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Brasier Noir - Greg Iles (Actes Sud)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Mai 02, 2018 8:46 am    Sujet du message: Brasier Noir - Greg Iles (Actes Sud) Répondre en citant

Peut-être que certains parmi les plus anciens du forum se souviennent de l'auteur américain Greg Iles. En tête des listes des meilleures ventes du New York Times aux Etats-Unis à chaque nouveau roman, il a été publié en France de 2003 à 2010 aux Presses de la Cité (24 Heures pour mourir, La Femme au portrait, Passion mortelle, La Mémoire du sang, Une petite ville sans histoire ou encore Poison conjugal). Après l'accident de voiture qui manque de lui coûter la vie en 2011 et dans lequel il perd une jambe, il s'attelle alors à son projet le plus ambitieux : la trilogie Natchez Burning.

Roman très attendu, puis acclamé par la critique lors de sa parution aux USA et récompensé par le Barry Award du Meilleur Roman, Brasier Noir, premier volume de cette trilogie, marque donc le grand retour de Greg Iles et paraît aujourd'hui dans la collection Actes Noirs d'Actes Sud, traduit par Aurélie Tronchet.






Le livre :

Ancien procureur devenu maire de Natchez, Mississippi, sa ville natale, Penn Cage a appris tout ce qu'il sait de l'honneur et du devoir de son père, le Dr Tom Cage.
Mais aujourd'hui, le médecin de famille respecté de tous et pilier de sa communauté est accusé du meurtre de Viola Turner, l'infirmière noire avec laquelle il travaillait dans les années 1960.
Penn est déterminé à sauver son père, mais Tom invoque obstinément le secret professionnel et refuse de se défendre.
Son fils n'a alors d'autre choix que d'aller fouiller dans le passé du médecin.

Lorsqu'il comprend que celui-ci a eu maille à partir avec les Aigles Bicéphales, un groupuscule raciste et ultra-violent issu du Ku Klux Klan, contrôlé par quelques uns des hommes les plus riches et les plus puissants de l'état, Penn est confronté au plus grand dilemme de sa vie : choisir entre la loyauté envers son père et la poursuite de la vérité.

Imprégnées de l’atmosphère poisseuse du Sud, tendues par une écriture au cordeau et un sens absolu du suspense, les mille pages de ce Brasier Noir éclairent avec maestria la ques­tion raciale qui continue de hanter les États-Unis. Dans ce volume inaugural d’une saga qui s’annonce comme l’un des projets les plus ambitieux du polar US, Greg Iles met à nu rien de moins que l’âme torturée de l’Amérique.



« Quand Tom Wolfe rencontre William Faulkner. » Manuel Tricoteaux

« Avec Brasier Noir, Greg Iles est de retour meilleur que jamais et déroule son intrigue avec style, intelligence et passion. » The Washington Post





>> Lire les premières pages



>> Le site de l'auteur : http://www.gregiles.com/

>> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/GregIlesAuthor/





L'auteur :

Greg Iles est né en 1960 à Stuttgart, en Allemagne, où son père dirigeait la clinique de l'ambassade des Etats-Unis au plus fort de la guerre froide.
Il connaît le succès dès son premier roman, un thriller consacré au criminel de guerre Rudolf Hess.
Il enchaîne les livres jusqu'à l'accident de voiture en 2011 qui manque de lui coûter la vie.
Il s'attelle alors à la trilogie magistrale dont Brasier Noir est le premier volume.



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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Mai 25, 2018 4:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique du blog Les Rêveries d'Isis :

Citation:

Brasier Noir, Greg Iles



Le titre de ce roman m’a tout de suite intriguée, et si ses mille pages et quelques m’ont un peu effrayée au départ, je n’ai pas hésité longtemps à le dévorer, poussée par une réelle soif de découverte.


Brasier Noir retrace le combat d’un fils – Penn Cage – pour sauver son père, Tom, d’une inculpation de meurtre.
On l’accuse d’avoir tué Viola Turner, l’infirmière noire avec qui il travaillait dans les années 60.
Mais à force de vouloir innocenter son père, Penn plonge aussi dans une époque trouble, celle où la haine raciale et le Ku Klux Klan faisaient rage, celle où la lutte pour les droits civiques s’amorçait…
Et de révélation en révélation, c’est aussi l’image du père fantasmé qui se modifie en une longue descente aux Enfers.


