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Anonyme5 Invité
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Posté le: Mar Mai 06, 2008 10:12 am Sujet du message: [Concours n°2] Ma charmante voisine |
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Citation: | Des roseaux à perte de vue. Cris d'oiseaux et bruissement de feuilles. Je remontai ma jupe et avançai dans l'eau jusqu'aux genoux, tâtant le fond avec ma béquille. Une puissante odeur de décomposition se mêlait au parfum des lys sauvages, des dizaines d'insectes et de larves glissaient entre mes jambes, mais je n'y prêtai aucune attention. Juste la jouissance d'une paix intérieure retrouvée. Je progressai sur une trentaine de mètres avant de trouver ce que je cherchais: un petit ilot à l'abri des regards indiscrets, recouvert d'un tapis de mousse et d'herbe tendre.
« Nous serons bien ici, tous les deux. »
Je revins sur mes pas et regagnai la voiture où Simon m'attendait.
— Ce sera parfait pour notre première fois.
A 11h30, nous étions enfin allongés l'un à côté de l'autre, dans le petit nid douillet que j'avais aménagé. Simon n'avait pas prononcé un mot depuis notre départ de Bordeaux ; j'étais nerveuse et en nage, mais je ne lui en voulais pas. Je me tournai vers lui, mes doigts s’attardèrent un instant sur son torse, puis je finis par retirer la lame plantée dans sa nuque d’un coup sec. Le sang ne coulait plus depuis déjà dix bonnes heures. |
Il était tout à fait froid maintenant ; son corps s’était raidi. Ses yeux d’un bleu si profond hier soir encore, étaient creux, vides. Ils ne me regarderaient plus avec moquerie, plus jamais de moquerie.
Je jetai un coup d’œil juste derrière moi, à quelques mètres de là. Au bout de quelques minutes, je me levai avec difficulté et me dirigerai vers un bouquet de roseaux que j’écartai de mon bras valide avec précaution. Le piquet tenait encore debout. Des herbes commençaient à l’envahir et on devinait à peine l’inscription que j’avais faite à la peinture. La mousse avait proliféré et cela donnait un caractère étrangement doux et frais au lit où, depuis bientôt trois ans, Jacques, ou plutôt ce que la nature avait bien voulu laisser de lui, reposait.
1
J’ai grimpé l’escalier en courant et ouvert la porte de ma chambre que je claque derrière moi avec toute la colère dont je suis capable. Je rumine, je serre les poings, j’enrage, je m’énerve. « Ils » m’énervent. Ils en ont toujours après moi. Ils m’accusent de tout : je suis sale, fainéante, moche, je leur coûte cher, je suis un boulet.
Ils me haïssent parce que je suis handicapée. Comme si j’y étais pour quelque chose ; comme si je n’aurais pas préféré être une femme comme tout le monde. Comme si ce n’était pas eux qui m’avaient faite. C’est moi qui devrais les haïr de m’avoir fait naître ainsi.
Je n’ai pas de travail et ils en ont « marre de me nourrir ». Est-ce ma faute à moi si quand ils voient ma jambe squelettique et mon bras plus court, mon corps trop lourd, ma démarche claudicante, les patrons ne m’embauchent pas.
Ils disent que je ne fais pas d’effort pour être embauchée, « on dirait que tu en fais exprès d’accentuer ton handicap » crie mon père. « Tu ne pourrais pas te coiffer correctement ? » gémit ma mère. « Regarde toi et dis moi si tu aurais envie d’engager quelqu’un comme toi ? »
Et patati, et patata…
Depuis mes vingt ans, je suis des formations qui ne mènent à rien. Je ne suis bonne que pour des petits boulots sans intérêt. Je ne reste nulle part très longtemps.
L’endroit où je suis restée le plus longtemps en fait, est la clinique psychiatrique où tout le monde s’est acharné à m’amener à penser, après plusieurs tentatives de suicide, que j’étais une jeune femme normale et que j’avais le droit d’avoir une vie comme les autres…
Pour l’ensemble des médecins, infirmières, soignants, il suffisait de le vouloir. Ils disaient tous que si je m’acceptais, les autres m’accepteraient. Bla bla bla…
Si c’était vrai, s’il suffisait d’avoir une bonne image de moi pour que je projette cette même image dans les yeux de mon entourage, est-ce que je serais encore seule ?
Pendant mon dernier internement, j'avais eu beaucoup de contacts avec un infirmier pour qui j'avais eu un béguin. Il était l’exemple vivant que tout ce bavardage destiné à me faire aimer une vie qui ne me le rendait pas était illusion.
Il était célibataire, mignon. Pourtant, quand je lui avais fait du « rentre dedans » en lui demandant si il aurait envie d’avoir une aventure avec moi, il était resté un peu décontenancé. Ce que je n’avais pas trouvé très professionnel –soit dit en passant – pour un personnel soignant des « dingues ». Les secondes qui avaient suivi, il avait cherché une porte de sortie. Il avait bafouillé des « mais… mais.. ; » comme un crétin. Et il m’avait sorti le couplet du personnel soignant qui a interdiction d’avoir des rapports autres que professionnels avec les patients. Mon œil !
