.
Ce qui différencie la relation de Mina et Vladimir et celle qui unit Jonathan et Vladimir, c'est évidemment la sensualité.
Toute l'ambigüité du propos n'est pas abolie par la fin résolument terrible qu'a concoctée Olivier Bordaçarre.
Elle fait partie intégrante du malaise durable généré par la lecture de Derniers désirs, et peut prendre le pas sur les autres questions soulevées par ce roman ambitieux, franchement pessimiste, où le suspense, savamment élaboré, est aussi largement alimenté par nos propres angoisses...






>> La chronique de Jeanne Desaubry sur son blog :

Citation:

[...]


Dans chaque paradis, il y a un serpent.
Ici, il va prendre la figure d’un voisin qui se présente soudain à la famille Martin.
L’homme prend possession d’une maison, en tous points identique à la leur, perchée elle aussi au-dessus d’une écluse morte.
Riche, vide, désespérément à la recherche d’une existence, le ténébreux Vladimir s’insinue dans leur vie, séduisant tour à tour le fils puis la mère, manipulant le père.
Le pauvre Jonathan Martin est le seul à sentir la peur se glisser en frisson froid dans son dos.

La descente en enfer est pour lui, et les abîmes de la solitude vont mettre sa raison en perdition.
Jusqu’où ?
La fin vous retournera comme une crêpe.

On peut critiquer le personnage de Vladimir, vide, sulfureux, vampirique, défini dans l’excès sans que rien ne dessine les racines de cette personnalité troublée.
La banalité des autres personnages, leur familiarité avec chaque lecteur rend Vladimir d’autant plus inquiétant.
Parfois exagéré, son profil arrive pourtant sadiquement à faire monter la tension.

Le livre refermé, il reste le souvenir d’un malaise persistant, dans un lieu original.
Qui a navigué sur un canal sait quel calme absolu peut régner sur certains tronçons oubliés.
Ici, la campagne berrichonne est plus glaçante que la banlieue la plus glauque.
Mais le paysage intérieur des personnages est bien plus effrayant que la nuit la plus profonde.
Olivier Bordaçarre continue à livrer des romans étonnants, hors des sentiers battus.



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Dernière édition par norbert le Jeu Jan 12, 2017 12:12 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Sam Avr 19, 2014 6:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis assez étonné que personne sur le forum ne se soit pour l'instant intéressé à ce roman qui, bien qu'il n'est pas dans une collection polar, est un vrai roman noir.

En tout cas je l'ai commencé hier soir, j'ai lu une grosse centaine de pages et c'est plutôt très bon pour le moment. Fluide et bien écrit, on avale les pages sans s'en rendre compte, avec un suspense psychologique subtil et une situation inquiétante qui se met peu à peu en place. Captivant dès la première page.
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MessagePosté le: Sam Avr 19, 2014 9:36 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu-du-Noir :

Citation:

Ultime désir ?
[...]


Olivier Bordaçarre change donc de sujet et de style, mais continue sa description de nos belles provinces et plus largement de notre société.
C’est la société de consommation, ses mirages et les tentatives pour y échapper qui sont cette fois dans son collimateur.
Et c’est sacrément bien fichu !


Pour commencer, l’histoire est impeccable.
Belle installation, montée insidieuse de la tension et du suspense.
On sent rapidement que tout cela ne peut que mal finir.
Mais mal finir comment ?
Telle est la question qui taraude le lecteur et à laquelle l’auteur apporte une réponse pour le moins inattendue !


Très bien écrit et construit donc, avec des personnages bien croqués (Jonathan, Mina et leur fils) et une silhouette, un archétype, l’incarnation de la tentation en la personne de Vladimir.
Et au-delà du plaisir de l’intrigue, le lecteur se retrouve avec plein de questions en tête : Les limites du refus de la société de consommation, les difficultés à résister, jour après jour, surtout quand on a un enfant qui grandit, la force tentatrice du Diable (vous l’appelez comme ça, ou Vladimir, ou mirage de la consommation, ou pub ou comme vous voulez), les difficultés à construire un couple qui dure malgré les changements, malgré la lassitude, l’usure, les envies qui changent…


Bref, vous vous faites plaisir à le lire, et vous avez de quoi cogiter longtemps après.






