Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[El Marco]

Une multitude de statues grossièrement taillées s'entassent contre la paroi nord de l'église. Des ex-voto. La plupart sont en bois. Du lichen les recouvre. Jeanne se baisse. Du bout des doigts elle touche les figurines. Des squelettes. Des squelettes rudimentaires sculptés dans un bois dur. Il y en a peut-être deux mille jetés en vrac. Dans la mauvaise lumière qui tombe de la voûte on dirait des ossements d'enfants sacrifiés à la chaîne pour apaiser le courroux d'une divinité barbare.

Mon dernier Brussolo acheté. Je le lirai théoriquement avant la fin des vacances.

[El Marco]

Voilà, encore un autre roman du très prolifique Serge Brussolo que je viens de lire.

Que dire, sinon que cet auteur est vraiment fabuleux, avec son ton si original, ses histoires tordues à souhait, son imagination délirante, ses héroïnes tracassées...

Je le trouve néanmoins un léger ton en dessous d'autres romans car, paradoxalement, il a presque trop de bonnes idées, et j'ai parfois le sentiment qu'il ne les exploite pas suffisamment, cela étant peut-être dû au fait que ses livres sont généralement bien courts. Ici, vous avez des squelettes qui croissent au point d'en déchirer les organismes, une relique bien maléfique, des somnambules, des squelettes de chiens qui agressent des humains...On aurait parfois préféré que l'auteur développe ses idées bien cinglées et le fasse sur le long terme (comme il l'a fait sur l'excellent La Nuit du Venin), d'autant que le talent, indéniable, est bel et bien là, avec cet art incroyable de savoir narrer ses histoires.

Dernier bémol (et c'est le professeur qui parle ): beaucoup trop de fautes d'orthographe et de frappe, dommage.

Je lui mets la note de 6 ou 7 sur 10, j'irai voter pour ce roman sur Polars Pourpres dès que Nico l'aura validé, de même pour La Nuit du Venin.