Autant le dire tout de suite, ce roman a une réelle densité.
En terme de pages, bien sûr, mais aussi et surtout en raison du matériau même de l’histoire.
Nous quittons la pure fiction, et nous savons dès lors qu’une part de vérité, même infime, hante ses pages.
La lecture n’en devient que plus glaçante.

En effet, des exactions du Ku Klux Klan y sont mentionnées et plus précisément, celle d’un groupuscule nommé ici les Aigles Bicéphales.
Par de savants retours en arrière, l’auteur met en scène leur brutalité, leur haine de l’Autre, leur appétit de violence au temps de la jeunesse de Tom, puis il nous montre les hommes vieillis mais non moins dangereux qui se dressent sur le chemin de Penn.
La profondeur du roman vient aussi de cet aspect.
Finalement, la haine brute, la violence déchaînée nous ramènent aussi à notre présent et à la nécessaire tolérance.
De fait, le lecteur ne peut être qu’interloqué et touché jusqu’au plus profond de son être par ce qu’il découvre au fil des pages.


Une des prouesses de ce roman est aussi d’allier la petite et la grande histoire : nous suivons la vie de Tom Cage, mais aussi l’évolution de l’Amérique dans les années 1960.
Les détails sur la vie politique d’alors donnent à ces crimes racistes une autre résonance et accentuent l’effet de réel.
L’auteur se lance ici dans un projet ambitieux et pharaonique : donner à entendre une époque complète dans toute sa complexité, aussi bien les petites lâchetés que le courage brut et les vrais drames.


Du fait des choix narratifs, le lecteur est amené à naviguer entre deux époques : le présent (l’urgence de la condamnation imminente) et le passé, violent, brutal et trouble.
Cette alternance entretient le suspense, bien évidemment, tout comme l’alternance des points de vue qui nous permet de découvrir les pensées des autres personnages et les multiples facettes d’une histoire très complexe.
Nous sommes donc sans cesse happés, curieux d’en savoir plus sur les personnages attachants, pressés d’apprendre le fin mot de l’histoire.


J’ai particulièrement aimé l’art du rebondissement dans ce roman.
L’enquête est lente, malaisée, les indices et les témoignages trouvés par Penn et ses alliés s’entrechoquent, se contredisent, laissent entrevoir une réalité parfois cruelle, avant d’être modifiés et infléchis par d’autres éléments…
Finalement, comme dans une cold case, les indices peuvent induire en erreur, et, en l’absence de témoins de l’époque, leur interprétation est soumise à caution.
Penn en fait l’expérience.
L’image du père parfait vole en éclat et cette quête de vérité devient aussi une quête des origines pour mettre au jour des secrets familiaux.
Le rythme du roman est donc effréné.
De page en page, un nouvel aspect de la situation émerge et nous apporte plus de questions que de réponses, jusqu’à la fin quasiment.


De plus, la galerie des personnages est réellement impressionnante !
Le moindre personnage cité a une réelle importance à un moment du roman.
Rien n’est laissé au hasard et cela dessine un maillage complexe de relations humaines, de mensonges, de faux-semblants mais aussi d’amour et de partage qui sous-tend avec brio une histoire déjà dense.
J’ai adoré le personnage de Viola, à la fois tendre, courageux… et bafoué, humilié, abattu par la vie.
Le personnage du père, Tom, est particulièrement intéressant lui aussi : ni parfait, ni monstrueux, il se débat avec ses souvenirs et sa conscience, mû par sa soif de sauver les siens.
Son fils se découvrira peu à peu et sa quête le mènera à réfléchir à ce qu’on est prêt à faire pour ceux qu’on aime.
Le personnage de Pithy Nolan m’a beaucoup touchée aussi : la vieille dame, mais surtout la grande dame, mémoire de toute une génération.
Et que dire d’Henry ?
Courageux Don Quichotte qui se bat seul pour la Justice dans un monde qui veut oublier une page sulfureuse et sanglante de son histoire…


Ainsi, Brasier Noir est un roman magistral dont on ne sort pas totalement indemne.
Quête de justice et de vérité, il se mue en une enquête sur une Amérique divisée, brutale et déchirée.
Le lecteur est entraîné toujours plus avant, étreint par la soif de comprendre, estomaqué par l’ampleur de l’oeuvre et par les renversements de situation.



C’est le premier tome d’une trilogie, j’ai déjà hâte de connaître la suite et de découvrir quelles pistes elle suivra désormais !