>> Et enfin, même Gérard Collard y est allé de sa petite chronique-vidéo ! Wink


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MessagePosté le: Jeu Jan 12, 2017 12:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Est sorti au Livre de Poche (couverture hideuse...) :





Et son nouveau roman, Accidents, vient de paraître en octobre dernier chez Phébus (on en parle ici sur le forum) :





Citation:


Sergi Vélasquez, artiste peintre et prisonnier des apparences, s'amourache d'une rousse flamboyante qu'il croise dans l'ascenseur.
Il est dingue de son corps, mais elle est hystérique ; c'est du moins ce que pense Julia, psychanalyste et soeur de l'artiste.
Faut-il s'en inquiéter ?

Roxane, elle, est photographe.
Il y a quelques années, son visage a été brûlé dans un accident de voiture.
Aujourd'hui, elle se réconforte, isolée dans une nature sans voisinage.
Jusqu'à ce qu'elle prenne des clichés de son corps, pour mieux l'accepter, et que ses photographies, exposées à Paris, séduisent Sergi Vélasquez.

La France tranquille et Dernier désir ont fait connaître Olivier Bordaçarre des lecteurs de romans noirs.
En suivant les conséquences de deux coups de foudre dans le milieu de l'art, il renouvelle ici la thématique du double. Et nous offre, à la fois, une savoureuse chronique familiale et un récit à suspense.



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MessagePosté le: Dim Jan 15, 2017 1:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Mon avis (désolé pour le résumé trop long) :


Mina et Jonathan Martin, jeune couple trentenaire, ont fini par se lasser et remettre en question le mode de vie que leurs emplois respectifs et surtout la vie parisienne avaient fini par façonner au fil du temps. Se croiser seulement le matin et, avec un peu de chance, le soir à cause d'emplois du temps surchargés, les repas pris sur le pouce, et surtout ce consumérisme effréné qui les menait à acheter les dernières nouveautés (robots ménagers, accessoires, vêtements, smartphones, etc) sans qu'ils en aient forcément besoin, tout ça ne parvenait plus à masquer cette espèce de vide, de superficialité qui peu à peu s'était installée dans leur vie quotidienne.

Cette impression de n'être que des machines à consommer, de ne pas vivre réellement épanouis, les avait mené à opter pour un changement radical pendant qu'il était encore temps, avant d'atteindre un stade et un âge où la possibilité même de changer de vie se serait évanouie.
Alors tant pis si leur train de vie doit être drastiquement revu à la baisse, si leurs revenus vont les obliger à se contenter... de l'essentiel. Et puis, après tout, Jonathan sait travailler de ses mains, et Mina pourra sans doute mettre à profit ses études de l'Histoire. Après avoir craqué pour une ancienne ferme à restaurer près d'un fleuve dans le Berry, le couple emménage donc avec leur petit garçon et c'est une année après, une fois que chacun a pu prendre ses repères et que Jonathan a fini quasiment seul les travaux nécessaires que l'auteur installe son focus.

Lui est devenu menuisier, elle travaille au château du coin où elle sert de guide aux touristes lors des visites. Grâce à leur potager, au fleuve où le père a initié son jeune fils à la pêche, ils ne dépensent presque rien en nourriture. En plus des meubles qu'il fabrique à la demande et vend et des divers travaux qu'il réalise, la petite famille a finalement trouvé son équilibre financier. Leur budget est modeste, évidemment, mais leur qualité de vie s'est nettement améliorée : la nature, les paysages, la tranquillité, n'est-ce pas ce qu'il désirait ?

Un jour, ils apprennent que la maison abandonnée juste à côté de chez eux a été vendue. Peu après, un inconnu sonne à leur porte et se présente : Vladimir Martin, leur nouveau voisin. Il porte le même nom de famille qu'eux, la coïncidence les amuse et, très vite, le rapprochement s'opère. Vlad est un homme affable, cultivé, visiblement fortuné, mais rien d'ostentatoire. Ils sympathisent et à force de s'inviter à la ferme notamment au moment des repas en ramenant de bonnes bouteilles ou des petits cadeaux, du statut de voisin il devient vite un ami du couple. Après tout, eux qui avaient une vie sociale très riche à Paris ne se sentent-ils pas parfois un peu seuls ? À vrai dire, c'est surtout le cas de Mina, Jonathan lui apprécie assez la solitude de ses travaux manuels. Quant à leur fils, certes il a des copains à l'école, mais il n'y a pas d'autres enfants là où ils habitent et Vlad qui ne travaille pas prend vite une place équivalente à celle du meilleur ami ; non seulement il peut l'emmener pêcher des après-midi entiers, mais en plus les cadeaux qu'il lui fait aussi le font passer pour un véritable père Noël quotidien.

