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True Confessions - John Gregory Dunne (Seuil)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Déc 09, 2015 11:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur son blog Actu du Noir :

Citation:

Avant Le Dalhia noir


Les blogs consacrés au polar disent beaucoup de bien de ce True Confessions de John Gregory Dunne, précurseur du fameux Dalhia Noir de James Ellroy.
Ils ont raison.


Los Angeles, 1947.
Le cadavre d’une jeune femme est retrouvé dans un terrain vague.
Elle est nue et découpée en deux morceaux.
Tom Spellacy est en charge de l’enquête.
Quand la victime est enfin identifiée, Tom s’aperçoit qu’elle a croisé plusieurs personnages en vue.
Dont un truand irlandais en affaire avec l’église catholique, et ses prélats … irlandais.
Parmi lesquels son frère Desmond Spellacy, engagé dans une féroce lutte de pouvoir au sein de l’église californienne.

Entre flics ripoux, incapables ambitieux, presse à scandales, mafia irlandaises et magouilles de l’église, Tom qui n’est pas non plus un enfant de chœur va avoir bien du mal à faire la part des choses et découvrir qui a tué une pauvre fille à laquelle, finalement, personne ne s’intéresse vraiment.


Voici donc ce qui fut le premier polar à s’intéresser à la mort d’Elizabeth Short, meurtre jamais élucidé, qui donnera naissance au fameux Dalhia Noir.
C’est peu dire que le traitement de l’histoire par John Gregory Dunne n’a rien à voir avec celui de James Ellroy.

Il faut quand même avertir le lecteur : le roman n’est pas de ceux que l’on lit facilement, la multiplicité des personnages et l’art de l’ellipse de l’auteur font que le démarrage de la lecture est un peu ardu.
Un conseil, persévérez, cela en vaut la peine.

On retrouve bien évidemment des choses connues grâce au bouquin d’Ellroy (écrit bien plus tard, mais traduit il y a bien longtemps ici).
Le racisme et la corruption des flics de l’époque et la presse de caniveau.
Dunne n’épargne pas le lecteur et les dialogues entre flics sont … disons crus.

Mais deux choses distinguent ce roman (à découvrir, vraiment), de son illustre successeur :

Tout d’abord l’humour et la vivacité de l’écriture de l’auteur.
On sourit souvent.
Tom peut être un vrai pourri, mais un pourri drôle.
Les femmes ont la dent dure.
Et l’auteur a un vrai sens du rythme et de l’humour.
A ce titre, la description d’un repas entre Tom et sa femme complètement cintrée, en présence de Desmond vaut son pesant d’or.

Vient ensuite la description, inédite, d’une église catholique californienne pourrie jusqu’à la moelle, empêtrée dans des scandales immobiliers à répétition, s’appuyant, pour son impunité, sur la mafia des flics irlandais.
Une église xénophobe en son sein même, où les prêtres mexicains sont considérés comme les derniers des derniers, juste au-dessus des italiens…
Là encore quelques scènes avec bonnes sœurs, cardinaux impitoyables et avocats véreux valent leur pesant d’or.

Pour un bouffe curés comme moi, un vrai plaisir.

Bref, une lecture revigorante en ces jours particulièrement moroses.



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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Déc 14, 2015 3:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Cédric Segapelli pour son blog Mon Roman noir et bien serré :

Citation:

JOHN GREGORY DUNNE : TRUE CONFESSIONS. AVANT ELLROY.


Je ne me souviens plus de l’âge que j’avais lorsque j’ai découvert Sanglantes Confessions, traduction quelque peu hasardeuse du titre True Confessions de John Gregory Dunne.
J’avais dégotté le roman dans une librairie consacré au 9ème art car l’ouvrage était publié dans la mythique maison d’édition Speed 17, affiliée aux Humanoïdes Associés.
La collection dirigée par Philippe Manœuvre mettait en lumière les traductions de Philippe Garnier, grand passeur de la littérature underground américaine.
C’est donc bien avant la publication du célèbre roman de James Ellroy, que j’ai eu le plaisir de lire la version romancée de John Gregory Dunne faisant allusion à la célèbre affaire du Dahlia Noir en mettant déjà à mal, dans un langage cinglant, tous les clichés de la ville de Los Angeles durant la période flamboyante qui suivait la fin de la seconde guerre mondiale.
Bien trop longtemps indisponible, c’est désormais par l’entremise de Seuil/Policiers que True Confessions revient à nouveau sur le devant de la scène avec une nouvelle traduction de Patrice Carrer et une préface de George Pelecanos qui tente maladroitement de rendre justice à ce roman culte.
Car plus que n’importe quel auteur, cette préface aurait pu être rédigée par James Ellroy afin qu'il rende hommage à l’œuvre de John Gregory Dunne quitte à reléguer son orgueil légendaire au second plan.