(Les mises en gras sont de l'auteur du blog)
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Juin 02, 2018 1:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il ne me reste plus qu'une grosse centaine de pages à lire, et je suis déjà triste de devoir bientôt quitter l'univers de ce magnifique polar...
Un grand roman américain, édifiant, passionnant et fascinant de bout en bout, magistralement conçu et mené, qui se dévore avec avidité tant le sens du suspense, de la construction et l'incroyable talent de conteur de Greg Iles emportent littéralement le lecteur.
Et sans parler du contenu, de cette plongée vertigineuse dans une page de l'Histoire de l'Amérique - aux multiples ramifications - qui glace le sang...
Un nectar noir dont on se délecte, clairement un incontournable !
Et un immense coup de coeur.
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norbert
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MessagePosté le: Dim Juin 03, 2018 12:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Wow, quel putain de bouquin !
J'en ressors étourdi, admiratif et bouleversé à la fois.
Triste aussi de l'avoir déjà terminé, mais terriblement impatient de lire la suite de cette formidable trilogie !
Bravo et merci, Greg Iles !


Ca va être difficile d'enchainer avec un autre roman après ce monumental Brasier Noir !...
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TaiGooBe
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Dim Juin 03, 2018 11:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que je vais craquer pour ce bouquin.

Ci-dessous, un article dans le mag "Lire"


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Ironheart
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MessagePosté le: Lun Juin 04, 2018 7:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ton enthousiasme fait plaisir, Norbert ! Wink

Et merci TaiGooBe pour cet article intéressant que j'ai lu attentivement.
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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MessagePosté le: Lun Juin 04, 2018 8:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ironheart a écrit:
Ton enthousiasme fait plaisir, Norbert ! Wink

Et merci TaiGooBe pour cet article intéressant que j'ai lu attentivement.



Je ne peux que chaudement le recommander à toutes et à tous sur PP (y compris à toi, Iron) ! Wink

Il fait d'ailleurs d'ores et déjà partie de ma sélection pour le prochain Prix PP ! Very Happy


Je l'ai terminé samedi soir et je ne sais toujours pas quoi lire depuis (je me fixerai d'ici demain), c'est un peu comme revenir chez soi et reprendre la routine quotidienne alors qu'on vient de passer un mois de vacances formidables à l'autre bout du monde avec une bande d'amis extraordinaires et terriblement attachants.
Evidemment la métaphore s'arrête là, mais je suis sûr que chacun(e) d'entre vous a déjà eu ces sentiments mêlés de bonheur et de mélancolie en terminant un roman qui vous avait embarqués tellement loin dans son univers, son intrigue, son atmosphère et ses personnages.




Merci à TaiGooBe pour le partage de cet article que j'avais lu dans Lire il y a quelques jours, même si certaines phrases et approximations m'ont laissé un peu perplexe - tout d'abord l'intro : quand un auteur intègre à quasi chaque nouveau roman la liste très convoitée des meilleures ventes du New York Times, c'est sans doute que son succès doit dépasser le simple cadre de "librairies locales" ; quant au résumé, certains raccourcis sont plus qu'exagérés (quitte à choisir, le jeune Noir ayant couché avec l'héritière blanche aurait largement préféré la mort par pendaison évoquée dans l'article, etc).



TaiGooBe a écrit:
Je pense que je vais craquer pour ce bouquin.



Tu ne seras pas déçu, TGB !
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norbert
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MessagePosté le: Ven Juin 08, 2018 4:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le Coup de coeur de Léa sur Lea Touch Book :

Citation:

Brasier Noir - Greg Iles







Voici un morceau de bravoure, un roman colossal, un pavé idéal pour cet été, un grand roman.


Je n'avais jamais eu l'occasion de lire un roman de Greg Iles mais je comprends à présent pourquoi ce livre était tellement attendu.
Brasier Noir signe le grand retour de ce romancier, un premier tome qui signe le début d'une trilogie événement.


J'ai été vraiment impressionnée par ce livre, même si ce dernier fait plus de 1 000 pages il n'y a aucun temps mort, aucun moment de flottement, tout est idéalement agencé, maitrisé, dépeint.
Greg Iles a un talent incroyable pour mettre en lumière ses personnages, son intrigue mais aussi le cadre spatio-temporel propre aux Etats-Unis.


Dès la première partie, j'ai été embarquée dans cette histoire mêlant le passé et le présent, les histoires de famille et la grande Histoire, la quête de vérité et la nécessité du mensonge.
De nombreuses thématiques sont traitées et plus particulièrement celle du racisme omniprésent, ce racisme lié à l'histoire du Sud des USA, au Ku Klux Klan.