Il suffisait de le voir se dandiner comme un paon devant Emilie, multirécidiviste du suicide aux médicaments, blonde et menue, avec une voix à la Meg Ryan version française dans ses films les plus mièvres, pour se rendre compte que j’étais décidément moche et que je resterais seule.
Cédric ne méritait aucunement de dormir dans mon « sanctuaire »…
Mes parents ne veulent plus de moi ; aucun employeur ne veut de moi ; aucun homme ne veut de moi.
J’ai trente cinq ans et ma vie affective est un désert.
Enfin, était un désert. Jusqu’à lui, jusqu’à l’apparition dans ma vie de Simon.
2
Il a emménagé il y a quelques jours dans la maison voisine de celle de mes parents. Comme je m’ennuyais un peu, j’ai joué les curieuses et j’ai guetté les allées et venues le jour de son installation.
Il n’est pas très grand, d’une allure sportive, au corps mince et nerveux, aux cheveux d’un noir intense qu’il repousse de temps en temps sur son front. Son tee-shirt noir cintré au logo de mon groupe de rock préféré, « REM » met en valeur ses bras musclés et ses pectoraux. J’ai passé mon temps à le regarder quand il a emménagé ses premiers meubles avec un groupe d’amis. Ils riaient, blaguaient, s’arrêtaient beaucoup pour boire des bières dans le petit jardin.
Il est si beau. Trop beau pour moi, c’est sûr. Il est de ce genre d’hommes dont une femme comme moi doit se contenter de rêver, un de ces hommes qui peuplent les rêves et les fantasmes des boudins comme moi, inaccessible…
Il a emménagé seul ; aucune femme n’est restée après le déménagement. Cela me procure un plaisir que je n’avais pas éprouvé depuis bien longtemps. J’ai hâte de le voir de près.
3
Je gare ma petite voiture automatique le long de l’allée. Si je la rentre au garage, je n’aurai pas l’occasion de lui parler, alors, je la laisse dans la rue. Il est à sa barrière et il vide le coffre de sa voiture. Il a emménagé il y a trois jours et il est en train de décharger du matériel, pour bricoler sans doute. Il m’aperçoit, se relève et vient vers moi d’un pas rapide. Mon cœur va éclater ; j’ai l’impression de devenir cramoisie.
« Excusez moi si je vous dérange, je peux déplacer mon véhicule … »
Sa voix est profonde et elle résonne jusque dans les tréfonds de mon corps ; c’est le choc. Son regard bleu m’hypnotise. Je bafouille un « non pas la peine, vous ne gênez pas du tout », et il m’offre un grand sourire « je ne voudrais pas me fâcher avec une aussi charmante voisine dés mon arrivée».
« Charmante » il a dit « charmante » et tous les reproches de mes parents s’envolent. Et toutes les humiliations et les regards en coin des patrons ou de leurs greluches de secrétaires disparaissent.
Il me dit quelques mots de politesse dont je n’ai pas l’impression de comprendre le sens tant je suis sous le charme. Je souris bêtement. Il remonte le long de l’allée et rentre dans sa maison en sifflotant. Je sors de la voiture et je rentre chez moi. Je suis une nouvelle femme.
4
Sept jours qu’il habite ici. J’ai attendu de le voir sortir dans son allée pour me précipiter dehors. Il est 11 heures du matin ; il ne trouvera rien d’étonnant à ce que je sorte pour aller chercher mon courrier à la boite aux lettres.
Un grillage nous sépare et on se retrouve tout près l’un de l’autre devant nos barrières respectives. « bonjour » c’est bien ma voix que j’entends prononcer ce mot. Je ne me serais pas cru capable de lui adresser la parole en premier.
Il se retourne et m’aperçoit. Il a un regard furtif sur ma jambe, mon bras court, comme un moment de surprise mais il se reprend vite. Je ne lui en veux pas ; j’ai l’habitude.
Je me dis simplement que j’aurais du écouter mon père quand il me conseille de mettre des pantalons plutôt que des robes. « A croire que t’en fais exprès pour choquer » dit-il.
« Bonjour, quel temps superbe ! » fait-il en me souriant.
Une heure après, nous sommes toujours là à parler. Je sens à peine la douleur dans ma hanche. Je suis aux anges. Non seulement il n’a pas fui, mais il me pose des questions, semble s’intéresser à moi. Je réponds à ces interrogations avec emphase, je ris, je joue les coquettes et je minaude. Son rire est merveilleux. Et c’est moi qui en suis la cause…
Mais pas un rire moqueur, non, il rit parce que je fais tout pour être drôle…
Pour quelques instants, je ressens ce que toute femme peut ressentir quand elle souhaite plaire. Et ma coupe de cheveux me fait soudain honte ; et ma chemise jaune me paraît démodée, et pourquoi ai-je eu l’idée de mettre une jupe ? Pourquoi je m’obstine à enfiler un vêtement tellement féminin qui ne convient pas à mon apparence ? Et si c’était du 40, encore !
