norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 12019 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Lun Déc 01, 2025 8:40 pm Sujet du message: |
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L'avis de JackBauer sur PP :
| Citation: | 8/10
Julien Freu confirme son talent prometteur; après s'être révélé dans Ce qui est enfoui, il ne peut plus se cacher Hors la brume...
Julien Freu installe une atmosphère particulière, nimbée d'éléments fantastiques, fortement identifiable après seulement deux romans à son actif... Un peu à la manière d'un Sam Mendes dans American Beauty, il gratte le vernis de la bienséance provinciale, et livre ses ( jeunes ) personnages en pâture aux vissicitudes de la vie... J'aime son style d'écriture, qui fait la part belle aux singularités, et aux laissés pour compte, et qui sait jeter le trouble incessamment.
Un roman d'apprentissage, un thriller au suspense bien ménagé, un conte fantastique dans lequel personne n'est ni tout noir, ni tout blanc, ni même invincible...
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La chronique d'Amélie Bouret sur Page des Libraires :
| Citation: | À Herrières, dans les années 1990, il ne fait pas bon être adolescent et encore moins un adolescent heureux. Des massacres étranges d’amoureux, perpétrés dans la brume et accompagnés d’une comptine démente, donnent du fil à retordre aux flics de la petite bourgade.
Ce trio d’enquêteurs fait à lui seul le sel du roman, entre le commissaire halluciné par ses migraines, persuadé de résoudre l’enquête par ses visions, le flic entraîneur de foot, accro au gin, et le jeune Hervé, rongé par ces crimes et qui voit sa vie de couple battre de l’aile. Pendant ce temps, l’usine ferme et les familles se déchirent.
En explorateur de l’adolescence, Julien Freu ne se contente pas d’en peindre les victimes : il en raconte les espoirs, les excès et les éclats. On flirte avec le fantastique sans jamais y tomber vraiment, juste de quoi nous embrumer l’esprit. Le suspense et l’angoisse sont distillés avec art : impossible de lâcher Hors la brume avant de savoir ce qui s’y cache !
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L'avis de Laurence Darbas sur Evadez-moi :
| Citation: | En 2023, Actes Sud publiait Ce qui est enfoui, un excellent thriller dont j'avais parlé à sa sortie. C'est un réel plaisir que de relire cet auteur avec un polar superbe : Hors la brume.
Ce que je retiens le plus de ce texte c'est l'écriture, un style assuré et maîtrisé qui confirme que, oui, le polar, c'est de la littérature. A l'inverse de certains auteurs qui misent tout sur l'hémoglobine et le sensationnel, Julien Freu fait de son histoire un texte magnifique. J'ai vraiment été subjuguée comme rarement je le suis.
C'est évidemment sans compter le scénario machiavélique à souhait, très bien pensé et mis en scène.
C'est un polar très sombre et violent. Le premier chapitre d'ouverture donne tout de suite le ton avec le meurtre sauvage de deux jeunes dans une voiture. Deux jeunes qui, semble-t-il, sont là au mauvais endroit au mauvais moment, laissant derrière eux des familles détruites et des petits frères et petites soeurs sans plus aucun repère.
Les personnages des policiers sont assez atypiques et le lecteur les observe se perdre dans cette enquête qui frise parfois le surnaturel. Les policiers autant que les autres personnages semblent tous au bord d'un gouffre prêts à sombrer dans la folie.
On assiste là à un scénario passionnant qui vous promet des nuits blanches à ne plus pouvoir lâcher le roman avant d'en avoir tourné la dernière page.
Julien Freu retrace avec justesse ce qu'étaient ces années 90 et pour celles et ceux qui les ont vécues, le flashback est assuré que cela soit au niveau politique, musical ou encore cinématographique. J'ai rajeuni de 30 ans en lisant Hors la brume, alors rien que pour ça, merci Monsieur Freu !
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Et la chronique de Karen Lajon sur La Vie en Noir :
| Citation: | « Hors la Brume » de Julien Freu : promenons-nous dans les bois
L’auteur connaît ses classiques. Un couple de jeunes, Célie et Daniel, sont tués à bout portant dans leur véhicule alors qu’ils s’apprêtaient à se livrer à une petite partie de jambes en l’air, sur un parking pas si désert que ça. La fille prend le maximum. Le tueur lui bousille en prime le visage à coups de marteau. Du beau boulot de psycho. Le modus operandi n’est pas sans rappeler la grande affaire du tueur du Zodiac aux États-Unis dans les années 60/70. Hors la Brume de Julien Freu s’inspire sans doute de ce fameux cold case américain qui avait provoqué une véritable psychose chez les adeptes de batifolage en voiture, pour mieux le détourner et le transformer en un thriller glaçant avec des personnages de fêlés comme on aimerait pas du tout en croiser un jour dans sa vie.
Prenez l’inspecteur Léon Marvin, il est en haut du top five des cas gentiment perturbés même s’il est du côté de la loi. C’est un bon flic, la soixantaine fatiguée, un peu alcoolo, et coach de foot à ces heures de moins en moins perdues. Obsessionnel, il explique tout par le prisme du ballon rond. « Une enquête, c’est comme une saison de football. C’est long » , tente-t-il d’expliquer à Hervé Dantre, également inspecteur et en plein désarroi conjugal. Sa femme a changé de coiffure et se trimballe un air béat toute la sainte journée. Béatitude dont il a la certitude de n’y être pour rien. Alors, Marvin repart dans ses métaphores footballistiques et égrène tout un tas de meurtres non élucidés avec quelques constantes. Un écart de deux ans entre chaque crime, un autre de vingt kilomètres sur un axe nord-sud, des victimes jeunes, une dimension aquatique avec la présence d’une rivière, d’un étang, d’un lac ou encore d’un barrage. Et une montagne. Le commissaire qui chapeaute nos deux policiers n’est guère au mieux de sa forme. Ariel Lanecquer souffre de migraines dantesques accompagnées de visions. Mais pas n’importe lesquelles. Il voit une forêt, puis une clairière et des arbres recouverts d’oiseaux cloués, morts ou agonisants. Des éclairs d’apocalypse insoutenables. Voilà pour le trio d’enquêteurs. Du lourd sur le plan psychologique.
En face, on a les jeunes, comme Alexandre le skater qui développe une jolie amitié avec l’inspecteur Lanecquer. Ou encore Cilia obsédée par la mort de sa grande sœur Célie et qui veut se substituer à la police. Elle est aidée dans cette entreprise hasardeuse par Joachim, le frère de Daniel. On a aussi les suspects potentiels comme Le Fleuriste qui vend du shit aux lycéens à l’arrière de son van blanc qui sent les fleurs. On a aussi une ville imaginaire, Hérrières, forte de douze milles âmes, nichée dans une ancienne vallée de textile agonisante parce que des « types, quelque part, avaient décidé que la Chine et le Bangladesh, c’étaient des chouettes coins pour fabriquer des fringues ».
Le contexte social où des gens crèvent à petit feu à cause de la délocalisation est explosif. Conséquence, le lien parent/enfant est distendu. Il y a une atmosphère générale délétère. Mais ce qui nous emporte dans ce récit, c’est l’atmosphère et le ton. « Le ciel conserva une teinte aigue-marine… de temps à autre, l’obscurité se propageait dans l’air, comme si l’on avait déversé quelques gouttes d’encre noire dans une eau limpide ».
Julien Freu ouvre de nombreuses portes, injecte aussi des éléments à limite du surnaturel qui provoque de l’angoisse à la lecture de son roman. Qui aura envie d’aller se promener en forêt après ça ?
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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