Le lecteur est plongé au cœur de cette ambiance inhérente à cette partie du pays, les paysages sont uniques et donnent un aspect extrêmement visuel à cette lecture.


Au-delà de cette description inégalable de ce Sud emblématique, nous découvrons des personnages passionnants, qui ont tous un passé, un secret, un espoir.
Chaque protagoniste possède un côté unique, sombre, on est happé dans leur récit, dans leur vie.


De surcroit, l'histoire est absolument passionnante.
Greg Iles mélange avec maestria le roman historique et le roman noir
, il y a une tension sociale très forte dans ce livre, l'auteur n'hésite pas à nous interpeller sur des problématiques, des controverses qui existent encore de nos jours.
Ce livre résonne d'autant plus dans l'Amérique actuelle.


En définitive, un roman puissant, fort, un énorme pavé qui se dévore d'une seule traite.
J'ai vraiment hâte de lire la suite de cette trilogie qui est déjà incontournable.







(Les mises en gras sont de l'auteur de la chronique)





>> La chronique de Hubert Prolongeau dans l'émission Mauvais Genres, consacrée à Power de Michael Mention, sur France Culture à (ré)écouter en podcast ici (à partir de 51'18'') :

Citation:

Hubert Prolongeau présente Brasier Noir de Greg Iles (Actes Sud)



Brasier Noir de Greg Iles est un roman qui justifie du début à la fin son ampleur.
Une espèce de fresque dont c'est la première partie, ça sera une trilogie, qui plonge dans la ville de Natchez, Mississippi, entre aujourd'hui et l'époque des années 1960 et du Ku Klux Klan triomphant.


Le héros est le maire de Natchez, son père est accusé d'avoir assassiné une infirmière noire, octogénaire aujourd'hui mais qui, à l'époque, a été impliquée dans plusieurs affaires.
Et ce fils, en essayant de défendre son père, va être confronté à une vérité très trouble qui met à jour les pratiques stupéfiantes d'un groupe de racistes américains lié au Ku Klux Klan, les Aigles Bicéphales.


On plonge alors dans ce monde qu'a déjà évoqué le film Mississippi Burning et, en même temps, derrière il y a ce thème second de la paternité et du rapport filial.
Peut-on garder pour son père un amour aveugle ou faut-il accepter que cet amour se déchire face à une vérité souvent indicible ?


Brasier Noir est un roman incroyable de densité, construit par petites touches, mélange parfait de petite et grande Histoire et où, ce qui est intéressant à comparer avec le Power de Michael Mention, l'écriture est à la fois plus apaisée, moins rocailleuse.
Il y a donc une manière différente d'aborder les mêmes choses, l'horreur y est plus étale, à la fois elle pénètre plus mais elle est moins brutale.
Ce sont donc deux manières d'aborder une époque qui sont littérairement assez différentes, même si sur le fond elles se rejoignent.


C’est en tout cas passionnant et ne vous laissez surtout pas effrayer par l’ampleur du livre.



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MessagePosté le: Ven Juin 22, 2018 7:40 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Télérama :

Citation:

(On aime passionnément)

Brasier Noir

Greg Iles




Très connu aux Etats-Unis, Greg Iles ne s’était jamais fait remarquer en France — ce Brasier Noir n’en brûle qu’avec plus d’éclat.
Premier et magistral volume d’une trilogie, il s’agit d’une plongée fascinante dans l’Amérique des conflits raciaux, entre les années 1960 et le début des années 2000, après l’ouragan Katrina.


Le maire de Natchez, une ville du Mississippi, doit défendre son père, un médecin, contre une accusation de meurtre à l’encontre d’une infirmière noire.
Il va plonger dans le passé d’une petite communauté où régnaient, et règnent encore, le Klu Klux Klan et la mafia.


L’ampleur du projet, l’époque et les thèmes abordés, l’apparition de personnages réels (les frères Kennedy, Martin Luther King…) évoquent James Ellroy, mais l’écriture de Greg Iles est plus sereine, plus apaisée que celle de l’auteur d’Underworld USA.
Le con­traste entre ce ton de conteur, presque neutre, et l’horreur de ce qui est décrit rend le geste d’Iles encore plus efficace.
Loin de la frénésie et de l’emphase, campant des personnages d’une humanité poignante, le romancier creuse dans l’intime et dans le collectif.
Derrière la dénonciation glaçante de l’éternité du racisme se dessine peu à peu la question qui emmènera Penn Cage au bout de lui-même : faut-il forcément, pour grandir, tuer son père ?