Mon embonpoint m’apparaît tout à coup insupportable.
5
Cela fait maintenant un mois que Simon est mon voisin. Je pense que c’est dur de s’adapter quand on vient d’une autre région et qu’on ne connaît personne.
Il m’a dit qu’il était muté à Bordeaux et qu’il venait de Normandie. Alors je lui ai proposé mes services. Je lui ai apporté des cartes de la région. Je lui ai indiqué les visites incontournables, les caves.
Il m’a laissé le conduire à deux ou trois reprises dans des endroits que je suis fière de lui faire découvrir.
Un jour, je le conduirai à mon endroit secret, mon coin à moi toute seule. Je voudrais partager avec lui cette quiétude quand on se trouve là-bas…et je voudrais lui présenter les hommes qui y reposent.
Mais on ne se connaît pas encore assez, c’est trop tôt.
Je l’imagine seul le soir avec ses boites de conserve et je prépare des gâteaux, des plats dont je lui apporte des portions avec tendresse. Je lui prête des livres, des CD. Il partage mes goûts musicaux. C’est merveilleux !
Comprend-il qu’il a changé ma vie ? Qu’il lui a donné un sens ?
Il est si gentil. Quand je viens sonner à sa porte, je suis toujours accueillie par un sourire éclatant et un « entre, charmante voisine ». On se tutoie depuis peu. Il m’a dit que puisque maintenant, on était amis, il fallait se tutoyer. Il me considère comme son amie ! Je n’en reviens pas.
Peu importent les réflexions acerbes de ma mère : « ma pauvre fille, c’est parce qu’il est seul » « un joli garçon comme ça, je me demande bien ce qu’il te trouve, regarde toi ! ». Mon père en rajoute « tu as vu tes cheveux ? » « Tu pourrais soigner ton apparence ! » « Et arrête de bouffer ces bonbons ! ».
6
Ce soir, il m’a ouvert la porte mais il ne sourit pas. Il a soupiré, même. « Ah c’est encore toi ! ».
Qu’est-ce qui lui prend ?
Depuis trois mois qu’on se connaît, c’est la première fois qu’il me reçoit comme ça. Je suis blessée. Je lui consacre ma vie, moi ! Il n’y a que lui qui existe depuis que son regard a croisé le mien.
J’ai l’impression de l’agacer. Il ne me laisse pas entrer. Je lui tends une large part du pain que j’ai fait cuire au four. Il marmonne un « mmmm » qui veut sans doute dire « merci ».
« Tu as des soucis ? Je peux t’aider ? » Je me fais implorante, j’ai besoin qu’il ait besoin de moi, qu’il me regarde comme la première fois. Il essaie de dire quelque chose mais il n’ose pas. Il tourne autour du pot avec des mots hésitants, des phrases sans aucun sens pour moi.
« Il ne faut plus que tu viennes autant chez moi, on pourrait se faire des idées dans le quartier».
Un coup de couteau dans le cœur. Une douleur qui me transperce. « Tu ne veux plus me voir ? » Il soupire « mais non ! c’est pas ça, mais… » « Tu as peur de ce que pourraient dire les voisins, mes parents ? ». Il s’immobilise « voilà, c’est ça, tu as compris » comme si il était soulagé que j’ai formulé ce qu’il n’osait pas dire.
Je n’en crois rien. « Tu dis toujours que tu te moques de ce que les gens pensent… ». « Et bien au fond de moi, il faut croire que c’est malgré tout important » coupe-t-il.
Nous sommes restés dans l’entrée. Il me barre la route qui mène au salon.
Alors je souris « mais on s’en fout, on s’aime ». Je regrette aussitôt ce que j’ai dit. Car le regard qu’il m’adresse est pire qu’une paire de gifles, pire que des insultes. Un regard à la fois amusé, moqueur, incrédule, emprunt d’une immense pitié.
« Mais… mais où es-tu allée chercher ça ? ».
Devant son ton, je me braque. J’en rajoute plutôt que d’aller me terrer de honte dans ma chambre « pourquoi m’aurais-tu accueillie tous les jours depuis tant de temps ? Tu m’aimes aussi, non ? » « Mais tu es folle ! ». C’est presque un cri qu’il a poussé.
Et puis il dit plein d’autres choses qui me font pleurer, qui m’anéantissent, qui me suffoquent de chagrin. Il dit qu’on est amis mais rien de plus. Il dit qu’il a eu tort d’être aussi gentil car son intention n’était pas que je me fasse des illusions. Plus il recule, plus je lui crie mon amour à la figure. Je m’entends lui dire qu’il est toute ma vie et je crois qu’il a peur soudain de ce flot d’amour.
Ca ce termine soudain par un « mais tu t’es vue ? ».
Le temps que ces petits mots fassent le tour de ma tête et s’impriment dans mon cerveau, je reste muette tout à coup. Un court silence suit. La gorge nouée, je fais demi-tour. Il ne fait même pas semblant de vouloir s’excuser ou me retenir.