Le badge ou le goupillon, c’est avec ce choix limité que les frères Spellacy scellent leurs destinées.
Tom Spellacy après avoir été écarté des Mœurs suite à des soupçons de corruption se retrouve muté à la brigade des Crimes Majeurs.
Il enquête sur le meurtre de Lois Farenza, que l’on a découvert dans un terrain vague, le corps coupé en deux.
La jeune femme semblait en cheville avec Jack Amsterdam ancien macro notoire en quête de rédemption qui œuvre désormais dans le milieu de l’immobilier de l’archidiocèse dirigé par Desmond Spellacy qui brigue la place de cardinal.
Manigances policières s’entremêlant aux manœuvres religieuses, les frères Spellacy évoluent dans un monde retors où toutes les ambitions font l’objet d’un prix à payer parfois bien trop élevé.


Avec True Confessions, John Gregory Dunne s’attache à dépeindre avec un brin de nostalgie une cité de Los Angeles sans fard où le climat de corruption presque institutionnalisée gangrène tous les services de police, tandis que les flics ouvertement racistes s’attachent plus à l’évolution de leur carrière qu’à la résolution des affaires.
Malgré un portrait peu flatteur de la cité, on sent tout au long du récit, la fascination que l’auteur porte pour cette ville complexe et mythique où il a séjourné de nombreuses années.


Les portraits des différents personnages sont extrêmement caustiques et parfois féroces.
Il n’y a pas de preux chevaliers ou de nobles personnages à l’exception peut-être de ce jeune flic noir en uniforme, Lorenzo Jones qui deviendra maire de Los Angeles dans le milieu des années 70, rendant ainsi hommage à Tom Bradley, premier maire noir de la cité des anges.
Pivot de l’ouvrage le jeune policier consciencieux est celui qui rédigera les premiers constats relatant la découverte du cadavre mutilé de Lois Farenza.


Avec son personnage principal, John Gregory Dunne s’ingénie à flinguer d’emblée le mythe de la famille américaine idéale.
Tom Spellacy est marié à une femme internée à Camarillo qui parle à des saints dont elle seule connaît le nom.
Père d’une fille obèse entrée au couvent et d’un fils volage qui évolue dans le business des fournitures religieuses, Tom vit désormais avec sa maîtresse Corinne, une femme émancipée qui semble être une affaire au lit.
Du côté professionnel, l’homme est en disgrâce après une affaire de corruption au sein de la brigade des Mœurs alors qu’il faisait office d’homme de liaison avec Brenda, maquerelle notoire à la solde de Jack Amsterdam.
Flic corrompu, Tom assiste à l’ascension de son frère Desmond, prêtre bien en vue au sein de la communauté catholique qui évolue dans le milieu de l’immobilier et de la finance en tentant de tracer sa voie pour devenir le digne successeur du cardinal Danaher.
Dépourvu d’une foi profonde, Desmond s’ingénie sans succès à trouver un sens dans sa carrière de prélat.


Le texte repose sur des dialogues vifs et acérés qui mettent en exergue le fiel et l’aigreur d’un monde cruel où la corruption et la compromission semblent être le moteur des relations entre les différentes arcanes qui composent la cité.
John Gregory Dunne dresse ainsi l’envers du décor d’une Cité des Anges déchues de toutes ses illusions.


Plus simpliste, notamment aux niveaux de l’enquête et des différents mécanismes décrivant les processus de corruption, True Confessions bénéficie d’une émotion bien plus intense que l’œuvre d’Ellroy, à l’instar de cette conversation entre Brenda et Tom Spellacy qui se déroule à Echo Park.
C’est d’ailleurs par le biais de cette scène que le policier scellera le destin de son frère Desmond.
Des instants poignants qui font de True Confessions, une espèce de préquel au célèbre quatuor de Los Angeles dont le Dog rédigera 11 ans plus tard le premier tome intitulé Le Dahlia Noir.


Fleuron du roman noir, True Confessions fait partie de ces ouvrages emblématiques qui ont émancipé le genre policier de la caste secondaire dans laquelle il a été bien trop souvent relégué et qu’il vous faut impérativement découvrir toute affaire cessante.


En prime, cet extrait d’une interview d’Ellroy pour The Paris Review, rendant tout de même « hommage » au roman de John Gregory Dunne :


INTERVIEWER

Why did it take so long for you to turn to the Black Dahlia case in your writing? It’s your seventh novel, after all.

ELLROY

Because I thought for a long time that the success of John Gregory Dunne’s novel about the Black Dahlia, True Confessions, would preclude a successful publication. That’s a wonderful novel, but it doesn’t truly adhere to the facts of the Black Dahlia murder case. Mr. Dunne calls the Black Dahlia “the Virgin Tramp.” Elizabeth Short becomes “Lois Fazenda.” When I took on the murder for my novel, ten years later, I adhered to the facts of the case more than Mr. Dunne did. His book is phantasmagoria. My book is a much more literal rendering of the truth.

INTERVIEWER

How did that book change your career?

ELLROY

It liberated me. It was a best seller, I was earning a living as a writer for the first time, and I was exponentially more committed to creative maturity. I’m the most serious guy on earth, but I can bullshit with the best of them, and I play to my audience. There’s a concept in boxing that you fight to the level of your competition. You’re in with a big guy, you bring the fight. You’re in with a bum, you do just enough to win. But if you get lazy, then you put yourself at risk. I’ve always come to fight, from the very first page.



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