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MessagePosté le: Sam Juin 30, 2018 7:14 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Vincent Garcia sur The Big Blowdown :

Citation:

Greg Iles – Brasier Noir



Brasier Noir est le premier volet d’une trilogie.
Au cœur de ce roman, la question raciale dans le sud des États-Unis.
On y retrouve Penn Cage, héros de trois précédents romans, dont un seul est traduit en Français (Turning angelUne petite ville sans histoire).
Penn Cage, avocat, puis romancier, est maintenant le maire de Natchez, Mississippi.


Au tout début du livre, l’auteur ouvre son roman sur un prologue historique, qui contient les éléments à partir desquels va se développer son histoire.


En 1964 à Natchez, Albert Norris est le propriétaire noir d’un magasin de musique.
Sa boutique est le lieu de rendez-vous naturel des musiciens, et son arrière-boutique sert occasionnellement de lieu de rencontre clandestin pour des couples illégitimes, et multiraciaux.


Au nombre de ces couples mixtes figurent Pooky Wilson et Katy Royal, un jeune musicien noir et une jeune blanche, fille de Brody Royal, le chef des « Aigles Bicéphales », un groupe ultra-violent dissident du Ku Klux Klan.
A la recherche du jeune garçon, Royal et ses sbires vont incendier la boutique d’Albert Norris, et le brûler vif.


Quatre ans plus tard, Luther Davis et Jimmy Revels, deux jeunes noirs activistes des droits civiques, sont assassinés et Viola, la sœur de Jimmy, est violée par ces mêmes membres des « Aigles ».


« La campagne d’Appomattox n’avait rien conclu du tout ; ces batailles avaient tout juste annoncé un entracte. La guerre en elle-même faisait encore rage dans tout le pays, juste au-dessous de la surface étincelante du Rêve Américain. Certains faisaient semblant de ne rien voir ou s’imaginaient que les Russes étaient le véritable ennemi. Mais quiconque avait lu un peu d’histoire savait que les grandes civilisations s’effondraient toujours de l’intérieur. »


En 2005 Viola, qui était partie à Chicago après ces dramatiques événements, revient à Natchez.
Elle est en phase terminale d’un cancer du poumon et revient sur les lieux de son enfance pour y terminer sa vie.


Quand son décès survient dans des circonstances douteuses, le procureur Shad Johnson, ennemi juré du maire Penn, y voit une trop belle occasion de lui nuire en inculpant Tom Cage, le père de Penn.
Tom est un médecin local jouissant de l’estime de tous, qui a soigné toutes les couches de la société de Natchez durant des décennies.
L’opinion générale, selon laquelle Tom et Viola furent amants, donne corps à ce soupçon, d’autant qu’ils avaient conclu un accord d’euthanasie.


Alors que Tom, rongé par la culpabilité, refuse de se défendre et de s’expliquer, se réfugiant dans le silence.
Penn entreprend alors ses propres recherches, qui le conduiront à exhumer des secrets de famille enfouis, vieux de quatre décennies.


Il est secondé dans ses recherches par sa fiancée Caitlin Masters, journaliste ambitieuse qui a déjà obtenu un prix Pulitzer, et Henry Sexton, un journaliste local blanchi sous le harnais.
Celui-ci a consacré l’essentiel de sa carrière à rassembler des preuves sur les crimes non résolus de l’époque de la lutte pour les droits civiques.
Sexton est un des personnages les plus vivants du roman et sa quête obsessionnelle de la vérité sert de fil rouge à l’histoire.


La narration est très fluide, le scénario se développe sur un tempo enlevé, qui comporte son lot de surprises et de rebondissements.
L’intrigue, solide, se suffit à elle-même et tient le lecteur en haleine, sans artifices inutiles.
Tous les personnages sont traités avec beaucoup de soin, et psychologiquement très bien dessinés.
Il y en a d’ailleurs un nombre important pour peupler cet imposant bouquin.
Certains sont des ordures de première grandeur, notamment Brody Royal et les membres des « Aigles bicéphales ».


Tout au long de ses presque 1000 pages, Brasier Noir aborde de nombreux sujets, l’importance de la famille, la vérité ou la justice, le rôle de la presse, et le sujet toujours brûlant des relations sexuelles entre races.
Il pointe également le rôle des élites sociales dans l’encouragement et le développement du racisme.


Il intègre dans son scénario une possible responsabilité (non prouvée) du Ku Klux Klan dans les assassinats de John Fitzgerald Kennedy et de Martin Luther King, et la volonté du Klan d’éliminer le sénateur Bob Kennedy.