La chanson de Hallyday « Frankie et Johnny » réapparaît soudain, après bien longtemps, et éclate dans ma tête. « Frankie n’aimait que son Johnny, c’était toute sa vie…
7
Un rire de femme me parvient par la fenêtre de ma chambre ouverte. Ma mère vient de m’appeler pour la troisième fois pour que je descende déjeuner.
Je me précipite à la fenêtre et je reste pétrifiée. Dans le jardin voisin, une blondasse à la peau bronzée est agrippée à son cou, se tortille autour de lui en gloussant. Et il rit, il a l’air heureux. Ils rentrent dans la maison, collés comme si ils ne faisaient plus qu’un, comme si ils avaient à peine le temps d’attendre d’être rentrés pour se livrer à leurs ébats répugnants.
Et à moi il disait qu’il avait peur du qu’en dira-t-on ? La haine m’envahit toute entière. Je tremble
Cela faisait des années que cela ne m’était pas arrivé, de croire qu’un homme m’aimait, me désirait. J’ai cru, une fois de plus, que j’allais vivre « comme tout le monde » une histoire d’amour à laquelle j’aspire de toutes les parcelles de mon corps, de mon âme.
J’ai du mal à respirer tant la douleur est intense.
Elle me l’a pris. C’est pour elle qu’il m’a laissée. Mais je ne me laisserai pas faire. Pendant toutes ces semaines que nous avons passées ensemble, il avait l’air heureux de ma compagnie. Quand nous étions assis sur son canapé à écouter de la musique, j’avais presque l’impression que nous étions un couple. Quand nous parlions d’un livre et que nous échangions des avis, nos conversations étaient passionnantes. Il avait l’air si reconnaissant quand je lui apportais une part de tarte Tatin.
Quand je le conduisais dans les rues de la ville, ou dans les vignes, découvrant les villages du Bordelais, il ne tarissait pas d’éloges sur ma gentillesse, mes idées « géniales » pour trouver « le restaurant », le « café typique », il me disait que j’étais unique…
Parfois, il se trouvait si près de moi que je me demandais ce qu’il attendait pour m’embrasser…
Je vais être contrainte de descendre afin de calmer les cris de ma mère mais ne pourrai pas manger. J’ai envie de vomir. Je passe devant le miroir de ma coiffeuse.
Dedans, il y a une grosse fille à la peau terne, aux lèvres trop minces, aux yeux noisette sans éclat, aux cheveux bond foncé sans volume.
Mais il aimait sa compagnie il y a peu de temps encore, à cette fille.
Est-ce que je vais devoir l’obliger à se rendre compte qu’il m’aime, au fond de lui, comme Jacques, comme Alain…
« Frankie arriva sans se faire voir - Les surprit enlacés devant le bar » la petite voix dans ma tête chante la chanson de Johnny Hallyday.
8
Cette grande blonde lui a tourné la tête. Elle l’a détourné de moi. Je vais le ramener à moi, l’obliger à se rendre compte qu’il n’y a que moi pour l’aimer autant, que jamais il ne sera plus heureux qu’avec moi. Si ça se trouve, elle ne sait même pas faire à manger.
Elle ne saura sans doute pas s’occuper de son linge, trop occupée à se faire les ongles ou se faire bronzer. Elle ne sait certainement pas se servir d’un aspirateur, elle doit seulement être capable de manier un sèche cheveux pour fabriquer ses boucles dorées.
Je la hais. Rien que penser à ce qu’il peut faire avec elle qu’il n’a jamais fait avec moi, j’ai envie de la découper en rondelles.
Une idée germe dans mon esprit. Je vais lui parler, lui faire entendre raison. Et pour cela, quoi de mieux que mon endroit « secret » mon « havre de paix » à moi, près des marais.
Là bas, il comprendra qu’il regrettera nos promenades, nos soirées télé, mes gâteaux, nos voix unies pour crier une chanson des Stones.
Et là-bas, je m’offrirai à lui et il constatera que je suis certainement plus fougueuse que cette pétasse qui doit se plaindre s’il lui dérange une mèche de cheveux ou enlève son rouge à lèvres. Je ne demanderai rien d’autre qu’être à lui et après cette première fois, il aura envie de me garder.
« Tu es à moi, ne me délaisse pas… » chante Frankie dans ma tête.
Je dois être « positive », je dois « assumer ma différence » je suis « une femme comme les autres ». Les mots du docteur Le BIHAN cognent dans ma tête. Sale menteur !
Les psychiatres vous font plus de mal que de bien quand ils vous invitent à déballer vos états d’âme. Vous leur livrez tout de vous, vos envies, vos peurs, vos désirs, vos appréhensions, vos rancoeurs, vos peines, vos cris de colère. Ils font remonter à la surface de votre conscience tout ce qui était parfois enfoui très loin et qu’il est plus douloureux d’extraire que de laisser dormir, en espérant qu’ils vont vous aider à remettre de l’ordre dans votre tête malade.