Des cadeaux de plus en plus gros, jusqu'à la fameuse Playstation que tous ses copains d'école ont et qu'il réclamait depuis si longtemps à ses parents. Jusque là, ceux-ci ne voulaient pas lui en offrir une, notamment de peur qu'il passe trop de temps devant les jeux vidéos, et si Jonathan s'apprêtait à refuser lorsque Vlad a offert la console à son fils, Mina a finalement accepté...



Dernier désir est un roman fascinant qui mêle au suspense du thriller psychologique une passionnante étude de caractères. Olivier Bordaçarre est au plus près de ses personnages et dissèque leur vie, leurs envies et leur évolution au fil des évènements avec une justesse déconcertante.
De la petite famille idéale, du couple qui s'est enfin retrouvé grâce à une vie plus sereine à la campagne au contact des choses simples mais essentielles qui font les petits bonheurs d'une vie, il va pointer les dissonances qui vont peu à peu éclore en eux face à la nouveauté, au désir, et finalement à la tentation.

Car le personnage énigmatique de Vlad porte en fait dans ce roman une double casquette : il incarne à la fois la tentation et la séduction dans tous les domaines et par conséquent fait figure de diable, tout comme il incarne aussi une espèce de vampire, autant par son mimétisme inquiétant et jusqu'au-boutiste - d'ailleurs, jusqu'où ira t-il ? - que par la place de plus en plus grande, de plus en plus envahissante qu'il occupe au sein de cette famille.
Comme si c'était l'âme même de la famille puis du couple qu'il aspirait petit à petit pour opérer un transfert - le sien.

À partir de là, suivre les réactions des différents personnages face à cette apparition et cette intrusion, certes consentie et pourtant presque maléfique, voir ce père prendre peu à peu conscience du danger, tenter d'en convaincre sa femme en plein déni, c'est anticiper les dommages d'existences broyées par un engrenage subtilement pervers et pourtant dramatiquement simple. Et c'est déchirant.

Ce roman noir d'une grande subtilité, aussi oppressant qu'addictif et porté par la très belle écriture de Bordaçarre, élégante et superbement fluide, prendra même des allures de conte à la limite du fantastique lorsqu'au bout du tragique et éprouvant crescendo qu'il orchestre, l'épilogue terrassera le lecteur d'un ultime uppercut.
De quoi émerger avec la gueule de bois, et des questions plein la tête.
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Ironheart
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MessagePosté le: Dim Jan 15, 2017 2:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

norbert a écrit:
Je suis assez étonné que personne sur le forum ne se soit pour l'instant intéressé à ce roman qui, bien qu'il n'est pas dans une collection polar, est un vrai roman noir.



Si, moi, ça y est, suite à ta critique complète et motivante, je viens de m'y intéresser.

Le synopsis me branche mais un truc de dingue ! La maison à rénover dans le Berry, la vie simple à la campagne, j'achète !

(et avec le voisin mystérieux en prime).

Bon, c'est un peu ma vie ça, une bicoque branlante paumée. Par contre, question voisin séduisant, c'est pas ça du tout. Le mien n'est pas du genre à s'appeller Vlad. Twisted Evil


Dernière édition par Ironheart le Dim Jan 15, 2017 3:06 pm; édité 1 fois
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Jan 15, 2017 3:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ironheart a écrit:


Si, moi, ça y est, suite à ta critique complète et motivante, je viens de m'y intéresser.

Le synopsis me branche mais un truc de dingue ! La maison à rénover dans le Berry, la vie simple à la campagne, j'achète !

(et avec le voisin mystérieux en prime).



Ah ben tu vas être servie ! Smile
C'est marrant, je l'ai lu il y a quoi, environ 2 ans 1/2, et si je l'avais noté à ce moment-là, peut-être que je ne lui aurais mis qu'un 7.
Mais d'avoir déterré ce topic et acheter le nouveau bouquin de Bordaçarre, ça m'a fait y repenser, et je me suis rendu compte que j'en gardé des sensations et des images assez nettes, contrairement à certains livres qu'on apprécie beaucoup sur le moment mais dont on s'aperçoit au bout de quelques mois qu'il n'en reste pas grand' chose..


(Et je prépare un autre avis sur un autre roman récemment déterré, et qui là encore m'a laissé des images incroyablement tenaces, comme un film marquant que j'aurais vu au ciné ! )
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