Brasier Noir, à mi-chemin entre le roman noir et le roman historique, nous propose une fresque flamboyante sur l’histoire récente des États-Unis, une exploration épique des démons de l’Amérique et de ses péchés.
Avec passion et un style indéniable, Greg Iles signe un roman soigné et ambitieux, un page-turner qui efface la barrière entre la littérature de fiction et la littérature de genre.


Formidable conteur, qui imprime à son histoire un rythme qui fait que, de page en page, un chapitre après l’autre, on se retrouve au bout de ce pavé en moins de temps qu’il n’en faut pour le lire.
Et on est frustré de devoir attendre la parution de la suite de l’histoire.
Mais bon sang, quel bouquin !
On en redemande !



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MessagePosté le: Mar Juil 03, 2018 7:36 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Sylvia Zappi dans Le Monde :

Citation:

Le Mississippi sous l’emprise du Ku Klux Klan


Dans « Brasier Noir », Greg Iles ausculte les séquelles de la ségrégation dans le Sud profond par un va-et-vient rythmé entre les années 1960 et aujourd’hui.




Une question centrale semble d’abord animer Brasier Noir, le nouveau roman de Greg Iles : qui a tué Viola Turner ?
Pourtant, ce premier volet d’une trilogie annoncée nous embarque dans un voyage bien plus vaste qu’une simple enquête policière.
C’est une plongée au cœur du Mississippi retraçant cinquante ans d’histoire du Deep South (le « Sud profond »), cette Amérique conservatrice et raciste où être noir est depuis toujours un risque quotidien.


Dès les premières pages s’instaure un climat de haine suffocant et poisseux : meurtres, lynchages, perpétrés par un petit groupe dissident du Ku Klux Klan…
Au début des années 1960, avec la complicité des autorités locales, les Aigles bicéphales sèment la terreur dans la communauté afro-américaine de Natchez.
Parmi les Blancs, seul un médecin, Tom Cage, se comporte avec un semblant d’humanité.
Quarante ans plus tard, alors qu’il est à la retraite, le voilà accusé d’avoir tué son ancienne infirmière, Viola Turner, une femme noire avec laquelle il a vécu une passion dévorante.



Secrets de famille


Le fils du médecin, Penn Cage, un ancien procureur devenu maire de la ville, va se lancer dans une enquête folle pour sauver son père, qui refuse obstinément de se défendre.
A travers sa voix, au fil de ses investigations, le doute s’insinue : et si cet homme admiré n’était pas celui qu’il a toujours prétendu être ?
D’autres secrets de famille tenaillent les personnages de ce roman-fleuve, semblable par son rythme et l’efficacité de son style à un long riff de guitare – Greg Iles a été musicien dans un groupe de rock.
« Le passé ne meurt jamais ; il n’est jamais passé. S’il l’était, il n’y aurait aucun regret », avertit l’écrivain.
Dans Brasier Noir, il hante, en effet, toutes les pages.


Greg Iles est revenu à l’écriture après cinq ans d’un silence consécutif à un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie.
Après avoir écrit une douzaine de thrillers, dont plusieurs best-sellers enracinés dans le Mississippi (24 heures pour mourir, Passion mortelle, La Mémoire du sang, tous publiés aux Presses de la Cité, 2003, 2007 et 2008), il s’est lancé dans cette ambitieuse et passionnante trilogie baptisée « Natchez Burning », du nom de la ville qui l’a vu grandir.
Ce premier opus s’est légitimement hissé à la deuxième place des meilleures ventes du New York Times.


Le romancier y procède à une description minutieuse de la ségrégation et des séquelles qu’elle a laissées : les ramifications du Ku Klux Klan, ses relais dans la police, chez les notables et les ouvriers blancs qui terrorisent leurs collègues.
« Originaires d’endroits comme Liberty dans le Mississippi et Monroe en Louisiane – une région baptiste stricte –, ces descendants de l’archétype du fantassin confédéré constituaient les rangs des mécontents que les recruteurs du Klan trouvèrent prêts à l’action quand les Noirs essayèrent d’acquérir l’égalité des droits sur leur lieu de travail. »
Au fil des mille pages, l’auteur tisse son intrigue de va-et-vient incessants entre hier et aujourd’hui, deux périodes qui se font écho.
Puissant et passionnant.



Brasier Noir (Natchez Burning), de Greg Iles, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet, Actes Sud, « Actes noirs », 1 052 p., 28 €.