Qu’en font-ils ? Rien ; à heure précise, sur rendez-vous, ils écoutent, répondent à vos questions par d’autres questions, qui vous font aller au plus profond de vous-même. Résultat : vous restez anéanti avec soudain, un homme qui regarde sa montre en disant que la séance est terminée, qui se lève et ouvre la porte avant que vous ayez eu le temps de reprendre vos esprits. Il dit qu’il faudra se revoir, qu’on a bien avancé…et vous tend la main alors que vous avez juste le temps d’attraper votre sac au vol. Pas de temps à perdre, il y a d’autres dingues, d’autres déprimés à écouter qui attendent.
Après plusieurs semaines, il vous dit avec le sourire que cela n’est pas insurmontable et que vous devez apprendre à vivre avec votre handicap, l’assumer, et avoir un comportement tel que les autres seront amenés à l’accepter.
Il n’a rien compris !
Je ne veux pas qu’on m’accepte, ni qu’on me regarde comme si j’étais normale. Je veux un homme qui m’aime. Je veux vivre la passion, la fougue, je veux frissonner.
Je ne veux pas être raisonnable, me contenter de peu. Je veux un véritable feu d’artifices de bonheur et on me dit que je dois me contenter d’un pétard.
9
Mes parents sont partis chez des amis. Ils font leur tarot du vendredi soir avec d’autres retraités. Il est 21 heures. J’ai rendez-vous avec Simon. Je suis folle de joie à l’idée de le revoir.
Il ne sait pas encore qu’on va se revoir, que je lui ai donné ce rendez-vous.
Je prépare cela depuis deux semaines, deux semaines de cauchemar, de doute. Mais je ne peux plus attendre. Sinon, « elle » risque de me remplacer vraiment, il risque de m’oublier pour « l’autre ». Ce soir, il est seul, je m’en suis assurée.
Quand elle a quitté sa maison en fin de matinée, elle hurlait pour que tout le monde l’entende « à demain mon amour ». Et lui il lui envoyait des baisers et des sourires jusqu’à ce que sa voiture disparaisse. Grotesque !
Je fredonne à nouveau cette vieille chanson de Hallyday « Frankie et Johnny » qu’affectionnaient mes parents et que j’ai si souvent entendue au milieu de dizaines d’autres de leur idole.
« Frankie n’aimait que son Johnny, c’était toute sa vie… »
Je décroche le téléphone, fais son numéro. A la troisième sonnerie, il décroche. Rien que d’entendre sa voix, je me sens tous les courages. Je ne peux plus reculer. Je prends ma voix la plus affolée possible :
« Oh Simon, il se passe quelque chose avec le gaz, j’ai terriblement peur, peux-tu venir ? »
« Quoi ? » C’est l’étonnement le plus total dans sa voix.
« Il y a une odeur terrible dans la cuisine, mes parents ne sont pas là et j’ai peur »
Un court silence ; peut-être est-il méfiant.
« Je ne vois pas ce que je peux faire, tu n’appelles pas les pompiers ? » J’avais prévu cette remarque. Je prends ma voix la plus bébète.
« La dernière fois que je les ai appelés, je me suis fait foutre de moi ; il paraît que c’est trois fois rien, mais moi, je suis complètement nulle avec le gaz »
Encore un silence. J’ai peur qu’il dise non ; j’enchaîne « tu as la même installation que nous, tu dois savoir…je t’assure que j’ai très peur. Si tu vois que tu ne peux rien faire, tant pis, j’appellerai aussitôt les pompiers…je t’en prie ». Je me fais suppliante, je dois avoir l’air très inquiète parce qu’il dit aussitôt « bon ! j’arrive ».
Il a raccroché. Mon cœur bat la chamade. Je jubile intérieurement. Il va comprendre qu’il ne peut pas me laisser ainsi après m’avoir fait tant rêver.
« Tu es à moi…surtout ne l’oublie pas » chante Hallyday dans ma tête.
10
Je soupire fortement pour calmer le rythme accéléré de mon cœur. Trop tard pour faire machine arrière. Je l’attends devant le portemanteaux de l’entrée. Je me regarde dans la glace. J’ai fait beaucoup d’efforts pour ma toilette. J’ai teint mes cheveux en blond hier. Ma mère a paru étonnée mais satisfaite « ah ! Je vois que tu reprends goût à la vie, c’est bien » a-t-elle dit. Mon père, ce matin, a grogné « t’as enfin trouvé un boulot que tu t’es arrangée ? Tu te décides à aller travailler ? »
J’ai agrandi mes lèvres trop minces avec un crayon gras rouge brun et un rouge à lèvres du même ton. J’ai dessiné un long trait autour de mes yeux. J’ai même piqué le fond de teint de ma mère pour me donner bonne mine. Et puis j’ai mis un chemisier et une jupe fluide noirs ; ce sera sans doute plus discret pour ce que je compte faire dans la nuit. La jupe, je l’ai choisie longue. Pour une fois, j’ai écouté mon père. Inutile qu’on ne voit que ma jambe. La touche finale : un soupçon de parfum fleuri.
« Tu es à moi, ne me délaisse pas… » supplie Frankie dans ma tête.