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norbert
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MessagePosté le: Sam Juil 07, 2018 8:46 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yann Perreau dans Les Inrockuptibles :

Citation:

Brasier Noir de Greg Iles :

premier tome d'une trilogie dantesque sur le côté sombre des sixties



Le Mississippi, le Ku Klux Klan, les sixties dans un polar poisseux et aussi noir que son titre.




Dans l’arrière-boutique d’Albert, vieux disquaire noir au grand cœur et à l’âme rebelle, des couples biraciaux se retrouvent incognito.
Pour couvrir le bruit de leurs ébats, “Monsieur Albert” hurle des airs de blues.
Une nuit, la voiture du shérif se gare devant son garage.
Quatre hommes cagoulés sortent ; l’un d’eux tient un baril d’essence dans ses mains…


La scène d’ouverture de Brasier Noir annonce ce qui va, sur plus de mille pages, intéresser Greg Iles.
Dans les années 1960, plusieurs Etats du sud des Etats-Unis devinrent le théâtre d'opérations particulièrement atroces du Ku Klux Klan - meurtres, tortures, lynchages menés dans l'ombre, connus de tout le monde mais dénoncés par personne.
Des crimes commis par des hommes appartenant à l'élite en place - policiers, politiciens, avocats, médecins - qui ne furent pour la plupart jamais jugés, le FBI de Hoover préférant classer sans suite des affaires compromettant certains de ses membres les plus hauts gradés.



Mississippi Burning


Brasier Noir est un thriller sombre, poisseux, cru, comme le sont la nature et les hommes sur les bords du fleuve Mississippi.
Ses mille pages et quelques se concentrent sur un territoire bien particulier, l'Etat du Mississippi, « cet endroit que la plupart des gens considèrent comme différent alors qu'il incarne précisément l'âme torturée de l'Amérique », comme le décrit l'auteur.
L'essentiel de l'action se déroule même dans la petite ville de Natchez, où Greg Iles a grandi.
C'est à la suite d'un accident de voiture qui manqua lui coûter la vie que cet écrivain à succès s'est lancé dans ce premier tome d'une trilogie dantesque.


Si l'atmosphère, faite de paranoïa, de machiavélisme et de cynisme politique absolu, fait penser au James Ellroy d'Underworld USA, l'écriture sobre, descriptive, la place donnée aux dialogues comme aux non-dits, enfin et surtout la place laissée au fantastique, au mystère, à l'interprétation, évoque un autre chef-d'oeuvre du genre, traitant de la même époque : La Femme qui avait perdu son âme de Bob Shacochis.


À l'heure où l'on commémore Mai 68 comme la révolution des beatniks, hippies et utopistes de tous poils, Brasier Noir rappelle sans épargner qui que ce soit que les sixties furent, outre-Atlantique, la décennie traumatisante du bourbier vietnamien, des assassinats successifs de Martin Luther King et des deux frères Kennedy.
Trois héros nationaux autour desquels le livre gravite, comme ces grands films qui savent créer un hors-champ où - au fond - tout se joue.



Brasier Noir (Actes Sud), traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet, 1056 pages, 28€.



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MessagePosté le: Sam Juil 28, 2018 6:12 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le Coup de coeur de Wollanup sur Nyctalopes :

Citation:

BRASIER NOIR de Greg Iles / Actes Sud.



On a tous nos failles.
Greg Iles, auteur très populaire aux USA, était resté hors de mon modeste radar.
Et pourtant, durant les années 2000, plusieurs de ses thrillers sont sortis en France aux Presses de la Cité et ont eu un certain écho.
Certains de ces romans, d’ailleurs, mettaient en scène des personnages importants, ou plus secondaires, présents dans cet opus comme Jordan Glass la photographe, Shad Johnson le procureur et bien sûr Penn Cage, héros de Brasier Noir et maire de la ville de Natchez dans le Mississippi, que le fleuve du même nom sépare de la Louisiane.


Greg Iles, en 2011, a été victime d’un grave accident de la route qui a failli lui coûter la vie et c’est suite à ce malheur qu’il a décidé, semble-t-il, d’écrire une oeuvre plus ambitieuse en trois volumes, contant la ville de Natchez où il s’est installé avec sa famille et son père médecin, à l’âge de trois ans en 63.
Ce Natchez Burning est donc sorti en 2014 aux States et a été suivi l’année suivante par The Bone Tree, titre qui parlera tout de suite aux lecteurs de ce roman, et en 2017 par Mississippi Blood qui termine cette trilogie centrée sur Penn Cage et sa famille.