11
Quand il est entré, il a eu l’air surpris par mon apparence. Un peu gêné aussi. Depuis qu’il m’a fait si mal, on ne s’était plus parlé.
Il a peut-être honte de ce qu’il m’a crié à la figure. Sans doute regrette-t-il de n’avoir pas réalisé que je pouvais, s’il voulait, être la femme de sa vie. Aucun bonjour de part et d’autre. J’ai pris mon air le plus paniqué possible. Je remarque tout de suite qu’il ne porte qu’un tee-shirt et un bermuda.
« La cuisine est là » et je l’entraîne en claudiquant, sans qu’il ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Je suis aussi détachée que possible. Je veux qu’il ait confiance. Il s’attendait sans doute à des pleurs, des supplications. Il se trouve devant une femme pomponnée et habillée comme pour sortir. Il ne se doute de rien.
Il me suit et fronce les sourcils, remarquant : « ça ne sent rien ».
Je désigne le four dont j’ai ouvert la porte. « J’ai du tourner un bouton et je sens quelque chose là dedans, j’ai du mal refermer quelque chose, je ne sais pas ». Je joue les crétines, les demeurées. Je pense avec amusement à ce qu’on peut lire comme débilités dans les journaux féminins qui affirment que les hommes aiment jouer les sauveurs, les chevaliers servants, que la faiblesse des femmes les fait paraître plus importants.
Visiblement, ce n’est pas si bête, car il semble se redresser devant la grande responsabilité que je lui confie. Nos regards se croisent. Il baisse aussitôt les yeux et s’accroupit, renifle bruyamment : « Je ne sens rien » constate-t-il à nouveau.
Mon bras valide se lève, la lame brille. Il se penche davantage. Il a la tête presque dans le four. Pas de col de chemise pour me gêner. Pas une seconde à perdre. J’enfonce brutalement la lame du couteau dans son cou en hurlant pour me donner de la force.
Dans les films, cela paraît presque facile d’enfoncer une lame dans un corps. Mais il m’aura fallu beaucoup d’énergie. Le bruit est ignoble, le sang jaillit et je retire mes mains du couteau planté dans sa nuque ; je reste quelques secondes, les bras en l’air, le bruit des battements de mon cœur cognant jusque dans ma tête. Il me tourne le dos et je ne peux pas voir ce qu’il ressent à ce moment précis, à ce moment où je lui prends sa vie.
« Tu es à moi, maintenant à tout jamais » répète la voix de Hallyday.
12
Je suis en train de nettoyer la cuisine ; l’horloge sonne la demie. Je souris ; ça a été si facile, si rapide. Je l’ai enveloppé dans un drap bleu sombre en le roulant sur le sol carrelé. Nous nous étendrons sur ce drap pour notre première nuit dans peu de temps.
« Tu vois mon amour, je suis une bonne maîtresse de maison. Il ne reste aucune trace ; aucune éclaboussure, le sol est rutilant ». Je lui parle doucement.
« Tu n’aurais pas du être aussi dur avec moi. Je t’ai tout de suite aimé, moi…ça te fait sourire ? Hé oui, je suis comme ça, moi, une passionnée, une sanguine, comme on dit. Je suis Taureau, je ne te l’avais pas dit ? Tu sais, en plus, sexuellement, on dit que les Taureau et les Poissons sont faits pour s’entendre… Ne te moque pas. Oui, je sais, j’ai vu ça dans un journal de bonnes femmes, mais c’est peut-être vrai ! On va essayer bientôt. » Silence.
« Sois donc patient Simon ; tu n’étais pas pressé avant et voilà que maintenant, il faudrait le faire tout de suite… non, je veux attendre d’être là-bas…pourquoi ? Mais, mais… parce que… j’en rêve depuis si longtemps… »
« Tu vas voir comme on va être heureux » Je transpire ; je souffle.
Les premiers pas pour le traîner sur le sol sont difficiles. Nous arrivons dans l’entrée. Et puis il y a ces deux maudites marches à descendre ; sa tête va cogner dessus, rebondir, forcément.
C’est un vrai chemin de croix. J’ai entré ma voiture pour que l’arrière soit le plus près possible de l’allée et que personne ne voit mon manège. Le plus dur reste à faire : le mettre dans le coffre.
« Excuse moi de te brusquer mon amour, tu n’es pourtant pas lourd, mais je ne suis pas très costaud, malgré les apparences ».
Cela me fait penser tout à coup à mes vingt ans, la première fois…
La première fois que j’étais tombée folle amoureuse du kiné. Je me souviens encore en frissonnant du contact de ses doigts sur moi. Je me souviens aussi de ses mots cruels quand je lui avais avoué mon amour. Il avait été le premier des trois sur « mon île ». Quinze ans déjà.
Il n’en reste rien. On est peu de chose sur terre.
Avec lui, le transport avait été beaucoup plus difficile. Il était réellement lourd. Je ne devrais jamais m’amouracher d’un costaud ! »
13
Il est enfin dans la voiture. Je me sens toute excitée malgré ma fatigue. Ma hanche me fait très mal. Je rentre dans la maison et prend la béquille de mon père restée dans l’entrée.
Je n’ai jamais voulu de canne. Je trouvais ça humiliant, dégradant. Pourtant, j’ai souvent si mal au bassin que j’ai besoin de soutien pour marcher. Aussi, quand mon père a eu la jambe cassée, j’ai pris l’habitude de prendre sa béquille.
Je prends le volant et je pousse un gros soupir de soulagement. Les battements de mon cœur reprennent leur rythme normal peu à peu. Et puis je rassure Simon :
« Tu vas voir, ce coin va te plaire, j’en suis sûre. Quand j’étais petite, mes parents venaient ici pour pique-niquer. Presque personne ne connaît, à part quelques chasseurs. Je ne sais même pas à qui appartient ce terrain…il n’intéresse personne…pas constructible, sans doute. Alors moi, j’en ai fait mon petit endroit secret. » Il ne dit rien ; je reprends, faussement en colère
« Je devrais t’en vouloir. Depuis que je te connais, je n’y venais plus, tu me prenais tout mon temps. Maintenant, ce sera « notre » nid. ».
Je frissonne de plaisir, du désir d’être déjà là-bas, de l’allonger sur la mousse et de m’étendre près de lui.
« Tu devras être très tendre, tu sais ; je n’ai jamais connu d’homme avant toi. Et oui, tu seras le premier ».
Je quitte Bordeaux et je continue à lui parler.
« Tu verras, tu vas rencontrer Jacques, Alain et Serge. Eux aussi, ils m’ont laissé croire qu’on pourrait s’aimer. Et puis comme toi, une blondasse a surgi. Et je suis passée au second plan »
Je me tais puis reprend. « Finalement, ils ne devaient pas être tellement importants pour ces pétasses, car personne ne les a réclamés. Une petite enquête de voisinage, on conclut à une fugue, et hop…Ils dorment sur mon île dans l’oubli le plus total ».
« Tu vois, même normal, sans handicap, on est peu de choses, tu ne trouves pas ? »
14
« Comment ai-je pu m’endormir ? Comment ai-je pu passer toutes ces heures dans le sommeil, au volant, à quelques mètres de notre nid, à quelques mètres de toi ? ».
Je me réveille comme si c’était un matin ordinaire. Je ne me souviens même pas m’être assoupie. Je devais sans doute être épuisée.
La tension des derniers jours, les préparatifs, cette soirée où j’ai tant peiné pour qu’il vienne avec moi. Et puis peut-être aussi les médicaments que j’ai avalés pour refouler cette douleur lancinante dans la hanche et la jambe. J’attrape ma béquille et j’ouvre ma portière. Avec une grimace, je me déplie et je me mets debout.
Le ciel est complètement bleu. Je respire à pleins poumons. Les roseaux se balancent dans un doux bruissement ; des insectes me tournent autour, puis s’éloignent dans un bourdonnement sonore, rapide. Je me dirige vers le coffre.
« Il faut que tu voies ça Simon ; c’est tellement serein, calme. Ici, rien de mal ne peut arriver ».
« Il est à moi, maintenant à tout jamais » Je sifflote la chanson qui ne quitte plus ma tête.
15
Il y a des gens qui n’ont rien d’autre à foutre que guetter leurs voisins la nuit.
Si ce vieux crétin n’avait pas vu entrer Simon à 21 heures chez moi, s’il n’avait pas eu envie de pisser à dix heures et demie et n’avait pas regardé par la fenêtre, il ne m’aurait pas vue, suant et peinant, mettre le corps de mon amour dans le coffre de ma petite voiture.
Un peu plus et il ne rentrait pas dedans !!
Curieusement, j’ai la vision d’une publicité pour une petite voiture « qui a tout d’une grande »…
Ce vieux fou a appelé la police sûrement au moment où je partais.
Ils m’ont cueillie le lendemain, à mon retour de l’île. La blondasse se précipite vers moi en me montrant du doigt
« il m’avait dit qu’elle était dingue, il en avait peur… » hurle cette hystérique.
Mes parents sont livides. Ils me regardent descendre de ma voiture. Je prends ma béquille et je serre les dents pour éviter une grimace. Dieu que j’ai mal.
Un policier m’attend à la barrière, se présente et sans préambule, me demande :
« Vous pouvez me dire d’où vous venez, mademoiselle Marquand ? »
J’accentue ma claudication, je replie mon bras trop court pour faire les deux pas qui me séparent du policier en civil. Vu son âge, il est presque à la retraite, une tête de bon papy ; peut-être que mon handicap va lui inspirer quelque pitié…
« Je faisais un tour en voiture, pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a ? » Je montre du menton la blonde.
« Tu l’as tué pauvre folle ! » hurle-t-elle.
« De qui parle-t-elle, qui est cette hystérique ? » J’attaque, je n’ai aucune raison de me défendre. Je suis extrêmement calme. Le policier reste poli. Il m’examine, scrute mes réactions.