Le Sud, le légendaire, puisque Natchez créée par les Français au tout début du 18ème fut le premier comptoir permanent sur le Mississippi sur un territoire où vivait une tribu indienne qui a donné son nom à la ville.
Petite agglomération de 17000 habitants au moment de l’intrigue en 2006, Natchez concentre par contre beaucoup de la haine née du racisme et qui a bien du mal à crever comme nous le verrons dans les deux époques présentées dans le roman.
A Natchez, il reste de beaux vestiges architecturaux de la grande époque romantique du Sud genre “Mamzelle Scarlett” mais ce qui retient d’emblée l’attention du lecteur, c’est bien sûr le racisme vivant dans les années 60 et son extension rampante quarante ans plus tard.

[...]


Le médecin adoré de tous les indigents et les rejetés accusé de meurtre, raciste de surcroît, un cataclysme qui électrifie de suite l’ambiance dans un paysage qui n’attend que l’explosion tant les rapports entre la police, la justice et la municipalité sont gangrénés par la corruption, la jalousie, les intérêts dans une ville où, en plus des haines raciales, se développe un trafic de meth très lucratif.
Brasier Noir dresse le portrait de la même ville à deux époques de son histoire.
Tout d’abord les terribles années 60, pendant la lutte pour les droits civiques dans un état où le KKK, comme on le verra, a pignon sur rue et il ne fait pas bon être Noir à Natchez.
Une relation amoureuse cachée entre un jeune noir et une riche héritière blanche sera l’étincelle qui mettra le feu aux poudres et créera ce brasier de haine, de violence et de cruauté alimenté par “les Aigles Bicéphales”, organisation particulièrement sanguinaire dissidente d’un KKK jugé trop mou, bras armé de puissants locaux en relation avec Marcello, le parrain sanguinaire de La Nouvelle Orléans.
Ces rednecks particulièrement sauvages montrent rapidement des desseins effroyablement plus ambitieux que les crucifixions ou dépeçages de Noirs, leurs spécialités, quand sont évoqués Martin Luther King ou Robert Kennedy.


C’est dans cette période barbare que se niche la vérité que cherche Penn Cage pour sauver son père de l’humiliation et de la prison.
Ainsi le roman, à une cadence infernale, alterne la situation d’urgence et meurtrière actuelle avec les années 60 tout autant funestes.
La construction est impeccable, le double suspense est toujours relancé, le doute s’insinue tout au long du roman, créant un climat très inquiétant où l’auteur n’hésitera pas à montrer la bestialité.
Roman de 1050 pages qu’on peut raisonnablement traiter de pavé, Brasier Noir se lit d’un seul élan.
Les thèmes évoqués sont multiples et les relations entre les personnages créent un décor digne des grandes tragédies, une histoire d’amour impossible, un fils qui doute de son père, un autre fils qui cherche son père, les liens du sang ou la justice des hommes, beaucoup de situations amenant à la réflexion et dont nous n’aurons pas toutes les réponses à la fin de ce premier volume.


Vous le découvrirez par vous-mêmes, mais certains personnages de ce roman sont inoubliables : Viola l’infirmière, Albert le musicien, Henry le journaliste.
Toute la galerie est exceptionnelle, bien ancrée, développant l’empathie comme créant un grand désir de voir certains salauds crever dans la douleur.
Et ces hommes et femmes, magnifiquement humains ou abominablement inhumains, aux éclairs magiques de lumière et aux zones d’ombre effroyables, intégrés dans une intrigue dense, de très grande envergure, font de ce roman un absolu “must-read” pour les amoureux du Sud et de sa littérature incomparable.


Brûlant !


PS : Coup de cœur.



>> Lire l'intégralité de la chronique ici


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Emil
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Miserere

MessagePosté le: Sam Jan 05, 2019 1:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de sortie poche de prévue ?
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MessagePosté le: Sam Jan 05, 2019 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Emil' a écrit:
Pas de sortie poche de prévue ?



Non pas pour le moment. Peut-être lors de la publication en grand format du 3ème et dernier volet (comme ils l'ont fait par exemple pour la trilogie SF de Liu Cixin - presque aussi "imposante" mais qui elle aussi se vend très bien) ?

Mais l'avantage du grand format, c'est que tu peux aussi t'en servir de table basse !.. Mr. Green



Sinon, le 2ème volet de la trilogie de Greg Iles, L'Arbre aux morts, vient de paraître chez Actes Noirs (on en parle ici sur le forum) :



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