« Il s’agit de la fiancé de Monsieur Simon Valmont. Il n’est pas chez lui. Sauriez-vous où il est ? »
Je hausse les sourcils « pourquoi je saurai ça ? Je ne surveille pas mes voisins ».
J’aperçois alors le père Vauclain, celui qui m’a vue hier soir. Le policier lui fait signe d’avancer.
« Pouvez-vous me dire ce que vous avez vu exactement ? »
Le vieux raconte. Il a tout bon !! Et le policier demande à mes parents depuis quand je suis sortie. Je fixe ma mère. Elle est effondrée. Des larmes coulent sans discontinuer de ses yeux. D’une voix à peine audible, elle dit « elle n’est pas rentrée de la nuit, c’est tout ce que je peux dire ».
« où étiez-vous ? » fait le policier.
« Avec Simon, mon fiancé » dis-je. La blonde crie « Non, il n’était rien pour toi. Tu le harcelais avec ton minable amour »
J’insiste, en la regardant « Depuis 9heures et demie hier soir, nous ne nous sommes pas quittés jusqu’à il y a à peine… » je m’arrête pour consulter ma montre. « vingt minutes ».
« Et où est-il maintenant ? »
Jamais les autres fois je ne m’étais fait prendre. Jamais pour les trois hommes que je me suis appropriée, je n’avais été victime du moindre soupçon. Je suis sûre que si ce vieux con n’avait pas été pisser hier soir, cela aurait été pareil. Qui pourrait me soupçonner ?
Alors je réalise que mon handicap est nuisible pour tout ce que je peux faire dans ma vie. On me juge incapable d’avoir un métier en contact avec du public ; on pense que je ne peux pas plaire à un homme, on est sûr que je suis sèche et sans sentiment du fait que la vie m’a fait un sale coup ; et qui oserait penser qu’une boiteuse avec un bras trop court pourrait tuer un homme.
C’est presque humiliant. Que ce soit bien ou mal, on ne me pense pas capable de quoi que ce soit.
Je soupire. Je vais leur avouer. J’en ai assez d’être une Zéro, une nulle. Et puis de voir les yeux exorbités de la « fiancée » me procure presque du plaisir.
« Je l’ai tué ». Silence.
Ce qui est surprenant, c’est qu’ils me regardent tous comme si c’était peu probable au fond.
Je répète « c’est moi qui l’ai tué ; je vais vous conduire où je l’ai laissé ».
Hallyday hurle dans ma tête. « En prison fut emmenée Frankie, dans le froid du matin… »
et je me mets à chanter tout haut, devant leurs regards stupéfaits. « Il est à moi, maintenant à tout jamais. »
Ma mère porte ses mains à sa bouche ; mon père sort un mouchoir et entoure les épaules de ma mère de son bras. La blondasse reste la bouche ouverte en murmurant « elle est dingue ».
Pour sûr, je n’irai pas en prison. En hôpital psychiatrique.
Et même si j’y suis très surveillée, je risque de rencontrer un gentil garçon qui saura m’apprécier… |
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Memess Serial Killer : Patrick Bateman
Inscrit le: 09 Mar 2007 Messages: 920
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Posté le: Mer Mai 07, 2008 8:22 pm Sujet du message: |
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Beaucoup plus longue que les autres nouvelles, donc beaucoup plus complète.
Mais ce qui me gène le plus c'est que le thème s'imbrique mal dans le reste, en effet en toute logique il aurait du être entre le 14eme et le 15eme paragraphe... ce dernier paragraphe est peut-être en trop. Et à ce compte là les 14 précédents auraient été juste un "flash-back" des événements.
Mais sinon c'est bien écrit et avec qualité. _________________ Polars Addict : Chroniques des littératures de genre
So many books, so little time... |
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Dodger Serial killer : Leland Beaumont
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Mai 08, 2008 9:06 am Sujet du message: |
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Oui, très beau portrait de femme, qui avance tout en subtilité et donne du poids psychologique à la folie du meurtre. Et c'est bien écrit. Bravo ! |
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virgie Témoin
Age: 52 Inscrit le: 19 Jan 2008 Messages: 71 Localisation: Toulouse
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Posté le: Jeu Mai 08, 2008 9:47 am Sujet du message: |
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J'aime bien le rythme, l'écriture, et ce personnage féminin psychologiquement dérangée me plait bien ...
D'accord avec Memess pour le dernier paragraphe... |
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sofy Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 45 Inscrit le: 11 Jan 2005 Messages: 811 Localisation: Vaucluse
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Posté le: Lun Mai 12, 2008 4:38 pm Sujet du message: |
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un poil longue mais très bien écrite ! |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mer Juin 18, 2008 11:37 pm Sujet du message: |
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Cette nouvelle, bien plus longue que les autres est également plus aboutie.
La psychologie du personnage est vraiment approfondie ce qui manquait un peu dans certaines des autres nouvelles.
Si tout s'explique parfaitement, la chute est presque moyenne comparée à la qualité générale de la nouvelle.
2e dans mon classement final. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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